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Cas d’école : Erdogan n’est pas Jammeh
Publié le samedi 14 octobre 2017  |  Walf Fadjri L’Aurore
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© aDakar.com par DG
La police bloque l`entrée des établissements Yavuz Selim
Dakar, le 2 septembre 2017 - La police s`est déployée en nombre devant les établissements Yavuz Selim pour empêcher l`ouverture des locaux aux élèves. Le gouvernement du Sénégal a interdit officiellement les établissements Yavuz Selim.




A quel Sénégal faut-il se fier ? A celui qui, face aux injonctions de la Turquie, baisse la culotte ou celui qui, face à la volte-face de Yahya Jammeh, refuse catégoriquement tout compromis, décidé à entrer en guerre ?
Dans tous les cas, sous Macky SALL, le Sénégal a une drôle de façon de traiter avec les autres pays. Le président SALL distribue les points selon qu’on soit méchant et fortuné ou pauvre et belliqueux.
Point besoin d’une interrogation musclée pour lui tirer les vers du nez. Tout seul, comme un grand et sans aucune forme de pression, Macky SALL est passé à table livrant les raisons pour lesquelles l’Etat qu’il dirige a décidé d’un coup de la fermeture des établissements Yavuz Selim. «Déjà, la Turquie, depuis plus de trois ans, avait demandé au Sénégal la fermeture de ces écoles pour des raisons qu’elle nous avait exposées, liées un peu à la stabilité du pays et aux activités qui ont été reprochées à ce mouvement (celui de Gulen, Ndlr)… Il y a eu le coup d’Etat en Turquie et cela a accéléré la demande de fermeture des réseaux Gulen en Afrique. Evidemment, le Sénégal fait partie de ces pays où ce mouvement avait un certain nombre d’écoles. Alors…». Les déclarations peuvent s’arrêter à cela. Même si Macky s’est gardé d’ajouter à son «alors » un « on s’est exécuté », la suite est connue de tous.
Une position du Sénégal de Macky SALL qui contraste à bien des égards avec sa posture après la mémorable volte-face de Yahya Jammeh. « Nous demandons au président Jammeh de respecter le verdict des urnes, d’assurer la protection du président Barrow démocratiquement élu par le peuple gambien. Nous lui demandons incessamment de créer les conditions d’un transfert pacifique du pouvoir le mois prochain conformément aux dispositions de la Constitution gambienne», avait déclaré le chef de la diplomatie sénégalaise, l’inoffensif Mankeur NDIAYE que Macky envoyait au casse-pipe. Ecartant tout compromis n’aboutissant pas au départ de l’ancien président gambien, Macky SALL et ses copains de la CEDEAO n’ont pas hésité à mobiliser soldats, armes et munitions pour aller déloger Jammeh coupable d’avoir manqué à sa parole. Une expédition punitive évitée de justesse mais qui a fortement ébranlé la fierté des Gambiens. Des contacts renseignent, de l’autre côté de la frontière, que beaucoup de Gambiens ne parviennent toujours à pas accepter Adama Barrow. En plus du ventre et des joues du nouveau président qui prennent volume de jour en jour, ils lui reprochent d’être à la solde d’un Macky SALL qu’ils désignent comme un serviteur des Occidentaux.
En cédant aussi facilement à la pression de Recep Tayyip Erdogan, Macky fait du Sénégal une province turque où les étrangers rechigneront à investir leurs sous. Pour un investisseur qui assiste à cette dérobade étatique, ouvrir une boutique au Sénégal est assujetti à une entente avec les autorités de son pays d’origine.
Le Sénégal, sous Macky SALL, n’est plus ce pays où un Nelson Mandela aurait pu se réfugier du temps de l’apartheid. Ses portes sont ouvertes à des hommes comme Frank Timis, Adama Bictogo, Dominique Strauss-Kahn qui peuvent facilement y faire fortune avant de disparaitre. Et les quelques billets qu’ils laissent derrière ne peuvent être brûlés sans que le procureur de la République n’attaque et ne contre-attaque en même temps. Comme un malpropre, Kemi Seba a été expulsé du Sénégal pour avoir tenté le diable. Pour notamment porter plainte contre l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, pour son rôle dans l’invasion de la Libye et la mort de Mouammar Kadhafi, c’est au Burkina que les responsables du mouvement « Y en a marre » retrouvent les autres activistes africains qu’ils ont pourtant grandement inspirés.
Au fait que fait le président burkinabé au Sénégal pendant que son pays s’apprête à rendre hommage à Thomas Sankara ?
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