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‘’Malgré tous les départs, Rewmi reste debout et attractif’’
Publié le jeudi 12 octobre 2017  |  Enquête Plus
Y en a marre
© aDakar.com par MC
"Y en a marre" tient sa foire aux problèmes
Dakar, le 10 mai 2014- Le mouvement "Y a marre" a ouvert ce samedi la 2 édition de la "Foire aux problèmes". La manifestation qui se tient à la place de l`Obélisque permet aux "Y en a marristes" de faire un listing des difficultés qui assaillent le pays et de proposer, par conséquent, des solutions. Photo: Idrissa Seck, leader du "Rewmi" visitant la Foire aux problèmes




Les départs successifs enregistrés au parti Rewmi, depuis un certain temps, installent le malaise au sein de la formation politique d’Idrissa Seck. Pour autant, les choses ne sont pas aussi dramatiques, aux yeux de Yankoba Diattara. Selon le chargé de la vie politique de ce parti, par ailleurs bras droit d’Idrissa Seck, malgré tous les départs, Rewmi reste un parti debout et attractif.



Quelle appréciation faites-vous de la situation qui prévaut dans votre parti ?

La situation qui prévaut dans notre parti est compréhensible. Comme dans toute organisation, c’est tout à fait normal qu’il y ait souvent des remous, des crises. Mais, naturellement, cela dénote de la vitalité de notre parti. Il faut seulement essayer de régler et dépasser ces crises. Il faut prendre à bras le corps tous ces problèmes. C’est ce que nous faisons. Nous pensons que nous avons un grand parti. C’est tout à fait normal qu’il rencontre quelques difficultés. C’est la marche naturelle de toute organisation. C’est pourquoi ça peut se comprendre. Mais nous allons très vite dépasser cette situation en nous concentrant sur les urgences qui nous attendent : la réorganisation de notre parti et la remobilisation de nos militants. Nous irons à la rencontre des populations et seront à leur écoute. C’est ce que le président Idrissa Seck faisait et il va le poursuivre très bientôt.

Peut-on parler de vitalité de votre parti au moment où il se vide de sa substance avec le départ de beaucoup de vos militants et responsables ?

Attendez, ces départs, nous en avions connu. Mais est-ce qu’ils ont impacté sur le fonctionnement et la vitalité de notre parti ? Non ! Je pense que le Rewmi est plus que jamais debout et attractif. Tout le monde constate les adhésions. L’espoir que suscite notre leader, son leadership qui se confirme de plus en plus, l’alternative qu’il construit se renforce de jour en jour. Tout cela montre que, malgré ces remous, le Rewmi reste un parti très fort et aussi un parti très bien implanté, aussi bien à l’intérieur du pays que dans la diaspora. Nous sommes l’un des rares partis à avoir des représentants dans les coins les plus reculés du Sénégal, chez toutes les couches socioprofessionnelles du pays. Tous les jours, vous rencontrez des gens insoupçonnés qui sont de Rewmi, sans compter la masse silencieuse qui est dans l’opinion.

On a comme l’impression que le Rewmi est en train de faire face à une saignée, avec ces nombreux départs successifs. Selon vous, qu’est-ce qui explique cette situation ?

Il n’y a pas de saignée au Rewmi. Il y a des gens qui étaient avec nous en un moment donné et qui pensent, dans la marche du parti, qu’ils ne sont pas en mesure de continuer le combat. Il faut comprendre que nous sommes un parti de combattants. Nous sommes nés dans la douleur en 2004, après notre séparation avec Me Abdoulaye Wade. Pendant 9 ans, nous avons été brimés, martyrisés et traqués par le régime de Wade jusqu’à sa chute en 2012. C’est dans ces conditions qu’est né le parti Rewmi. C’est un parti qui a vu le jour dans la douleur et qui a vécu dans la souffrance. Jusqu’à présent, nous sommes dans cette phase. Mais cela ne fait que renforcer notre engagement et notre détermination à aller plus loin. Si, aujourd’hui, il y a des gens qui ne se sentent plus en mesure de continuer le combat, ils sont libres d’aller voir ailleurs. On ne peut pas leur reprocher leur décision de quitter le parti. Mais le combat continue et cela ne fait que renforcer notre conviction. De plus en plus, on constate que cette situation que vous appelez crise pousse beaucoup de Sénégalais à adhérer au parti. Récemment, des gens m’ont appelé pour me dire que ‘’vous avez un parti attractif’’. J’ai été en France où j’ai rencontré des gens qui me demandent des nouvelles d’Idrissa Seck, qui me disent qu’ils n’attendent que lui, qu’il n’y a que lui qui est là ou qu’il est le seul espoir du pays. En tout cas, nous sommes plus que jamais convaincus de l’attractivité de notre parti et, naturellement, de notre capacité à constituer une alternative crédible au président Macky Sall.

