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Réfection du marché FITH-MITH : une vive polémique s’installe entre Mairie et commerçants
Publié le dimanche 24 novembre 2013   |  lagazette.sn




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La réfection du marché Fith Mith de Guédiawaye est à l’ordre du jour mais il ya comme un dialogue de sourds entre la mairie initiatrice des travaux et certains commerçants installés le long de la route
Après Sandaga, Tilène et HLM, la controverse a atteint le marché Fith-Mith de Guédiawaye, dès la veille de célébration de la Toussaint. Certains usagers se sentant menacés par le projet de réhabilitation de leur marché par la Mairie, ont initié une rencontre de concertation en vue d’adopter une position commune pour défendre les intérêts de leur corporation. Mais au finish, le consensus souhaité n’a pu être obtenu, la rencontre ayant pris fin dans la confusion la plus totale.
En réalité, même si la création de ce marché est relativement récente (1974), son grand hangar central est complètement détruit, de telle sorte qu’on voit le ciel à travers le toit. Ce seul point suffit pour se rendre compte de l’état de dégradation avancée de cette toiture protectrice contre le soleil, les pluies et autres intempéries.
Quant aux étals, ils sont dans un piteux état, avec des toitures en tôles ondulées et, ou, en fibrociment, souvent moult fois rapiécées. Les allées sont si étroites qu’il est impossible à deux individus de s’y croiser sans se toucher. C’est dire qu’en cas d’intervention nécessitée par un incendie ou toute autre calamité, aucun véhicule de secours ne pourrait y accéder.
Mbacké Fall, le délégué général (lui-même tenancier d’une cantine sans porte ni fenêtre) fait observer que pendant l’hivernage l’eau atteint une hauteur équivalant à celle de trois briques superposées. Si bien que les vendeuses sont parfois complètement mouillées, de même que leurs marchandises. Et cette situation engendre des désagréments multiples aux conséquences désastreuses pour les finances municipales, les commerçants refusant systématiquement de payer la taxe pour protester contre l’état du marché.
En parcourant Fith-Mith, nous avons été surpris de découvrir des dizaines de cantines inoccupées, certaines remplies d’ordures. Nous sommes même tombés sur des moutons regroupés et attachés dans un recoin. De toutes parts des voix s’élèvent pour exiger la réfection de ce marché. Toutefois, certains commerçants comme Serigne Kébé, Cheikh Thioune et Diamil Mbaye, bien que ne contestant pas la nécessité de procéder à ces travaux, fustigent avec la dernière énergie les propositions contenues dans le projet de réhabilitation consistant à ériger en lieu et place du marché un centre commercial R+2.
Les réfractaires à la construction du centre commercial estiment que la Mairie de Guédiawaye cherche à faire main basse sur leurs cantines acquises depuis plusieurs années, à l’image de Kébé qui affirme avoir acheté l’emplacement de sa cantine à 4.250.000 FCfa en 2004. Puis, après avoir rasé l’échoppe qui s’y trouvait, il a dépensé près de 3 millions pour en ériger une nouvelle. Il n’est pas question pour lui de perdre sa propriété à l’issue des travaux. D’autant plus que même si pendant l’hivernage l’on patauge dans le marché, les cantines situées en face de la route ne sont guère concernées, ni par ce phénomène ni par un quelconque état de délabrement.
Ils indexent la Mairie qui, de leur avis, cherche à leur reprendre leurs cantines construites en dur, qu’ils se sont échinés durant des années à rendre attractives, ce qui leur a coûté les yeux de la tête. Surtout qu’après avoir pris leur retraite ils ne comptent plus que sur les revenus de leur commerce pour survivre. «Pour nous prendre nos cantines, il faudra au préalable passer sur nos corps», martèlent-ils.
Selon les commerçants hostiles à l’exécution du projet, «les entrepreneurs parlent d’une durée des travaux d’au moins 6 mois et nous ne savons pas durant cette période avec quoi allons nous nourrir nos familles respectives».
Bassirou Faye, chef de la Division des halles et marchés de la Ville de Guédiawaye, estime que la réhabilitation de Fith-Mith constitue une vieille doléance formulée par les usagers depuis l’avènement de feu le Maire Chérif Macky Sall et qu’à présent, le Maire Cheikh Sarr entend laconcrétiser. Il est vrai que la Mairie n’a pas les moyens de procéder à ces travaux sur fonds propres, mais un entrepreneur a été choisi par la Mairie, pour discuter avec les concernés afin de définir le prix à payer pour s’octroyer une table ou une cantine.
Le chef de la Division halles et marchés de Guédiawaye est conscient que les cantines en dur réalisées le long de la route ont un coût. De telle sorte qu’en les rasant, il y aura forcément un investissement à rembourser et qui sera évaluée par l’entrepreneur, un tel coût devant être déductible du prix de la cantine réalisée dans le cadre du centre commercial.
Une autre précision de taille est faite par M. Faye, qui précise que le marché ne sera pas démoli en une seule fois; et que dans un premier temps, l’entrepreneur aménagera un site de recasement pour y déplacer les vendeurs de légumes, de poisson et autres qui vont être recasés le temps de finir les travaux sur une partie du marché, avant de les réinstaller. Puis ce sera au tour des autres. Et ainsi de suite, jusqu’au terme des travaux.
Dans tous les cas, la Mairie servira d’arbitre entre les commerçants et l’entrepreneur en charge des travaux, pour que le juste milieu soit trouvé concernant tout le processus.

Mamadou Wathy

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