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Me Ousmane Sèye, vice-président au Haut conseil des collectivités territoriales: ‘’Pour les véritables hauts conseillers, le plus déterminant, ce ne sont pas les avantages…’’
Publié le vendredi 27 octobre 2017  |  Enquête Plus
Ouverture
© aDakar.com par DF
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture". Photo: Me Ousmane Sèye, avocat




Tempérer les ardeurs. Oublier les passeports, les véhicules, dotation en carburant et autres privilèges. Tel semble être le mot d’ordre bien assimilé au Haut conseil des collectivités territoriales. Dans cet entretien, le Vice-président d’Ousmane Tanor Dieng, Me Ousmane Seye, met le focus sur le bilan, les priorités et autres difficultés de l’institution qui, à ses yeux, est indispensable au Sénégal.

Après un an d’exercice, de quel bilan peut se prévaloir le HCCT pour justifier son existence ?

Le Haut conseil des collectivités territoriales n’a pas perdu son temps. Juste après son installation par le président de la République en octobre 2016, il s’est mis au travail. Le premier acte a été l’adoption du Règlement intérieur. Ensuite on a procédé à l’installation des commissions, des présidents de commissions, des rapporteurs et de l’élection du bureau. Après ces différentes phases, on s’est attelé à notre première session qui a été consacrée à l’Aménagement du territoire. Cette session a été sanctionnée par un excellent rapport qui sera transmis au président de la République. Aujourd’hui (avant-hier), nous lançons la deuxième session ordinaire sur le thème de l’attractivité des territoires et la promotion de l’emploi. Comme la première, cette session sera, elle aussi, sanctionnée par un rapport.

Tout cela dans un délai inférieur à un an. Ce qui montre que, contrairement à ce que certains peuvent avancer, le HCCT a bien fait son travail, avec méthode et organisation. Le bilan est très positif. Si nous persévérons dans cette voie, même les sceptiques vont finir par croire en nous et seront convaincus que le HCCT est une institution nécessaire.

En tant qu’organe consultatif, quelles sont les pistes prioritaires de réflexion des hauts conseillers ?

Nous mettons l’accent sur les principales préoccupations du chef de l’Etat et de son gouvernement. Comme vous le savez, le projet de loi des finances initial de l’année 2018, comme le récent remaniement ministériel, ont montré que le président de la République se soucie fondamentalement des questions liées à l’emploi et au social. C’est pourquoi nous aussi, dans le cadre de la présente session, nous avons décidé de réfléchir sur ces questions qui sont d’une importance capitale pour notre pays et nos territoires. C’est dans la même perspective que nous avons consacré notre premier rapport à l’aménagement du territoire. Globalement, nous réfléchissions sur toutes les questions en rapport avec le développement des territoires.

Justement, votre premier rapport, comme vous dites, a été consacré à l’aménagement du territoire. Est-ce à dire que le Sénégal a des problèmes dans ce domaine ?

Dans ce volet, il y a certes des avancées, mais il existe aussi pas mal de difficultés. Comme vous le savez, l’acte 3 de la Décentralisation peine à être appliquée correctement. Raison pour laquelle nous avons insisté sur la phase une (1) de l’acte 3 et avons anticipé sur la phase deux (2). Malheureusement, je ne saurais entrer dans les détails. Car nous avons l’obligation de réserver la primeur au chef de l’Etat. En tout cas, c’est un rapport qui, je l’espère, va inspirer de manière positive le président de la République et les autorités gouvernementales en charge de la gouvernance locale. Par ce rapport, nous avons essayé d’enrichir et d’améliorer la politique mise en œuvre, en nous appuyant sur les réflexions qui ont déjà été produites en la matière.

Malgré toutes les actions que vous venez d’énumérer. Certains estiment que le HCCT est juste un gâteau pour caser une clientèle politique. Que répondez-vous ?

C’est un slogan de politiciens en manque de programme. Le HCCT parachève l’architecture institutionnelle du Sénégal. La politique de notre pays est fondée sur la décentralisation. On ne peut concevoir la décentralisation sans Sénat. Le HCCT joue aujourd’hui le rôle du Sénat. Au niveau de cette institution, tous les départements du Sénégal sont représentés, en plus d’une dose de nominations. Ce qui fait qu’il y a un parfait mélange de politique et de technique. Ainsi est-il suffisamment outillé pour jouer pleinement son rôle dans la politique de décentralisation, pour traiter de toutes les questions ayant trait aux territoires et à la gouvernance locale.

Comment expliquez-vous alors le fait que, jusque-là, vous tardez à disposer des moyens qui vous permettent de fonctionner normalement ?

Il faut savoir que nous avons juste un an d’existence. Dans une République, tout est budgétisé. C’est donc normal que les hauts conseillers tardent à avoir leur véhicule, leur dotation en carburant, leur siège… Ce sont des difficultés liées à la jeunesse de notre institution. C’est ainsi qu’il faut le comprendre. Je pense que ce sera bientôt un vieux souvenir. Mais cela ne nous a pas empêchés de travailler normalement. C’est vrai que ce n’est pas commode de travailler dans des hôtels privés, mais on fait avec.

Quid du problème du siège ? Une institution aussi importante qui peine à trouver un local fonctionnel depuis un an, n’est-ce pas un manque de considération ?

Non. Pas du tout. Il faut aussi que les gens apprennent à travailler avec les moyens du bord. Nous sommes un pays sous développé. Pour les véritables hauts conseillers, le plus déterminant, ce ne sont pas les avantages, mais la mission exaltante qui nous est confiée et la possibilité de servir notre pays. Pour remplir cette mission convenablement, nous sommes prêts à affronter toutes les difficultés.
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