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Qualité du système éducatif: L’impact des abris provisoires en question
Publié le mardi 10 octobre 2017  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Les élèves reprennent le chemin des classes, ce 2 octobre




Dans un contexte où l’on cherche à faire du concept ‘’Ubi Tey, Jang Tey’’ une réalité, les abris provisoires se dressent comme un facteur difficile à contourner. Au-delà, ces refuges précaires déteignent négativement sur la qualité des enseignements. La question a été largement abordée ce week-end, lors d’un panel organisé par la COSYDEP.

À la foire des innovations pour l’éducation et la formation, il était question, samedi dernier, d’équité et de qualité dans le système éducatif sénégalais. Un point a beaucoup attiré l’attention de l’assistance. Il s’agit des abris provisoires. Si l’on en croit Baïdy Mar, sur les 68 688 salles physiques, il y a 6 874 abris provisoires. Pendant des années, les chiffres tournaient autour de 15 % de l’infrastructure dans l’élémentaire. Actuellement, le taux général est de 11 %. Mais cela cache des disparités. La région Sud est la plus touchée. En 2016, si l’on en croit le consultant Baïdy Mar, 28,39 % des classes des écoles primaires sont des abris provisoires, contre 14,91 % à Ziguinchor et 17,14 % à Kolda. Dans le moyen-secondaire, la situation est plus préoccupante. Elle touche 42,08 % des salles de classe à Sédhiou qui se trouve être la localité la plus affectée au Sénégal. Vient ensuite la région de Kolda pour un taux de 29,03 %.

Si les abris provisoires ont intéressé tant l’auditoire, c’est tant leur nombre que leur conséquence sur la qualité de l’enseignement et l’équité entre les fils du pays. En effet, pendant que certains enfants sont dans des salles qui répondent aux normes internationales, d’autres sont exposés aux aléas climatiques et surtout à des risques évidents. Les exemples ont été multipliés pour montrer les risques d’accidents. En 1979, raconte M. Mar, un serpent à surgi du toit et a mordu un enseignant au cou. ‘’Il est mort sur le champ. C’était horrible’’, se rappelle-t-il. Depuis, même si on n’entend plus parler de morsure, il n’en reste pas moins que ces bestioles venimeuses sont souvent découvertes et tuées dans des abris provisoires. À Médina Gouy II, commune de Maka Yopp, dans le département de Kaffrine, une école franco-arabe dont les trois salles étaient des locaux précaires a été ravagée par un incendie en janvier dernier.

Outre le danger permanent, il y a les conséquences sur la qualité relevées par les panélistes et le public. En effet, en cas de forte chaleur, de vent ou de pluie, les élèves sous des huttes ne peuvent pas faire cours. De ce fait, si l’on en croit le syndicaliste Abdoulaye Ndoye, les élèves font 600 heures au lieu des 900. Une affirmation confortée par d’autres intervenants selon qui les abris provisoires tiennent entre 6 et 7 mois, dans l’année. Le cas le plus illustratif donné par un enseignant-participant vient du Saloum. Dans cette partie du Sénégal, les abris étant en tiges de mil. Il fallait attendre la fin des récoltes, vers le mois de novembre, pour les construire. ‘’Et dès le mois de mai, on recevait une circulaire des IEF nous demandant d’organiser les compositions’’, révèle-t-il. Pour ne rien arranger, on retrouve dans ces classes les enseignants les moins expérimentés. En fait, ces abris sont dans des endroits tellement délaissés qu’aucun enseignant ne veut y rester pendant plus de deux ans. De ce fait, certains coins du Sénégal en souffrent beaucoup. Au lycée de Tanaf, les 3/4 des classes sont des abris provisoires. A Thilé Boubacar, ce sont les 10 des 12 classes du CEM. À Kidira, c’est la totalité du collège.

C’est le cas de Hamdallay Peul, à Coumba Yalla, dans la commune de Goudiri, où on trouve des abris de 10 ans d’existence. D’ailleurs, cette école vient d’avoir une classe de CM2, cette année, pour la première fois après une décennie, soit parce que le maître s’en va abandonnant les élèves, soit parce que ce sont ces derniers qui se font désirer.

Bien que reconnaissant l’impact des abris, Bakary Badiane a été la seule voie discordante. Le président de la fédération des associations de parents d’élèves a soutenu que le postulat de départ était qu’il est préférable d’avoir un enfant sous abri provisoire que dans la rue. Il était aussi prévu un remplacement progressif par des constructions en dur.

Dans tous les cas, cette question pourra être bientôt un mauvais souvenir. Du moins, si l’on se fie au gouvernement. Le ministre de l’Education a déjà annoncé un programme de résorption des abris provisoire. Une initiative qui ne dérange pas Baïdy Mar. Mais ce dernier voudrait qu’on évite de se concentrer sur ce point en oubliant la demande. Car la population progresse et on aura besoin de plus de classes pour scolariser les enfants du pays.
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