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Micro finance au Sénégal : Les usagers outrés par les taux d’intérêts
Publié le jeudi 19 octobre 2017  |  Agence de Presse Africaine




La micro-finance renvoie généralement à l’offre de services financiers aux populations pauvres ou à faibles revenus qui souvent n’ont pas accès aux services des banques commerciales. Les institutions de micro-finance visent à satisfaire les besoins des ménages et le financement des activités économiques et professionnelles de ces derniers.


Cependant, la plupart des usagers rencontrés à Dakar soutiennent que l’accès aux financements de ces institutions reste un défi à relever. Le taux d’intérêt et les garanties-hypothèques demeurent les principales conditions décriées par leurs clients.

Pamecas, Microcred, Acep, Cncas, Manko, Cofina, Fccms, Uimcec... elles sont nombreuses et variées les enseignes de ces institutions de micro-finance qui n'en finissent pas de jalonner les grandes artères de la capitale sénégalaise.

Ces institutions offrent principalement deux types de services financiers, à savoir l’épargne et le crédit, auxquels viennent s’ajouter les assurances et les services de transfert.

Mais l'obtention d'un prêt de ces institutions est soumise à des conditions quasi identiques à celles des banques commerciales.

Non seulement le client doit s'armer de patience, mais également surmonter l'obstacle des garanties-hypothèques et se résigner à honorer un taux d'intérêt quelque peu démotivant.

« Il existe une contradiction entre ce que disent les dépliants des institutions de micro-finance et ce qui se pratique à leurs comptoirs. Au départ, on nous disait que leurs prestations étaient destinées aux pauvres, mais les conditions que ces banques imposent à l'octroi des prêts ne sont pas appropriées », se désole Moustapha Diouf, chauffeur de taxi ».

Moustapha Diouf, qui a sollicité un prêt d'un montant de deux millions de Fcfa auprès de l’Alliance de crédit et d'épargne pour la production (ACEP) pour l’achat d’une nouvelle voiture a dû attendre trois mois pour se rendre à l'évidence que la garantie-hypothèque d'une valeur de 1.500 000 F Cfa, que réclame la banque, lui était inaccessible.

« Cela fait actuellement trois mois que j’ai déposé mes papiers pour avoir un prêt au niveau de l’ACEP, mais faute de garantie, je ne peux pas le recevoir », précise-t-il.

Mais ce taximan n’est pas le seul à déplorer les conditions imposées par les institutions de micro-finance. Yoro Préra, aviculteur de profession, soutient la même thèse : « J’ai ouvert un compte dans une institution de micro-finance, mais mon seul souci reste les garanties et le taux d’intérêt ».

Yoro Préra, qui avait, par le passé, bénéficié d’un prêt qu'il avait investi dans son projet, est loin de renouveler l'expérience pour avoir eu du mal à rembourser ce premier prêt.

Aïssatou Dème, directrice générale d'une petite et moyenne entreprise (Pme) regroupant des associations de femmes transformatrices de produits locaux, estime quelque peu élevé le taux d'intérêt appliqué dans ces institutions.

Et le délai de remboursement étant court, c'est à dire un an maximum, on se retrouve avec un montant très élevé dont le remboursement devient pénible à observer.

Le taux d'intérêt, souvent calculé sur une base mensuelle, devient excessif, lorsque le prêt est étalé sur une échéance de plusieurs mois », se plaint-elle, non sans évoquer d'autres conditions que les institutions de micro-finance imposent spécialement aux femmes.

« L’accès au financement est un problème majeur que nous, les femmes, rencontrons souvent, notamment lorsque ces institutions réclament des garanties dont nous ne disposons pas, ou lorsqu'elles nous obligent à réduire le montant du financement sollicité », dit-elle d’un air désespéré.

Sur ce chapitre, Fatou Sène, vendeuse de vêtements prêt-à-porter au marché HLM, se fait plus précise : « Lorsque vous sollicitez un prêt de 20 millions de francs Cfa, les institutions vous accordent généralement 5 millions de francs CFA, un montant insuffisant pour mettre en oeuvre le projet initialement conçu ».

La micro-finance a ses limites, selon la plupart des usagers interrogés. Même si ces institutions assurent les besoins de financement pour les petits projets, les offres sont généralement plafonnées à 25 millions de francs Cfa, pas assez pour financer un grand projet.

Cependant malgré le taux du financement et les garanties dénoncés par les usagers, il faut noter qu’au Sénégal, les institutions de micro-finance prolifèrent de plus en plus et attirent en même temps une bonne clientèle composée particulièrement de femmes. Les points de service sont passés de 282 en 2005 à 613 en 2013 avec deux millions de comptes en 2014.
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