Le ministre de l’Education nationale est déterminé à aider les anciens élèves de Yavuz Selim à trouver de nouveaux points de chute. Serigne Mbaye Thiam a annoncé, ce samedi à Saly, avoir envoyé des correspondances à toutes les écoles privées du pays dans ce sens.
Le ministre de l’Education a définitivement tourné la page Yavuz Sélim. D’ailleurs, ce week-end à Saly, Serigne Mbaye Thiam a renseigné avoir envoyé des correspondances à toutes les écoles privées du Sénégal, qu’elles soient catholiques, laïques ou franco-arabes, pour demander à leurs dirigeants de tenir compte des circonstances exceptionnelles dans lesquelles intervient la fermeture de ces établissements et d’accorder des dérogations à tous les élèves des établissements Yavuz Sélim qui viendront frapper à leurs portes et de les accepter. Leur facilitant la continuation de leurs enseignements-apprentissages. A ce propos, confie-t-il : ‘’Tous les jours, il y a des parents qui prennent contact avec le ministère et qui sont aidés pour placer leurs enfants dans les écoles privées pour continuer leurs apprentissages.’’ Le ministre de l’Education prenait part à un séminaire organisé par son ministère sur le thème : ‘’La consolidation de la confiance entre acteurs de l’Education nationale au service des performances scolaires.’’
Cette décision, martèle le ministre, est une position ferme du gouvernement du Sénégal, depuis l’année dernière ; depuis que le ministre de l’Intérieur a pris, le 07 décembre 2016, un arrêté qui a retiré à l’association internationale Baskent Egitim son autorisation d’exercer au Sénégal. Cet arrêté, dans son article 2, indique que l’association doit cesser toute activité au Sénégal. ‘’Pour des raisons liées aux enseignements-apprentissages des élèves et pour la quiétude des élèves et des parents, nous avons laissé l’année scolaire se dérouler’’, poursuit-il. Avant d’en appeler à la fibre patriotique des citoyens. Il demande ‘’aux Sénégalais de faire confiance à leur gouvernement, au chef de l’Etat’’. Car il considère que ‘’ce sont des questions qui sont liées à la souveraineté de l’Etat, à la position de l’Etat du Sénégal par rapport à un autre pays’’. Ces questions, explique-t-il, relèvent du chef de l’Etat. La diplomatie, les relations extérieures, sont le domaine réservé du chef de l’Etat. ‘’Il faut faire confiance à son président de la République qui défend les intérêts de son pays et c’est dans le cadre de la préservation des intérêts de notre pays qu’il n’a pas besoin d’entrer dans certains détails. Il y a des décisions où lui seul ou un cercle retreint connaît les soubassements de ce qui lui a été présenté’’, déclare Serigne Mbaye Thiam.
‘’Je n’ai pas, une seule fois, prononcé le nom de Maarif’’
Le ministre, qui se veut clair, joue la carte de l’apaisement et de la fermeté. Il ne souhaite pas qu’il y ait ‘’crispation autour de cette question’’. ‘’J’ai indiqué aux parents que la solution la plus sage, c’est de prendre en charge les préoccupations de leurs enfants et de prendre les dispositions pour les inscrire dans d’autres établissements. Ou bien ceux qui espèrent que, peut-être, il y a un repreneur, de les mettre là-bas. Mais je ne me prononce pas, parce que j’ai entendu dire que le ministre veut faire la promotion de Maarif. Je n’ai pas, une seule fois, prononcé le nom de Maarif dans mes interventions. J’ai dit seulement que les écoles Yavuz Selim, le gouvernement a décidé de les fermer. Je ne me préoccupe pas de ce qui reste et je n’ai pas demandé aux parents de les maintenir ou d’aller les inscrire ailleurs’’, souligne le ministre. ‘’Maintenant il s’agit, dit-il, pour les autorités administratives, de mettre en œuvre cette décision du ministère de l’Intérieur et je vous dis qu’elle sera mise en œuvre.’’
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CONCERTATIONS PARTENARIALES ANNUELLES
L’optimisme de Serigne Mbaye Thiam
Hier, lors du séminaire organisé par le ministère de l’Education nationale sur le thème : ‘’La consolidation de la confiance entre acteurs de l’Education nationale au service des performances scolaires’’, il a beaucoup été question de la concertation partenariale annuelle.
L’année dernière, les réunions mensuelles de coordination pour la restauration de la confiance entre les acteurs du système éducatif ont eu des impacts dans l’apaisement noté. Pour cette année scolaire qui va s’ouvrir bientôt, le ministre de l’Education Nationale Serigne Mbaye Thiam espère une issue heureuse de ces concertations partenariales annuelles. Il rejette toute suspicion et reste confiant. S’appesantissant sur le thème : ‘’La consolidation de la confiance entre acteurs de l’Education nationale au service des performances scolaires’’, le ministre indique que tout ce que les organisations syndicales, les parents d’élèves, les autres acteurs font, c’est pour les élèves qui sont la finalité du système éducatif. ‘’Nous abordons ces rencontres avec beaucoup d’optimisme et de détermination. Quand on démarre des concertations, il peut y avoir des appréhensions, comme l’année dernière, mais au sortir des concertations, on avait réussi à avoir confiance’’, a-t-il rappelé. Avant d’inviter à des discussions sincères et franches.
‘’Nous ne sommes pas dans un espace d’affrontements’’
Ce séminaire de trois jours qui prend fin aujourd’hui regroupe tous les acteurs de l’école (ministère, syndicats, parents d’élèves, haut conseil du dialogue social, ONG…). Le ministre d’inviter chaque acteur à soulever ses préoccupations. A son avis, il ne peut y avoir de sujet tabou et espère qu’un consensus sera trouvé. C’est pourquoi le ministre précise que cette rencontre ne saurait être un espace d’affrontements, de revendications ; encore moins une réunion entre le gouvernement et les syndicats. ‘’C’est une réunion au sein de la famille éducative. Il s’agit de voir comment nous allons ensemble aborder l’année scolaire, nous épauler mutuellement, chacun prenant les préoccupations de l’autre pour qu’ensemble, on puisse donner de la confiance aux parents d’élèves et aux élèves.’’
Ce samedi, lors de l’ouverture du séminaire, les organisations syndicales ont elles-mêmes reconnu que les concertations faites en 2016-2017 avaient été positives. Ce qui fait dire au ministre : ‘’Il y a certainement des points qui restent, mais nous devons faire confiance à notre capacité de trouver des solutions pour avoir une année scolaire à la hauteur’’. Serigne Mbaye Thiam est d’avis que le problème des Sénégalais ne peut être réglé que par des Sénégalais. ‘’Au sortir de ces discussions, ajoute le ministre, s’il est nécessaire d’avoir une réunion entre les syndicats et tout le gouvernement, je ferai part de la requête pour qu’il y ait cette réunion, afin que leurs préoccupations puissent être prises en charge. C’est dans cet esprit-là que l’on doit aborder la réunion, mais pas dans un esprit de dire : de toute façon, on sait qu’il n’en sortira rien et que l’on va aller vers une année scolaire difficile.’’
AIDA DIENE
