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Affaire Khalifa Sall : Mankoo appelle Abdoulaye Wade au secours
Publié le samedi 2 septembre 2017  |  Enquête Plus
Législatives
© Partis Politiques par DR
Législatives - Marche de la coalition “Mankoo Taxawu Sénégal" pour l`ouverture de la campagne
Dakar, le 9 juillet 2017 - La coalition “Mankoo Taxawu Sénégal“, dont la tête de liste nationale est Khalifa Sall, maire de Dakar (en prison depuis le 7 mars), a démarré sa campagne électorale pour les législatives par une marche à Dakar et dans sa banlieue. Les différents leaders de cette coalition étaient présents.




Les amis de Khalifa Sall ne lâchent pas prise. Malgré les nombreux obstacles qui se dressent sur leur chemin, ils comptent mener le combat jusqu’à la victoire finale. A cet effet, ils ont animé hier une conférence de presse pour demander sa libération.


Ils ont les yeux rougis. Le visage grave. Et le ton ferme, empreint d’émotion. Ils, ce sont les amis de Khalifa Ababacar Sall réunis hier dans un restaurant sis sur la VDN. Avec eux, le maire de Dakar peut être sûr de ne jamais être seul dans le long combat qui l’oppose à Dame justice. Ou au régime du Président Sall. C’est selon. ‘’Trop c’est trop !’’ s’exclame le maire de Dieuppeul-Derklé, Cheikh Guèye, convaincu que Khalifa Sall est injustement arrêté. La chanson a maintes fois été entonnée hier devant une forêt de micros. Un remix qui se justifie, selon le responsable de Mankoo Taxawu Senegaal, par une demande du peuple formulée à l’occasion des dernières élections législatives.

En effet, estime Cheikh Guèye, depuis cette date, les Sénégalais ont manifesté leur désir de voir Khalifa Sall en dehors de la prison. ‘’Sa place est à l’Assemblée nationale conformément à la volonté du peuple qui en a fait un député. Il n’est plus question de se laisser faire. Le temps de la libération de Khalifa Sall est arrivé. En tant que député, il jouit d’une immunité parlementaire. L’Etat est en train de violer les lois et la volonté du peuple’’, peste-t-il, encadré par Jean Paul Dias, Moussa Tine, entre autres.

A peine a-t-il fini que le père de Barthélémy entre dans la danse. Avec le même tempérament qu’on lui connaît, le leader politique s’est dit outré par ce que vit son ‘’ami’’ Khalifa Sall. Comment sortir l’édile de Dakar du trou noir où il se trouve semble être sa seule préoccupation. Sous le regard hagard de Madiop Diop, Barthélémy Dias, Hélène Tine et Cie, il plaide : ‘’Aujourd’hui, ce qui se passe au Sénégal est grave. On est en train de violer la Constitution et le règlement intérieur de l’Assemblée qui est une loi organique. Ces textes prévoient qu’on ne peut mettre en prison un député sans demander la levée de son immunité parlementaire. Ils s’imposent aux juges, aux procureurs et à tout le monde. Les magistrats ne devaient même pas attendre qu’on leur demande de libérer Khalifa’’.

D’après M. Dias, le juge d’instruction aurait saisi le procureur à ce propos, mais ce dernier est en train de traîner les pieds. Il dit : ‘’J’interpelle M. Souleymane Téliko et l’Union des magistrats du Sénégal. Je leur demande de prendre leurs responsabilités en parlant à leurs collègues qui ont en charge ce dossier. Ils doivent respecter l’immunité de Khalifa Sall en le libérant sans délai.’’

Toute la salle l’écoute avec une grande attention. L’ombre du maire de Dakar plane sur leur tête. Le ressentiment jaillit de leurs visages crispés. Fatigués d’avoir toqué à toutes les portes de la justice, ils misent maintenant sur Abdoulaye Wade qui pourrait être leur sauveur. Jean Paul Dias explique : ‘’Il ne doit pas se laisser influencer par ceux qui lui disent qu’une libération de Khalifa Sall n’est pas dans son intérêt. En tant que doyen d’âge, il doit se présenter à l’Assemblée nationale et présider la séance d’ouverture. A ce titre, il pourra exiger la suspension des poursuites contre le maire de Dakar. Rien ne l’en empêche. Le règlement intérieur lui donne ce droit. Je lui demande de prendre ses responsabilités’’, déclare un Jean Paul Dias qui semble ne plus savoir à quel saint se vouer.

