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Le diagnostic et les solutions d’Ismaëla Madior Fall
Publié le samedi 14 octobre 2017  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Des prisonniers de la Maison d`Arrêt et de Correction de Rebeuss ont entamé une grève de la faim




Le Garde des sceaux ministre de la justice a visité, hier, plusieurs établissements pénitentiaires de la région de Dakar. Ismaëla Madior Fall s’est prononcé sur les conditions de détention des 10 047 prisonniers de ce pays, la surpopulation carcérale, les efforts et projets de l’Etat.



‘’Les établissements pénitentiaires sont pour l’essentiel sur des standards importants. Il y a des choses importantes et positives qui s’y font et qui ne sont pas trop connus’’, a déclaré hier le tout nouveau Garde des Sceaux, ministre de la justice, à l’une des étapes de sa visite de prise de contact avec les directions et services de son ministère. Ce périple a amené Ismaëla Madior Fall à la direction de l’administration pénitentiaire, aux prisons du Camp Pénal, de Liberté 6, des femmes de Rufisque et de Diamniadio. A travers cette longue tournée, le ministre a dit vouloir s’imprégner des conditions des pensionnaires, s’enquérir de leurs conditions de vie et celles de travail de l’administration. ‘’Beaucoup de nos compatriotes ne savent pas que nous avons un nombre de 10 047 prisonniers sur 14 millions d’habitants. 37 établissements pénitentiaires sur l’ensemble du territoire national dont 8 dans la région de Dakar’’.

Cette population carcérale, selon le ministre de la justice, est bien traitée. ‘’Quand on regarde ce qui se passe dans les prisons, l’on se rend compte que l’administration travaille pour l’essentiel dans de bonnes conditions. Du coté des prisonniers, nous avons constaté que pour l’essentiel, ils sont bien entretenus. Pour relativiser, il faut dire qu’il y a un confort en ce qui concerne l’alimentation des prisonniers. Il y a beaucoup d’aménagements qui sont faits pour que les prisonniers soient dans de bonnes conditions. Il y a plusieurs initiatives qui ont été prises en matière de réinsertion des détenus, avec la mise sur place d’une boulangerie’’, a listé le ministre. Qui souligne que le Sénégal est le seul pays du sud Sahara qui possède une boulangerie pour un établissement pénitentiaire. Sans oublier les ateliers de menuiserie, d’art, où des prisonniers participent à des programmes de réinsertion sociale.

Surpopulation dans les prisons

Toutefois, le patron de la justice sénégalaise estime qu’il y a un défi à relever, avec une ‘’relative’’ surpopulation dans les prisons. ‘’Il y a l’option du Chef de l’Etat de construire une extension à Sébikhotane de la prison de Rebeuss avec une capacité de 500 places. Il sera question, explique-t-il, de désengorger cette prison. Il y a aussi le projet de construction d’une nouvelle prison qui doit aller jusqu’à 2 500 places. Il ne s’agit pas de délocaliser Rebeuss, mais de le désengorger, dans un premier temps. Dans cette prison, il y a 2 000 pensionnaires, mais force est de reconnaître que c’est une prison où ceux qui y sont n’y séjournent pas longtemps. Ils y sont juste de passage. Et plus tard, on pourra avoir une prison plus moderne, plus grande’’, renseigne le ministre. Selon qui, pendant longtemps au Sénégal, pour des raisons culturelles, les autorités n’ont pas voulu construire des prisons, mais l’actuel Chef de l’Etat a pris l’option de le faire pour humaniser les prisons sénégalaises. Toutefois, il y a lieu de préciser que le ministre n’a pas voulu se prononcer sur une probable vente de l’actuel siège de la prison de Rebeuss.

La durée des détentions provisoires et les peines de substitution

‘’Tout n’est pas rose dans nos prisons, raison pour laquelle il y a des problèmes, des défis à relever’’, selon le ministre. Qui invite aussi à relativiser beaucoup de choses, car son département, déclare-t-il, est engagé dans la modernisation des établissements pénitentiaires. ‘’Il y a les défis à relever en ce qui concerne la longueur des détentions. Il y a des prisonniers qui font plus d’une année sans être jugés. Cela reste un défi à relever, car il faut arriver à réduire la durée de détention. Il y a aussi une surpopulation qui est liée un peu à la politique pénale. Parfois, les gens se retrouvent en prison sur la base de certaines infractions qui ont été commises et sur lesquelles on aurait dû aménager des peines de substitution, des peines alternatives. Il y a des infractions parmi lesquelles l’individu mérite la privation de liberté, mais il y a d’autres, on peut aménager, surtout que la loi l’a déjà prévu’’, souligne le constitutionaliste.

Le ministre milite également pour des sessions portes ouvertes des prisons du Sénégal. Autrement dit, que les Sénégalais et les députés puissent voir ce qui se passe dans les prisons.
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