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Livreur de produits : un métier en vogue à Dakar
Publié le samedi 21 octobre 2017  |  Agence de Presse Africaine
La
© Autre presse par DR
La ville de Dakar.




Dans ce restaurant du centre-ville de Dakar tenu par un Libanais, c’est toujours le branle-bas à midi. A 12h tapantes, début de la pause chez les fonctionnaires et autres catégories de travailleurs, on s’active pour certes préparer les tables devant recevoir les clients, mais on se dépêche aussi pour livrer à temps les commandes de repas faites par des clients depuis leurs lieux de travail.

Pour une raison ou une autre, ces derniers ne comptent pas bouger et ils veulent se restaurer sur place. Ce faisant, c’est dans leurs bureaux que le repas leur sera délivré. Pour ce faire, le restaurateur libanais a des employés qui s’en chargent via des motocyclettes qu’il tient à leur disposition. En attente devant le restaurant, ils se précipitent à tour de rôle, au tintement d’une cloche, d’aller prendre la commande d’un client pour la lui livrer à son lieu de travail.

Le produit à livrer est généralement un repas, mais il peut être un hamburger, voire des jus locaux, etc. Toujours est-t-il que, répété du lundi au vendredi, le procédé semble huilé entre le restaurateur, ses employés et in fine le client, attendant sagement sa commande.

A Dakar, la pratique est ancrée dans les mœurs à tel point qu’en plus de la nourriture, les livraisons de commandes portent maintenant sur les consommables bureautiques, l’ordinateur, le téléphone portable, les costumes et autres habillements.

A en croire, Ansou, livreur d’un restaurant sur l’avenue Cheikh Anta Diop, le plus dur dans son travail réside dans les difficultés de circuler à Dakar. Si les embouteillages ne vous obligent pas à des slaloms entre les véhicules, il y a l’attitude de certains chauffeurs qui ne digèrent pas d’être dépassés par une moto, souligne Ansou qui fait état de collègues ayant été victimes d’accident. A défaut, l’engin peut tomber en panne en cours de route, affirme Ansou, précisant n’avoir pas jusqu’ici connu personnellement ces genres de problèmes.

Ce livreur dénommé Souleymane n’a pas eu la chance d’Ansou. Trouvé en train de réparer les feux arrière de sa moto, il confesse avoir été heurté par une conductrice. ‘’Elle a cassé tous mes feux de signalisation arrière. Ce sont des accidents qui arrivent presque tout le temps’’, raconte Souleymane avant d’exhiber ses bras qui présentent quelques cicatrices, vestiges de ses légères blessures au moment du choc.

Nullement décontenancé, il lance : ‘’Mais bon on essaie de faire avec parce que c’est notre gagne-pain. On essaie juste de faire notre maximum pour être prudent. C’est vrai aussi qu’il y a parmi nous certains qui ne sont pas prudents et qui roulent sans se soucier des autres usagers de la route ».

Livreur comme Souleymane, Abdourahmane a la particularité de travailler pour son propre compte en se mettant avec sa moto au service des restaurateurs. « Ici, les motos nous appartiennent. Nous collaborons avec le propriétaire du restaurant. Notre tâche est de livrer les commandes aux clients, en retour nous percevons les frais de la course qui varie selon les distances. La plus longue distance est payée 5000 francs CFA dans la banlieue dakaroise et 500 francs la plus courte, au centre ville et environs», explique Abdourahmane, habillé d’un gilet en kaki à l’effigie du restaurant dont il livre les repas.

Vu que la moto de livraison lui appartient, le jeune homme achète lui-même le carburant. ‘’On peut acheter 3000 francs d’essence par jour et selon le nombre de courses et des engins aussi. Certaines motos consomment plus que d’autres’’, explique Abdourahmane qui, en compagnie de 15 de ses collègues, convoie les repas de son restaurateur du moment.

Quand l’engin appartient au restaurateur, comme c’est le cas d’Ansou, le livreur reçoit 1500 FCFA par jour en guise de carburant. ‘’ Si ça finit, tu es obligé de sortir de ta propre poche pour racheter du carburant », explique Ansou, ajoutant ‘’Nous sommes rémunérés à travers les frais de livraisons effectuées. A chaque livraison, les frais de service nous appartiennent. Ces frais ne sont pas fixes ils varient, selon la distance. Entre 500 à 1500 francs ou plus’’.

Côté client, on ne commande uniquement pas à manger. Ainsi, Fatima s’est fait livrer une penderie après un peu plus d’une heure d’attente. Satisfaite du service, elle déclare : « Cela vous dispense des promenades inutiles ou de sortir sous un soleil ardent comme c’est le cas actuellement. J’ai vu l’annonce sur internet et j’ai contacté la boutique pour acheter le produit. Et j’ai payé les frais de livraisons et celle du produit au livreur. (…) il me l’a installé comme il faut».

Fallou, un commerçant établi au centre-ville, fait de la vente sur commande en offrant à ses clients jusque chez eux des vêtements et des chaussures. Un jeune motocycliste avec qui il collabore se charge des livraisons.

« Aujourd’hui, il faut évoluer en fonction des changements. Il y a des clients qui veulent des articles mais ils ne connaissent pas là où se trouve la boutique, d’autres ont la paresse de bouger de chez eux ou n’ont pas le temps. Nous vendons beaucoup d’articles par livraison à domicile et tout le monde gagne son compte. Donc, il faut s’adapter à l’évolution», indique Fallou, apparemment content de sa trouvaille.

Le filon devenant de plus en lucratif, les commandes évoluent rapidement pour passer du repas aux articles les plus divers et les plus lourds à porter, d’où l’apparition progressive dans le marché de la livraison à domicile des voitures. Pour le moment, elles complètent les motos en attendant –qui sait ?—de pouvoir réellement les concurrencer…

AKD/cat/APA
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