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Problématique de la bonne gouvernance sous le magistère de Macky Sall
Publié le mercredi 27 septembre 2017  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le président gambien en visite officielle au Sénégal
Dakar, le 2 mars 2017 - Le président de la République Macky Sall a accueilli à l`aéroport le président de la République de Gambie. Adama Barrow effectue une visite officielle de 3 jours au Sénégal. Les deux chefs d`État ont animé une conférence de presse commune après leur entretien.




La sortie au vitriol de l’ex-Secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld), Madou Ndoye, sur les ondes de la radio privée Sud Fm, le dimanche dernier, remet au goût du jour les lancinantes questions de la gestion des fonds politiques alloués au chef de l’Etat, tout comme celle du financement des partis politiques, sans oublier la professionnalisation de la politique par les acteurs. C’est du moins le sentiment partagé par les journalistes-analystes politiques, en l’occurrence Momar Diongue et Momar Seyni Ndiaye. Unanimes sur la persistance au Sénégal d’une vieille pratique qui foule au pied la notion de bonne gouvernance, Momar Diongue et Momar Seyni Ndiaye sont, par conséquent, pour la moralisation de la vie publique.

MOMAR DIONGUE POSE SON DIAGNOSTIC

«Le président Macky Sall était venu avec son fameux slogan, «la patrie avant le parti», ensuite «la gestion sobre et vertueuse». Vous voyez, ça s’est limité simplement au niveau des slogans. Si vous faites la comparaison. Macron est venu et l’un des premiers actes qu’il a eu à poser est le vote d’une loi sur la moralisation de la vie publique. C’est comme ça qu’on arrive à changer les choses. Il faut qu’il y ait la volonté politique. On ne peut pas se contenter tout simplement de proclamer des slogans pour croire que le problème est réglé. Ce ne sera réglé que par une volonté politique qui consistera de la part du président de la République à faire voter, après en avoir discuté avec tous les segments de la société, une loi sur la moralisation de la vie publique. Ce qui peut amener à remettre en cause l’attribution des fonds politiques, à clarifier la gestion des partis. Mais, tant qu’on ne fera pas ça, ça va continuer. La preuve, est-ce qu’un président de la République qui bénit la transhumance, qui encourage la transhumance et qui a recours à la transhumance pour massifier son parti, peut aller vers l’assainissement des mœurs politiques ? Il n’a pas du tout une volonté politique et on l’a vu lors des élections législatives. Comment pourrez-vous expliquer que des candidats investis sur une liste, ayant présenté leurs dossiers pour aller à la compétition électorale pour une liste donnée, puissent être reçus soit au Palais soit à la Primature et qu’au sortir de cette rencontre, ils retirent leur candidature. Ils l’ont fait contre quoi ? Ils l’ont fait soit contre la proposition d’enveloppes, soit de prébendes, etc.

Ça pose le problème du cumul de fonctions de chef d’Etat et de chef de parti. Tant que le président de la République restera chef de parti et voudra donc soit massifier son parti ou bien des alliés avec lui, tant qu’il aura des fonds politiques, il les utilisera à cette fin. C’est exactement ce qui se passe. La deuxième question qu’on pose, c’est le problème de la rationalisation des partis politiques. Beaucoup disent qu’il faut rationaliser les partis, mais tant que des pratiques comme ça vont prévaloir, les partis vont pousser comme des champignons. Parce que ce sera commode de créer un parti, d’aller rejoindre une coalition, de ne jamais aller à une élection, de ne jamais tenir de bureau politique, sinon d’écrire chez soi un communiqué et de la balancer dans la presse et puis quelque part en retour on a des prébendes de la part du pouvoir. Tant que cette pratique continuera, il ne pourra pas être question de rationaliser les partis politiques.

MOMAR SEYNI NDIAYE MET EN GARDE

«Ces dérives ont libre cours depuis des décennies. Il ne faut pas faire comme s’il s’agissait d’un fait inédit, au risque d’absoudre les actes posés par les gouvernements précédents. Certes, le Président Macky Sall avait promis une gouvernance sobre et vertueuse dont on ne voit pas encore les prémices. La sortie de Ndoye confirme ce que tous les Sénégalais savaient depuis la crise de AJ et plus récemment, la fronde du Ps après le récent remaniement. Les révélations de Mamadou Ndoye devraient servir de déclic pour déclencher une vaste opération d’information sur des pratiques perverses. Cependant, cet effarouchement tardif peut surprendre. Pourquoi avoir attendu tant de temps pour les étaler sur la place publique ? L’agenda du révélateur doit susciter autant d’interrogations que la gravité des faits incriminés».
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