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Abris provisoires, déficit de 130 enseignants : Kolda, la rentrée des caillasses
Publié le mardi 17 octobre 2017  |  walf-groupe.com




Alors que sur l’ensemble du territoire national la rentrée scolaire est effective, depuis le lundi 9 octobre, les autorités éducatives de la région de Kolda sont, cette année encore, confrontées à un déficit criard d’enseignants dans plusieurs disciplines.

A cela s’ajoute une pléthore d’abris provisoires. En attendant les remèdes de l’Etat, les inspecteurs et leur équipe développent un véritable art de la débrouillardise.

Au moment où les affectations d’enseignants dans les collèges et lycées battent leur plein, la situation des ressources humaines pose un réel problème dans la région de Kolda. La localité connait souvent des départs massifs de professeurs, à l’issue du mouvement national. Cette pénurie d’enseignants hante le sommeil des inspecteurs de l’éducation de Kolda. Car plusieurs postes restent vacants dans la plupart des établissements.

Pour preuve, cette année, la région de Kolda a connu 61 départs, toutes disciplines confondues, contre 19 arrivées. D’où un gap de 42 enseignants, le déficit étant plus important dans certaines disciplines comme les mathématiques, la philosophie, la géographie, les SVT et l’espagnol. ‘’En mathématiques, nous avons besoin de cinq professeurs, et nous n’en avons reçu que deux. En espagnol, nous avons besoin de cinq professeurs, nous n’avons reçu qu’un. C’est dire que nous sommes dans une situation relativement difficile pour doter l’ensemble des établissements de professeurs, en ce qui concerne un certain nombre de disciplines. Au total, ce que nous avons reçu comme sortants, c’est sept. Deux en mathématiques, un en espagnol et quatre en EPS», explique Mamadou Goudiaby, Inspecteur d’académie de Kolda.

L’IEF de Kolda a un déficit de 130 enseignants

Suite aux deux mouvements national et régional, l’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Kolda a connu un total de 47 départs contre 37 arrivées, soit un déficit de 10 enseignants. ‘’Ces dix enseignants-là, ajoutés au cumul des années précédentes, nous en sommes aujourd’hui à un déficit de 130 enseignants au niveau de l’élémentaire’’, se plaint Kabiné Diamé, Inspecteur de l’éducation et de la formation (IEF) de Kolda.

Toujours au niveau de l’élémentaire, cette fois-ci dans le département de Médina Yoro Foula (MYF), l’Inspection de l’éducation et de la formation (IEF) a enregistré 42 départs pour les adjoints pour 3 arrivées ; 8 départs enregistrés pour les directeurs d’école et 4 arrivées. En ce qui concerne le moyen, l’IEF a enregistré 6 départs pour les adjoints contre 5 arrivées ; 2 départs pour les principaux et 4 arrivées, pour un total de 13 principaux pour le département.

Concernant la gestion des collèges, l’IEF de MYF compte avoir de nouveaux éléments. C’est la raison pour laquelle les principaux des collèges dudit département se sont réunis, vendredi, pour partager la vision qu’ils en ont par rapport aux moyens, donner des orientations majeures, mais aussi capitaliser ce qu’ils ont eu à faire en matière de gestion, du fait que c’est un secteur complexe.

‘’La question des infrastructures, de l’équipement et du personnel a été évoquée en ce qui concerne le moyen. D’autant plus que cette année, nous avons enregistré 4 principaux qui vont intégrer le dispositif’’, explique Cheick Yaba Diop, Inspecteur de l’éducation et de la formation de Médina Yoro Foula. D’après lui, l’IEF de MYF n’a pas de déficit par rapport au corps de contrôle. ‘’Nous avons enregistré un seul départ pour le corps de contrôle. Il s’agit de l’inspecteur en langue arabe qui a été remplacé par un autre inspecteur’’.