Ces nombreux départs ne sont-ils pas, selon vous, liés au management de votre parti par Idrissa Seck ?

Le Rewmi est un parti qui est très bien managé. Idrissa Seck a réussi le pari de rallier à sa cause la jeunesse sénégalaise. Maintenant, la question qui mérite d’être posée est la suivante : est-ce que chacun joue sa partition ? Ceux qui sont aux postes de responsabilité jouent-ils de manière efficace leur rôle ? Il peut y avoir des manquements et des corrections à apporter. Mais je pense que nous sommes en train de travailler à les corriger et à les améliorer. Nous le faisons au quotidien. Nous corrigeons, nous recadrons certains, nous encadrons d’autres et nous conseillons. Je pense que cette démarche inclusive de partage et d’encadrement est la bonne, parce que nous sommes, pour la plupart, des membres de la direction, des jeunes que le président continue à encadrer.

On accuse, à tort ou à raison, votre leader d’être trop imbu de sa personne. Selon beaucoup de responsables, il n’écoute personne et il prend souvent des décisions unilatérales. Que répondez-vous à cela ?

Ce sont des clichés qui sont propagés par le camp d’en face. Il peint le président Idrissa Seck comme étant quelqu’un d’inaccessible ou de trop imbu de sa personne. Or, il n’y a rien de tout cela. Idrissa Seck est un homme très accessible et très ouvert. C’est un homme qui ne s’occupe que de ses affaires et qui ne s’immisce pas dans les affaires des autres. C’est quelqu’un de très subtile et de très organisé, quelqu’un de très méthodique. Malheureusement, nos adversaires sont dans le dénigrement et dans les clichés pour ternir son image. Nous, en tout cas, nous sommes avec lui et nous le connaissons très bien. C’est quelqu’un de très humble et de très ouvert. Par rapport même à la gestion du parti, s’il était quelqu’un de très imbu de sa personne, il n’aurait pas délégué une partie de ses pouvoirs à Déthié Fall. Nous-mêmes, il nous a confié la vie politique. Il a responsabilisé des gens et aujourd’hui les Sénégalais doivent se rendre compte de tout cela. De plus en plus, il rencontre la base, il communique avec elle, il échange, il reçoit, il rencontre les gens. C’est un homme du peuple.

Justement, en parlant de Déthié Fall, il fait l’objet d’attaque de la part de Yankoba Seydi qui l’accuse de gestion clanique dans le parti. Comment appréciez-vous cette sortie ?

Je précise déjà que je n’approuve pas les attaques personnelles entre nous. Je pense que l’heure est à la remobilisation, à la concorde, à la solidarité. Nous n’avons pas le droit de nous tirer dessus. Maintenant, on peut naturellement discuter, échanger sur la gestion du parti, comment l’améliorer. Le management d’une manière générale. Je pense que toutes ces questions que le frère Seydi soulève pouvaient être posées sur la table et, naturellement, les gens seraient ouverts à y trouver des solutions. Je pense que même le président y réfléchit. Mais là, ce n’est pas le moment. Il nous faut nous remettre au travail, resserrer les rangs, serrer les coudes et aller à la rencontre du peuple. C’est plus important que nous tirer dessus ou bien essayer de nous neutraliser.

Comment appréciez-vous le leadership de Déthié Fall en tant que vice-président de Rewmi ?

Le parti n’est pas managé par Déthié Fall. Il est sous l’autorité du président Idrissa Seck. Maintenant, ce qu’on attend de lui, c’est une plus grande ouverture, une plus grande disponibilité et plus d’initiatives dans la gestion du parti. Moi, en tout cas, je ne cesse de le lui dire. Lui comme tous les autres d’ailleurs. Mon devoir, c’est de les conseiller et de gérer naturellement ce que le président m’a confié : la vie politique, la restructuration du parti, son organisation dans les 45 départements et dans la diaspora. Tous les jours, c’est cela mon boulot, travailler à ce qu’on puisse disposer, dans les 552 communes du pays, d’équipes politiques capables d’aller à l’assaut de l’électorat pour les prochaines élections, assurer la victoire dans toutes les communes du pays, installer des équipes politiques au niveau des jeunes, des femmes, des cadres, des enseignants. Le reste, maintenant, c’est à Déthié de le faire. Il essaye, mais ça mérite d’être amélioré. Nous conseillons et je pense que, de manière collégiale, nous devons pouvoir réussir, parce que nous sommes tous des jeunes qui ont une certaine expertise. Nous avons du dynamisme, de la volonté. Nous devons donc pouvoir trouver une synergie capable de propulser Rewmi et en faire la première formation politique du pays.

