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Ministres et institutions mal lotis: L’AGPBE et le casse-tête du logement
Publié le vendredi 27 octobre 2017  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Surface corrigée : adoption d’un Projet de loi portant baisse des loyers




Après la formation du gouvernement Dionne II, de nouveaux départements ministériels ont vu le jour. Leur ‘‘recasement’’ n’a pas été de tout repos pour l’Agence de gestion du patrimoine bâti de l’Etat (Agpbe), à l’image du Hcct qui court derrière des locaux depuis son installation.

Avec les changements à la tête du gouvernement, le directeur de l’Agence de gestion du patrimoine bâti de l’Etat (Agpbe), Abdou Karim Fofana, est comme un coach sur le banc. Constamment en train de trouver la bonne formule pour faire évoluer tous les acteurs du jeu institutionnel sur le terrain. La formation du gouvernement Dionne II le 7 septembre dernier n’est pas sans conséquence pour certains ministères. Comme celui du Tourisme et des Transports aériens. Ce département a été amputé et renommé ‘‘Transports aériens et infrastructures aéroportuaires’’, mais Maïmouna Ndoye Seck conserve toujours ses locaux sur la Voie de dégagement nord (Vdn). C’est donc le nouveau boss du Tourisme qui se retrouve à ‘‘squatter’’ l’ancien ministère de Pape Gorgui Ndong.

‘‘Mame Mbaye Niang n’est plus à la Jeunesse mais au Tourisme. Lorsque l’ancien ministre de la Restructuration et de la Requalification des banlieues part à la Jeunesse, il trouve des locaux. Mais M. Niang lui n’en trouve pas puisqu’il n’y en avait pas pour le Tourisme. Ce qu’on fait, c’est lui affecter les locaux de l’ancien ministère de Restructuration des banlieues’’, affirme Abdou Karim Fofana qui avance que c’est la réorganisation qui pose plus problème que la disponibilité d’espaces susceptibles de les accueillir. ‘‘L’Etat a bien sûr des bâtiments, mais il peut y avoir une période de flottement de deux semaines, voire même un mois. On a eu 39 ministères dans l’ancien gouvernement et 39 dans le nouveau, donc le problème ne s’est pas posé’’, ajoute-t-il.

Le directeur de l’Agence trouve donc ce flottement passager tout à fait logique puisqu’on est ‘‘bien torse nu le temps de changer de vêtements’’. Il dit : ‘‘Quand un gouvernement change, il est un peu normal que l’administration soit dans l’impréparation. Nous ne sommes pas dans le secret des dieux pour savoir combien de ministères il faut créer, combien il faut de ministres délégués.’’

Le problème s’est également posé pour la nouvelle dénomination des Mines et de la Géologie avec Gladima Siby à sa tête. L’Agpbe a observé le même procédé de permutation en récupérant cette fois un poste effacé de l’attelage gouvernemental. ‘‘Auparavant, il y avait le ministère des Industries et des Mines, donc c’est l’Industrie qui le garde puisque ça lui appartient historiquement. Entre-temps, le secrétariat d’Etat à la Communication n’existe plus, on l’a mise là-bas’’, nous dit M. Fofana.

‘‘Dans le mois, on peut trouver des locaux...’’

Ndèye Ramatoulaye Guèye Diop, ministre de la Bonne Gouvernance et de la Protection de l’Enfance, et Mbagnick Ndiaye ministre de l’Intégration Africaine, du Nepad et de la Francophonie risquent quant à eux d’être à l’étroit dans leurs locaux. Anciennement ministère de l’Intégration africaine, du NEPAD et de la Promotion de la Bonne Gouvernance, les lieux sont divisés en deux paliers accueillant chacun un ministère. Mais dans l’ensemble, le directeur de l’Agpbe soutient que tout s’est bien passé. ‘‘Pour le gouvernement nommé le mois de septembre dernier, il n’y pas eu de problème de logement ; il y a juste eu une période d’installation. Maintenant les petits aménagements à l’actif du ministère même (tapis, peinture, meubles...) peuvent prendre une à deux semaines’’, explique le Dg de l’Agpbe.

Dans ce mouvement de migration, les directions ne changent pas, seuls les cabinets ministériels bougent. Après les nominations, L’Agence propose des schémas au secrétaire général de la Présidence qui consulte le Pm ou le Secrétaire général du gouvernement qui propose à son tour où il va amener tel ou tel ministre. ‘‘Le fait est qu’un ministre peut trouver à redire. Mais en général, quand un ministère est créé, dans le mois, on est capable de lui trouver des locaux. Maintenant est-ce qu’il va l’accepter ? Il se peut qu’il dise qu’il veut un bâtiment de qualité mais connaissant le marché de l’immobilier, il faut prendre en compte que nous avons un rôle de rationalisation des dépenses publiques. On ne peut pas choisir n’importe quel bâtiment à n’importe quel prix ’’, souligne M. Fofana.

Hcct toujours sans abri

La grogne sourde des membres du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) lors de la deuxième session ordinaire avant-hier cache peut-être un malaise structurel. Les haut conseillers ont rouspété pendant le discours de leur président. Ils se seraient en effet frustrés de la lenteur dans l’octroi des avantages qui siéent à leurs fonctions. Mais ils ont manifestement inversé l’ordre des priorités puisque cette Assemblée consultative dirigée par Ousmane Tanor Dieng n’a officiellement pas de siège. ‘‘Le problème qui s’est posé est que le Hcct est une grande institution avec 150 membres et une cinquantaine qui sont dans l’administration.

Le plus difficile, c’est d’avoir une salle plénière’’, explique le directeur de l’Agpbe. Sous l’ancien régime, le Sénat avait un siège qui était le cabinet du président du Sénat et des bureaux ont été loués pour les présidents de commission. L’option du régime actuel semble différente puisqu’il veut ‘‘un lieu à la hauteur du Hcct, regroupant tous ses services’’. Mais les spécifications manquent dans la capitale. ‘‘A Dakar, qui construit un immeuble en prévoyant une salle plénière pour accueillir 150 personnes ? Ça n’existe pas sur le marché. Déjà que c’est difficile de trouver un immeuble à usage de bureaux autonomes. Ça prend du temps. On a trouvé un immeuble mais il faut que sa reconfiguration s’adapte à ce que nous voulons en faire’’, avance M. Fofana. En errance entre réceptifs hôteliers ou centre de conférence pour tenir ses rencontres officielles, ce cauchemar de logement du Hcct pourrait bientôt connaître sa fin comme l’a du reste déclaré Ousmane Tanor Dieng en pleine session avant-hier.
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