‘’Un combat de toute la République’’

Lui et ses amis affirment vouloir porter le combat à l’échelle internationale. ‘’Nous irons voir les représentations diplomatiques. Nous nous rendrons dans les capitales étrangères pour sensibiliser l’opinion internationale sur cette question’’, renchérit Hélène Tine. Pour Barthélémy Dias, son exemple pourrait faire jurisprudence. Il prend à témoin l’ancien juge d’instruction Mahawa Sémou Diouf qui lui aurait accordé une liberté conditionnelle en 2012, alors qu’il était dans la même situation. Assurant qu’il n’y aura pas de protocole de Rebeuss dans cette affaire, Moussa Tine estime pour sa part que Khalifa Sall n’est plus en détention préventive. ‘’Il est séquestré’’, dénonce-t-il, avant d’ajouter : ‘’Aujourd’hui, la démocratie sénégalaise est en péril. Ce n’est plus un combat d’homme politique, mais un combat de toute la République’’. Le juriste met en garde contre les conséquences d’un maintien de Khalifa Sall en prison. ‘’Cela veut dire que demain, si un détenu se présente à une élection et l’emporte, on pourra l’y maintenir sous le prétexte qu’il a été arrêté avant d’être élu. Il faut éviter ce genre de jurisprudence’’, prévient-il.

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Barthélémy s’engage à prendre en charge la famille d’Assane Diouf

En marge de la conférence de presse, Barthélémy Dias s’est prononcé sur l’affaire Assane Diouf. Selon lui, ce dernier ne sera pas seul dans son combat contre ce qu’il considère comme une injustice.

’J’adhère au principe du combat d’Assane Diouf et de tous ces Sénégalais qui expriment à leur façon leur amertume, leur désolation et leur indignation provoquées par la dictature qu’on est en train de voir au Sénégal’’, déclare-t-il d’emblée. Le maire de Mermoz-Sacré Cœur de préciser qu’il ne s’intéresse qu’au volet politique des insultes d’Assane Diouf. ‘’Ce qu’il dit à des citoyens outre que les politiques ne me regarde pas’’, souligne-t-il. M. Dias ne s’est pas limité à défendre ‘’l’insulteur public’’. Dans les jours à venir, il compte joindre l’acte à la parole.

En effet, il dit avoir commis deux avocats pour la défense de ‘’l’insulteur’’, en l’occurrence Mes Demba Ciré Bathily et Khoureichi Ba. En outre, il s’engage à prendre en charge les frais de restauration du rapatrié en prison et d’assister sa famille, particulièrement sa maman et ses enfants. Il informe : ‘’Je leur demande de se rapprocher de moi. Je ferai tout ce qu’Assane faisait pour eux. Je le ferai parce que je ne pense pas que ce qu’il a fait est plus grave que ce que Charlie Hebdo a fait. Je vous demande qu’est-ce qui est plus grave entre insulter un président de la République et insulter le Prophète Mohamed (PSL). C’est Macky Sall qui a pris notre avion de commandement, soi-disant pour défendre la liberté d’expression jusqu’en France. Pour le même motif, je valide le combat politique d’Assane Diouf’’, soutient sans sourciller le lieutenant de Khalifa Sall.

Barthélémy Dias ne s’est pas limité aux diatribes contre le Président Sall. Il compte également poursuivre les autorités américaines. ‘’Nous allons déposer des plaintes aux Etats-Unis. Ce que les autorités américaines ont fait est inadmissible. Ils ont rapatrié Assane, alors qu’il leur a été prouvé que sa vie est en danger au Sénégal. Nous voulons que ce genre de situation ne se reproduise plus à l’avenir’’, déclare t-il, enragé.

M.AMAR
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