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Lutte pour l’abolition de l’esclavage en Mauritanie: Amnesty Sénégal et cie engagent l’opinion publique
Publié le samedi 7 octobre 2017  |  Sud Quotidien
Seydi
© Autre presse par DR
Seydi Gassama, secrétaire exécutif de Amnesty International - Sénégal




En collaboration avec l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA), une ONG anti-esclavagiste, des droits de «l’hommistes» sénégalais ont fait face à la presse hier, jeudi 5 octobre 2017, pour attirer l’attention de l’opinion publique sur les questions d’esclavage et autres violences et atteintes aux droits humains en Mauritanie. Selon eux, il est temps d’abolir ce phénomène et de mettre en place des mesures d’accompagnement pour une application des lois déjà voté.

Traversée depuis plusieurs années par une crise politique et sociale, exacerbée depuis le référendum controversé du 5 août 2017, la Mauritanie, en proie à des maux tels que l’esclavage, le racisme, la pauvreté ou l’illettrisme, est gangrénée par une corruption systématique empêchant tout développement social. Face à la presse hier, jeudi 5 octobre, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal appelé à faire cesser l’esclavage en Mauritanie. Pour ce point de presse qui devrait être co-animé avec des représentants d’autres organisations sénégalaises et mauritaniennes de défense des droits humains comme la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) et la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) et des avocats, il était le seul à se présenter pour ne pas mettre en mal des ressortissant de ce pays limitrophe.

Selon Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal, l’esclavage est toujours persistant dans ce pays voisin. Il pense que pour l’effectivité de l’abolition de ce «crime» il faut supprimer certaines lois, ce qui permettra de faire régner l’égalité dans ce pays. «L’Etat de la Mauritanie ne veut pas qu’on parle d’esclavage. Et, sur ce, il faut appliquer ses propres lois qui suppriment et abolissent l’esclavage dans ce pays», a-t-il déclaré. A son avis, des mesures d’accompagnements doivent être prises pour arriver à cette fin. «On ne combat pas uniquement l’esclavage par des lois, il faut des mesures d’accompagnements très importantes pour éradiquer ce phénomène», souligne le droit de l’hommiste.

A en croire Seydi Gassama, l’Etat mauritanien a de très bonnes lois sur le papier, l’ordonnance de 1981, la loi de 2008 et celle de 2015 sont très importantes. Il faut plus de volonté (politique) pour leur application, avec des lois d’accompagnement car plus personne ne parle aujourd’hui d’esclave en Mauritanie. Mais leur volonté doit être prise en compte afin qu’un changement de comportement envers certaines personnes, soit opéré. «Tant qu’il n’y a pas une bonne volonté pour bien appliquer ces lois, on continuera à parler d’esclavage en Mauritanie», argue-t-il.

Pour sa part, Biram Dah Abeid, président de l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste (Ira), n’a pas pris part à la rencontre, sachant qu’il est parfois engagé dans des compétitions politiques en Mauritanie, pour des questions diplomatiques. Ce qui l’amène à faire savoir que, «actuellement, c’est Biram Dah Abeid qui lutte pour les droits de l’homme en Mauritanie qui nous intéresse». En effet, il n’est pas venu demander l’asile au Sénégal, car il va rentrer dans son pays, mais c’est ce combat, son engagement pour lutter contre ces atteintes aux droits humains en Mauritanie qui lui ont valu plusieurs séjours en prison. Il va rentrer dans son pays et continuer le combat.

Par ailleurs, il faudra noter que , depuis le 5 août 2017, date à laquelle s’est tenu un référendum, boycotté par l’opposition, visant à modifier «illégalement» la Constitution, la répression s’est intensifiée. Un sénateur a été enlevé puis placé en détention, ainsi qu’un sous-officier. 14 autres sénateurs, 4 journalistes et 2 syndicalistes ont été placés sous contrôle judiciaire. Des mandats d’arrêt ont été délivrés contre des opposants vivant à l’étranger et les sénateurs mis en examen sont interdits de sortir du territoire.
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