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CEDEAO : Des Sénégalais se mobilisent contre l’adhésion du Maroc
Publié le samedi 28 octobre 2017  |  Walf Fadjri L’Aurore
Ouverture
© Présidence de CI par DR
Ouverture de la 49ème session ordinaire de la Conférence des chefs d`État et de gouvernement de la CEDEAO
Samedi 4 juin 2016. Dakar . Cérémonie d`ouverture de la 49ème session ordinaire de la Conférence des chefs d`État et de gouvernement de la CEDEAO en présence du Président de la République, S.E.M. Macky Sall




L’accord de principe donné au Maroc, en juin dernier, pour son adhésion à la Cedeao continue de faire des vagues.
Au Sénégal, des organisations patronales, professionnelles, des syndicats de travailleurs et organisations de la société civile se sont mobilisés hier pour sensibiliser les décideurs politiques contre les effets néfastes d’une arrivée du royaume chérifien dans l’espace communautaire. Ce, à cause notamment de nombreuses craintes sur l’appareil productif et l’emploi.

Le secteur privé étale ses inquiétudes. Depuis, l’annonce de l’accord de principe pour l’intégration du Maroc dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), on assiste à une levée de bouclier du secteur privé régional. Au Sénégal, on est déjà à pied d’œuvre pour que cette adhésion du géant maghrébin ne se fasse au détriment de l’appareil de production mais également de l’emploi. En effet, si le Maroc, Etat structuré à la vision stratégique claire, a tout à gagner en intégrant l’organisation ouest-africaine, il est moins sûr, selon les opposants à cette arrivée, que son intégration, décidée par les chefs d’Etat de la Cedeao (15 pays) en juin dernier, apporte les retombées économiques attendues par les 300 millions d’habitants de la région et par le secteur privé régional.
Ainsi, au regard des implications d’un tel projet, le comité sénégalais d’initiative pour le suivi de l’intégration, qui regroupe des organisations patronales et professionnelles, des syndicats de travailleurs, des associations de la société civile et du monde universitaire, a tenu une conférence de presse, hier, pour mener une réflexion approfondie sur le sujet. Ce, après avoir adressé une correspondance au chef de l’Etat pour lui exprimer l’inquiétude du secteur privé et de la société civile sur l’impact économique et social de l’adhésion du Maroc à la Cedeao et l’inviter à une concertation.
Les initiateurs de la présente démarche disent ne pas être contre une coopération même renforcée avec le Maroc, bien au contraire. Mais ils s’opposent à des relations déséquilibrées qui étouffent les économies de la région et «détruisent de pans entiers de notre secteur productif et exportent nos emplois vers le Maroc», lit-on dans un document de presse. Laquelle souligne que le schéma qui est proposé dans le cadre de la proposition d’adhésion du Maroc est à l’opposé d’un partenariat gagnant-gagnant parce que «profondément déséquilibré et porteur de destruction économique et de sous-emploi».
«On ne peut pas partir perdant d’une intégration quelles que soient les considérations», avance Mor Talla Kane, Secrétaire exécutif de la Confédération des employeurs du Sénégal (Cnes). Qui estime qu’avec son niveau de compétitivité, au-delà du Portugal, il va inonder le marché sénégalais et écraser les industries. «Ce sera un raz-de-marée qui viendra défouler sur notre économie et aucun pays de la région ne sera épargné. La décision a été prise par les décideurs politiques sans consultation des populations», ajoute-t-il.
«Nous avons trop laissé faire au point d’être submergé. On nous offre même des marchés de poisson pour nos femmes. On ne fait que de la politique au Sénégal. Tout ce qui touche à l’économie n’intéresse personne. On ne peut pas tordre le bras à l’Etat mais c’est un risque réel qui plane sur notre tissu économique», dit Adama Lam, Vice président du Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (Gaipes).
Néanmoins, ce comité d’initiative pour le suivi de l’intégration note que l’adhésion comporte quelques avantages pour la Cedeao en termes d’accroissement de son Produit intérieur brut (Pib), de ses moyens financiers et de sa représentation comme communauté économique régionale. En effet, signale le comité, un cadre d’intégration gagne en crédibilité chaque fois qu’il s’agrandit. La Cedeao va ainsi gagner en termes de volume et d’envergure. Avec son Pib global de 700 milliards de dollars et ses 300 millions d’habitants, la Cedeao, qui regroupe 15 pays, une superficie de 6 millions km2 représente la 20e économie mondiale. En intégrant le Maroc et ses 100 milliards de dollars de Pib, elle va dépasser la Turquie (730 milliards de dollars de Pib). Et, plus le marché de la Cedeao s’élargit, plus les politiques commerciales à travers l’application du Tec et les stratégies d’intégration commerciales vont porter des fruits.
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