Les solutions locales


Pour pallier ce déficit de professeurs, les autorités académiques sont obligées de recourir aux solutions locales. Notamment avec le retour de 12 professeurs qui étaient en stage. Les inspecteurs ont essayé autant que possible de faire, avec ces sortants, un dispatching dans les établissements où le déficit a été noté. Cela leur a permis, en termes de solution, d’avoir un nombre pour compenser une partie. Une autre solution locale envisagée consiste à aller voir dans les collèges des professeurs qui ont le bon profil pour enseigner dans les lycées, afin qu’ils viennent en appoint. Un transfert qui se fera sur demande du concerné.

Les inspecteurs ont également réfléchi sur une autre mesure. Celle-là consiste à amener les professeurs d’un établissement déficitaire à faire des heures supplémentaires, en cas d’impossibilité de trouver d’autres enseignants ailleurs. Cela permettra, peut-être, de régler ce déficit, espère-t-il. ‘’D’autant que les heures supplémentaires qui posent problèmes sont actuellement gérées au niveau local. Et cela nous permet davantage de motiver les professeurs qui ont accepté de prendre des heures supplémentaires’’, rassure Mamadou Goudiaby.
MYF : 40 % d’abris provisoires et deuxième meilleur taux de réussite

Cette année, bien que la gestion des ressources humaines soit assez difficile, les acteurs de l’éducation veulent aller vers une plus grande rationalisation et une maitrise des effectifs. Ils estiment qu’ils pourront ainsi faire face au manque de professeurs dans la région. N’empêche, ils devront affronter un autre problème qui peut anéantir tous leurs efforts. Il s’agit des abris provisoires qui pullulent dans la région et qui font que le concept ‘’Ubi tey, jang tey’’ n’est pas encore une réalité dans certaines localités de la région.

Médina Yoro Foula reste le département le plus touché. L’IEF a comptabilisé 236 abris provisoires sur les 624 structures. ‘’Le département de Médina Yoro Foula a 40 % d’abris provisoires pour une moyenne nationale de 11 %’’, s’offusque Cheikh Yaba Diop, l’IEF de MYF. Cette situation ‘’déplorable’’ n’est pas sans conséquence. Mais les acteurs de l’éducation gardent l’espoir de voir un jour l’Etat du Sénégal résorber tous les abris provisoires, surtout que ceux-ci, ajoutent-ils, ne concourent pas à un enseignement de qualité.Conscient de ces conditions très difficiles, l’IEF a pris en compte la carrière professionnelle des enseignants de cette contrée. Ce qui explique que, si l’on se fie à Cheikh Yaba Diop, le département de MYF a les meilleurs résultats de l’académie de Kolda, aussi bien au CFEE qu’à l’entrée en 6e et au BFEM. ‘’A l’entrée en 6e, nous avons un taux de réussite de 69,99 %. Au BFEM, nous avons un taux de réussite de 85 %. Ça veut dire que nous dépassons largement la moyenne nationale. Et d’ailleurs, au niveau national, nous avons obtenu le deuxième meilleur taux de réussite au BFEM. C’est pour vous dire que, malgré les abris provisoires et les difficultés liées à l’enclavement, entre autres, Médina Yoro Foula est en train d’émerger et de constituer une référence au niveau national’’, se réjouit-il.

Une priorité pour Kolda dans le programme de résorption des abris

Malgré tout, l’IA de Kolda, en partenariat avec l’ensemble des acteurs de l’éducation, a mené des campagnes de sensibilisation auprès des parents d’élèves, pour que la question des abris provisoires soit prise en charge, afin de limiter les pertes sur le quantum horaire. En attendant la solution définitive. En effet, se réjouit l’inspecteur, l’Etat du Sénégal a initié un programme de résorption des abris provisoires, dans le cadre du partenariat public-privé. ‘’Ce sont les privés qui, avec l’aval de l’Etat, vont se lancer dans de vastes opérations de construction des écoles pour résoudre la question des abris provisoires. Et comme Kolda a quand même un taux élevé d’abris provisoires, je pense que ce programme-là accordera une priorité à Kolda’’, conclut Mamadou Goudiaby.
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