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Approche de la Tabaski: Le Sénégal perpétue sa tradition d’inflation des prix
Publié le vendredi 1 septembre 2017  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Visite du ministre du commerce chez quelques commerçants
Dakar, le 17 septembre 2015 - Le ministre du commerce a effectué une visite chez des commerçants de la Rue Faidherbe, aux marchés de Tilène et Castors, jeudi à Dakar, en présence des associations de consommateurs et des autorités administratives.




A la veille de la Tabaski, les marchés constituent des points de ralliement pour les femmes. Cette année comme les précédentes, les prix des denrées alimentaires sont en hausse. Une inflation remarquée sur des produits tels que l’oignon, la pomme de terre et les légumes d’assaisonnement.



Au premier abord, des exhalaisons fétides taquinent les narines au marché Tilène, ce grand marché situé dans la commune de Fass, Gueule-Tapée, Médina. C’est la foire de toutes les denrées alimentaires. En cette période de veille de tabaski, les femmes se ruent vers les commerces. Le plus souvent, elles sont désappointées par les prix affichés. Serigne Mbacké Diouf, cure-dents à la bouche, s’en explique : ‘’Le sac de pommes de terre qu’on achetait à 9 000 F CFA, nous est vendu aujourd’hui à 12 000 F CFA. Nous sommes obligés de le détailler à 700 F CFA, le kg’’, renseigne le commerçant. Qui souligne que cette inflation provient des grossistes.

Son collègue Samba Ndiaye, grossiste, renseigne que beaucoup de conteneurs ont été bloqués au port. ‘‘La majeure partie de nos commandes ont été retenues au port. Si elles étaient mises sur le marché, les prix n’allaient pas flamber’’, lâche-t-il. Ici, selon Serigne Diouf, les clients se font toujours désirer. Aliou Diouf, assis derrière son comptoir, épluchant une banane, raconte que l’augmentation des prix n’empêche pas les clientes de venir acheter. ‘’Elles râlent parfois, mais elles achètent quand même.’’ Le commerçant ajoute que le prix de l’oignon aussi a flambé. ‘‘Le kilogramme d’oignons est passé de 400 à 500 Fcfa’’, explique-t-il avant de servir une cliente.

Le marché Castors est aussi connu pour son affluence durant les veilles de fêtes. Au-delà des oignons et des pommes de terre, les femmes vendent des légumes d’assaisonnement. Ndèye Sall dans la cinquantaine est une vendeuse. Elle déplore la hausse des prix de la tomate, du piment, poivron et autres : ‘‘Les prix de la tomate de même que le piment ont augmenté de plus de 500 F CFA. Et plus la fête approche, plus les prix augmentent‘’, explique-t-elle avant de se pencher pour prendre un sachet dans lequel elle enveloppe les tiges de persil d’une cliente. Interpellée sur la question, Sokhna explique qu’elle s’approvisionne bien avant l’affluence. ‘‘Je ne suis pas du genre à attendre que les autres se ruent vers les produits pour le faire. J’achète au moins une semaine à l’avance, car c’est moins cher. C’est une astuce’’.

Venues s’approvisionner, Sadiya et Mariama sont de jeunes étudiantes tchadiennes voilées. Sadiya est la première à s’exprimer : ‘‘Les prix sont abordables dans ce marché, en comparaison des autres’’, lâche-t-elle, avant que sa camarade n’intervienne pour dire : ‘‘J’ai constaté une légère augmentation sur les persils. On m’a expliqué que c’est-à-cause de la fête’’, dit-elle.

Malgré l’inflation, certaines tiennent à se faire plaisir

Accompagnée de sa fille, Ndella traîne un lourd sachet blanc. Femme de forte corpulence, elle explique que malgré les prix, elle a quand même acheté : ‘‘Je fais les courses pour les besoins de la fête que je passe avec ma belle-famille. Je suis obligée d’acheter en grande quantité, même si c’est un investissement’’, dit-elle avec le sourire.

Tenant un sachet d’ail, Siga est une nouvelle mariée qui doit se rendre au village natal de son époux pour y fêter la Tabaski. ‘‘Je n’avais pas le temps de faire les courses plus tôt, ce qui fait que là, j’achète tout ce dont j’ai besoin. C’est cher, mais si j’attends encore, les prix ne vont pas baisser. Donc, mieux vaut se les payer maintenant’’, dit-elle avec fatalisme.

Des commerçants expliquent que les autres produits n’ont pas augmenté. Le seul problème reste les pommes de terre et les oignons.

Diery Diagne (stagiaire)
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