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Mame Mbaye Tounkoura (SG du SUTRAIL) : ‘’Nous sommes à deux pas de l’enfer’’
Publié le lundi 6 novembre 2017  |  Enquête Plus
Rail
© Autre presse par DR
Rail : La ligne Dakar-Bamako sera auditée




Le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs du rail (SUTRAIL), Mame Mbaye Tounkara, a encore alerté les autorités de la situation ‘’chaotique et catastrophique’’ que traverse leur entreprise Dakar-Bamako ferroviaire (DBF). Selon lui, les cheminots ‘’sont à deux pas de l’enfer’’.

Après avoir observé un arrêt de travail de 48 heures et organisé une marche de protestation à travers les rues de Thiès, la semaine dernière, pour demander à l’État de préserver leur ‘’outil de travail et ‘’sauvegarder ainsi des milliers d’emplois directs et indirects’’, l’Intersyndicale des cheminots a tenu, hier, un point de presse-bilan. Une rencontre au cours de laquelle Mame Mbaye Tounkara et ses collègues de Dakar-Bamako ferroviaire ont invité les autorités à prêter une oreille attentive à leurs doléances.

‘’Après le déroulement de notre premier plan d’action (grève, marche…), nous n’avons eu aucun répondant. Les autorités n’ont pas réagi. Aujourd’hui, les travailleurs du chemin de fer vivent une situation très compliquée, car, après 20 mois de transition, nous avons constaté l’échec de cette phase. Nous ne sommes pas des politiques. Nous sommes des travailleurs et ce que nous demandons à l’État, c’est de nous octroyer du matériel nécessaire afin de pouvoir relancer les activités de notre entreprise’’, lance Mame Mbaye Tounkara. Selon ce dernier, l’électricité a été coupée dans certaines gares ferroviaires.

Aussi, le syndicaliste a révélé que l’État du Sénégal injecte 60 milliards de francs CFA par an pour l’entretien de la voie routière. Suffisant, aux yeux de M. Tounkara, pour demander à l’État de faire la même chose pour la voie ferroviaire. ‘’Il suffit d’avoir des locomotives, des moyens financiers pour se prendre en charge. C’est tout ce que nous demandons à l’État. Nous voulons que le chemin de fer soit pris en compte dans le budget de 2018’’, a-t-il préconisé.

De son côté, l’ancien secrétaire général de la Fédération des travailleurs du rail (FETRAIL) a indiqué qu’il est temps de ‘’s’unir comme un seul homme’’ pour faire face à l’État du Sénégal. Pour Cheikh Diène, la crise qui affecte le chemin de fer est un ‘’problème global et le gouvernement n’est pas soucieux de leur sort’’. ‘’Depuis 2003, nous souffrons. Maintenant, il faut que nous fassions face à l’État afin qu’il nous dise la vérité. S’il veut liquider notre entreprise, il faut qu’il se prononce clairement. Nous ne savons pas où est-ce que le président de la République, Macky Sall, et son gouvernement veulent nous mener’’.

Les cheminots sont d’autant plus frustrés qu’ils ont le sentiment qu’il y a d’autres investissements non prioritaires sur le même sous-secteur du transport ferroviaire. ‘’Le chemin de fer, c’est 600 km, et aujourd’hui, on nous parle de Train express régional (TER) qui fait moins de 100 km. Il peut gérer son TER. Par contre, ce que nous voulons, c’est qu’il mette les moyens à notre disposition afin que nous puissions relancer les activités de DBF pour se prendre en charge et assurer la santé de nos familles’’, a martelé Cheikh Diène.

Ce dernier a souligné l’importance, pour un pays, de disposer d’un réseau ferroviaire digne de ce nom, car, a-t-il rappelé, un seul train peut faire 1 milliard 200 millions de francs CFA de recettes par jour. Et si jamais les autorités ne réagissent pas, l’Intersyndicale des travailleurs du chemin de fer envisage de décréter une grève de 72 heures, juste après le Magal de Touba.

GAUSTIN DIATTA (THIES)
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