Aujourd’hui, est-ce que votre parti n’est pas en léthargie ?

Pas du tout ! Le parti Rewmi n’est pas en léthargie. Il est très présent à l’intérieur du pays. Peut-être qu’au niveau de la direction, on peut dire qu’on se réunit très rarement. C’est ça que je disais tout à l’heure. Et à ce niveau, c’est Déthié Fall qui doit prendre des initiatives pour qu’on puisse tenir des réunions de manière régulière. Mais, chez les femmes, il y a juste une semaine, elles avaient organisé un séminaire au siège du parti. Chez les jeunes, malheureusement, Thierno Bocoum est parti. Je travaille à le faire revenir, parce que j’estime que sa place est ici. Nous avons un potentiel jeune important sur le plan national qui mérite d’être mieux encadré, mieux organisé et mieux structuré. Vous voyez aussi les coordinations départementales se réunir régulièrement pour animer le parti au niveau des départements de l’intérieur du pays. Au niveau de la diaspora également, vous constatez le dynamisme de notre parti.

Vous voyez donc que Rewmi n’est pas en léthargie. Au contraire, le parti s’anime et se renforce. Seulement, il faut que tout cela soit mieux coordonné. Nous travaillons à ce que le management soit amélioré. Aussi bien le président que nous-mêmes, nous y réfléchissons. Je pense que nous trouverons la meilleure formule pour que l’espoir suscité par les Sénégalais puisse se matérialiser.

Les gens peuvent partir quand ils veulent. Nous sommes en démocratie et nous sommes un parti libéral. Un parti politique est une association où l’entrée est libre tout comme le départ. Donc, on ne retient personne. Maintenant, tout départ est regrettable. Dans un parti politique, nous devons travailler à l’addition, à renforcer l’électorat, le personnel, les sympathisants, le leadership et les militants. C’est pourquoi nous regrettons tous ces départs.

A ce rythme, Idrissa Seck ne risque-t-il pas de se retrouver tout seul dans son parti ?

Malheureusement, vous ignorez la structuration de notre formation politique, la représentativité de notre parti. Peut-être que ce sont les gens qui ont plus de responsabilité qui sont les plus en vue. Mais ce que le parti regorge comme cadres, intellectuels, sages, vous ne pouvez même pas le soupçonner.

Sur le plan national, et même à Thiès, vous avez perdu beaucoup de terrain au cours de ces dernières années. Qu’est-ce qui est à l’origine de cette situation, selon vous ?

Nous n’avons pas perdu de terrain.

Ah bon ?

Oui ! On a gagné, cette fois-ci. Aux élections législatives passées, nous avons gagné la ville de Thiès avec une différence de 10 000 voix. Malgré les pressions, les moyens de l’Etat utilisés par le parti au pouvoir, on les a battus. Maintenant, il faudrait qu’on travaille à renforcer le personnel politique dans les communes de l’intérieur du pays, mais aussi dans des communes du département de Thiès. Nous avons constaté un personnel politique qui mérite d’être renforcé et renouvelé, parce qu’étant des gens âgés, souvent n’ayant plus de moyens.

Nous avons aujourd’hui constaté un regain d’espoir de beaucoup de jeunes cadres thiessois qui disent qu’ils étaient surpris par la défaite au niveau départemental et qu’ils ne savaient pas que les communes du département étaient aussi faibles et qu’ils sont prêts à venir s’investir dans leurs communes respectives pour renforcer le parti. Moi, c’est ça qui m’a le plus marqué à l’issue des élections législatives du 30 juillet dernier. Beaucoup de jeunes cadres basés à Dakar, mais qui sont originaires des communes du département de Thiès, se disent maintenant prêts à militer à la base. Là, c’est un signe d’espoir pour dire simplement que le parti Rewmi est plus que jamais debout, prêt à faire face et à aller à l’élection présidentielle de 2019.

Justement, en parlant d’élection présidentielle, comment appréciez-vous la sortie du Pr. Babacar Guèye qui dit que le président Macky Sall, juridiquement, peut prétendre à un troisième mandat en 2024 ?

C’est un débat juridique que je n’ai pas encore étudié et analysé. Lui, c’est un expert, un professeur qui a donné son point de vue. Nous n’avons, non plus, pas étudié la question au niveau de nos services juridiques. Mais je pense que c’est un sujet qu’on va analyser. Mais pour avoir un troisième mandat, il faut avoir un deuxième. Et je ne pense pas que Macky Sall puisse obtenir un second mandat en 2019. En tout cas, mon sentiment, après avoir écouté l’opinion, aussi bien au Sénégal que dans la diaspora, c’est que Macky sera balayé en 2019.
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