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Retour au Sénégal du capital français, polémique autour du FCFA, coopération bilatérale France-Sénégal, aide au développement ...: Christophe Bigot, sans détours
Publié le lundi 18 septembre 2017  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le Sénégal et l`AFD signent une convention de financement
Dakar, le 1er juin 2016 - Le gouvernement du Sénégal a paraphé avec l`Agence française de développement (AFD) une convention de financement destinée au projet de la ligne d’interconnexion électrique de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG). Photo: Christophe Bigot, ambassadeur de la France au Sénégal




L’ambassadeur de France à Dakar a passé au crible hier, dimanche 17 septembre 2017, les différents axes de la relation bilatérale entre son pays et le Sénégal. Invité de l’émission Objection de Sud Fm, animée par Baye Oumar Guèye, Christophe Bigot a exploré tour à tour et sans détours la coopération qui unit les deux pays, fondée sur plus de trois siècles d’histoire, l’aide au développement qui voisine 1 milliard et demi d’euros sur 10 ans, comme le retour supposé du capital français au Sénégal qui est bien loin de témoigner d’une quelconque emprise économique. Non s’en dire ses quatre vérités sur le débat récurrent autour du F CFA. Une monnaie qui appartient aux Africains, lesquels peuvent en changer les règles s’ils le veulent. Extraits

Faisant ainsi le bilan de la coopération bilatérale entre le France et le Sénégal, l’ambassadeur de France au Sénégal a exalté la relation entre les deux pays. Une relation qui, selon Christophe Bigot, est excellente, « L’état de la coopération bilatérale entre le Sénégal et la France est excellent ». Empruntant la formule du chef de l’Etat Macky Sall, le diplomate dira : «le seul problème entre le Sénégal et la France, c’est qu’il n’y a pas de problème. Je trouve cette formule excellente, c’est une relation qui est très riche au sens où elle couvre, la sécurité, l’économie, l’agriculture, le sport, tous les volets de la relations entre les deux Etats qui sont concernés ». Une relation pluriséculaire et profonde qui capitalise aujourd’hui 350 ans d’histoire ensemble et que le représentant de la France voudrait bien voir encore se poursuivre. «J’espère bien avoir 350 ans d’histoire devant nous aussi». Revendiquant cette histoire partagée entre la France et Sénégal, le diplomate dira qu’elle est bâtie sur les échanges culturels entre les communautés qui composent les deux peuples, avec une forte présence de ressortissants des deux pays de part et d’autre. « Cette histoire est fondée sur la richesse des hommes. Nous avons la chance d’avoir, en France, dix mille étudiants sénégalais, nous avons également la chance d’avoir une belle communauté sénégalaise en France. Ils sont deux cents mille Sénégalais en France et ici, combien avons –nous de Français ? Plus de vingt-cinq mille, c’est la première communauté française en Afrique subsaharienne, c’est dire l’intensité de cette relation ». D’ailleurs, cette relation dépasse le cadre économique car, selon Christophe Bigot, « si c’était l’économie qui gouvernait le monde, et si les relations économiques qui devraient primer, nous n’aurons plus, pour ce qui est de la France , des relations qu’avec les pays européens ou avec les pays de l’OCDE ».

AIDE AU DEVELOPPEMENT : 200.000.000 D’EUROS EN 2017, 1.500.000.000 D’EUROS EN 10 ANS

Abordant la question de l’aide au développement, le diplomate expliquera que 2017 est une année « un peu exceptionnelle » au regard de l’ensemble des actions qui ont été entreprises, notamment dans le financement des domaines des périmètres irrigables en Casamance, « le tiers sud » ou celui de l’adduction d’eau de Keur Momar Sarr pour résorber la crise de l’eau de 2013. Dans le domaine des transports, la France a participé à financer un certain nombre de projets comme le TER (Train Express Régional ) ou également dans le domaine de la santé maternelle pour faire baisser le taux de mortalité infantile avec des actions dans les régions de Louga et Sédhiou. Autant d’actions dont le volume global tourne autour de 200.000.000 d’euros en 2017, a affirmé Christophe Bigot. «Globalement, sur dix ans, c’est près d’un milliard cinq cents millions d’euros que la France a engagé en faveur du développement du Sénégal. Des financements dont les destinations sont définies par le Sénégal, notamment à travers le cadre qu’est le PSE. Et la France répond à ces priorités définies comme l’agriculture qui permet la création d’emplois et le développement des exportations, ou dans le domaine des infrastructures».

LE MARCHE SENEGALAIS EST DEVENU ATTRACTIF ET CONCURRENTIEL

Quant à l’idée selon laquelle on assiste à un retour en force du capital français dans les secteurs clés de notre économie, Christophe Bigot relativise en prenant l’exemple du port qui, malgré tout, reste sous le « contrôle de Dubaï Port Authorithy ». Pour lui, ce qui est vrai est que le Sénégal attire les investissements et devrait s’en féliciter. Il explique d’ailleurs que la plus grande partie de leur travail de diplomate, à eux, c’est d’attirer les investissements étrangers en France. Ce qui, le cas échéant, traduit une certaine attractivité économique du pays. A ce titre, il cite l’exemple du premier club de football en France, le PSG ,qui appartient à des investisseurs qataris et dont le meilleur joueur est brésilien, pour dire que la France en est fière. Donc, pour lui, le Sénégal a cette « chance d’attirer les capitaux britanniques sur le pétrole, indiens sur le phosphate, australien ou canadien sur l’or et français sur le secteur des télécommunications. Tant mieux c’est-à-dire que tous ces pays ont confiance en l’avenir du Sénégal, sa stabilité, sa démocratie…. ».Tout cela pour dire que le marché sénégalais est ouvert et n’est pas l’exclusivité de la France. « Il est attractif, concurrentiel alors que le meilleur gagne », a avancé l’ambassadeur français.

LA STABILITE ET L’UNITE : DEUX QUALITES FORTES DU FRANC CFA

Quid du débat sur le franc CFA ? Là, M. Bigot estimera que c’est une polémique assez récurrente mais, au-delà de toutes les considérations, « c’est une monnaie strictement africaine et que si les Africains ne s’y retrouvent plus, il leur appartient de la changer ou d’en revoir le fonctionnement ». Mais ajoute-t-il, le F CFA a l’avantage de sa stabilité et donc de permettre de maitriser l’inflation. « Je pense que depuis l’existence du franc CFA, il y a des polémiques à son sujet. Moi, je dirai tout simplement que le franc CFA, c’est la monnaie des Africains. Il leur revient, s’ils ne sont pas contents de cette monnaie, d’en changer les règles s’ils le souhaitent. Mais ce que je peux dire sur le plan strictement économique, c’est que cette monnaie leur offre la stabilité. La stabilité au sens où vous connaissez la valeur de votre monnaie. Mais quand vous ne la connaissez pas, qu’est-ce qui se passe ? Vous avez une forte inflation. Et quand la monnaie a une valeur fluctuante, tout d’un coup, le prix des produits importés monte brutalement, la valeur de vos biens peut changer du jour au lendemain, vous avez un impact sur l’économie. Et puis avoir une seule monnaie pour plusieurs pays, c’est ce dont ont rêvé les Européens pendant tant d’années et depuis 2000, ils ont réussi à avoir enfin une même monnaie. Vous avez la chance d’avoir une même monnaie qui permet de faciliter les échanges entre pays africains. Donc stabilité de la monnaie et unité de la monnaie, voilà à mon avis deux qualités très fortes du franc CFA », a-t-il souligné.
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