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Polémique autour de la possibilité pour Macky Sall de briguer un troisième mandat: Ismaïla Madior Fall “recadre“ le Pr Babacar Guèye
Publié le vendredi 13 octobre 2017  |  Sud Quotidien
L`ITIE
© aDakar.com par DF
L`ITIE lance la phase collecte des données et production de son 2ème rapport
Dakar, le 15 juin 2016 - Le comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) a lancé la phase collecte des données et production de son deuxième rapport. Photo: Ismaela Madior Fall, ministre conseiller, chargé des affaires juridiques




Ismaïla Madior Fall, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, est formel : la Constitution du Sénégal ne donne pas la possibilité au Président Macky Sall de prétendre à un troisième mandat. Le ministre qui se prononçait sur le sujet, en marge de visites effectuées hier, jeudi 12 octobre 2017, dans les différents lieux de détention de Dakar, rame ainsi à contrecourant de son collègue constitutionnaliste Babacar Guèye qui a soutenu, dimanche dernier, qu’en l’absence de dispositions transitoires dans la Constitution issue du dernier référendum, rien n’interdit au chef de l’Etat Macky Sall de se porter candidat en 2024, si toutefois il est réélu en 2019.

La polémique née de la dernière sortie du Pr Babacar Guèye, enseignant en droit constitutionnel, par ailleurs un des rédacteurs de la Constitution de 2001, relative à la possibilité pour le président Macky Sall de briguer un troisième mandat, ne cesse d’alimenter les répliques de la part du pouvoir en place. Cette fois, c’est le ministre de la Justice lui-même qui est monté au créneau pour porter la contradiction au Pr Babacar Guèye. Ismaïla Madior Fall qui se prononçait sur le sujet en marge de visites effectuées hier, jeudi 12 octobre 2017, dans les différents lieux de détention de Dakar, s’est voulu explicite. « La Constitution du Sénégal est très claire sur la question et ne laisse place à aucune interprétation. L’article 27 de la Constitution dit : le président de la République est élu pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs».

Pour le Garde des Sceaux, la Charte fondamentale du Sénégal révisée en 2016 est donc sans ambigüité sur la possibilité pour le président de la République de postuler à la magistrature suprême après avoir fait deux mandats. Et le ministre de la Justice de marteler : «Il n’y a pas place à aucune interprétation». Par là, Ismaïla Madior Fall rame sans fioritures à contrecourant de la dernière sortie du Pr Babacar Guèye qui avait sonné l’alerte sur la possibilité d’un troisième mandat pour Macky Sall, en 2024.

Pour rappel, invité du jour de l’émission Grand jury de la Radio futurs médias (privée), le dimanche 8 octobre, le Pr Babacar Guèye avait indiqué que les nouvelles dispositions de la charte fondamentale du Sénégal, telles que libellées actuellement, n’interdisent pas au chef de l’Etat, Macky Sall, de briguer un troisième mandat présidentiel.

Président du Collectif des organisations de la Société civile pour les élections mais aussi du Réseau Sénégalais des observateurs citoyens, le Pr Babacar Guèye entendait ainsi attirer l’attention des Sénégalais sur le risque qu’encourait le Sénégal. «Si nous appliquons la Constitution à la lettre, on peut considérer que le mandat actuel ne fait pas partie du décompte. Ce qui fait que le président Macky Sall, en 2024, peut envisager de briguer un troisième mandat comme l’avait fait le président Wade», alertait ainsi le Pr Babacar Guèye.

Avant d’ajouter dans la foulée : «Quand a été rédigée la Constitution, on a dû oublier certainement de prévoir des dispositions transitoires. Il fallait ajouter des dispositions transitoires pour prévoir que le mandat en cours fait partie du décompte des deux mandats que l’actuel président peut avoir». Poursuivant son propos, le spécialiste du droit constitutionnel de préciser tout de même qu’il est encore possible de rectifier cette donne en procédant à une révision constitutionnelle pour définitivement verrouiller ce débat. Apparemment, le tout nouveau ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall n’est pas de cet avis.
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