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Sénégal : l’oignon de retour sur les étals
Publié le vendredi 25 aout 2017  |  Agence de Presse Africaine
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© Autre presse par DR
Le gel de l`importation d`oignons sera levé le 4 septembre




En cette veille de Tabaski, les ménages sénégalais confrontés aux durs préparatifs de l’Aïd ont de quoi pousser un ouf de soulagement avec la baisse du prix de l’oignon. Une mesure découlant d’une plus grande offre de cette denrée très prisée par les Sénégalais.

Il y a moins d’une semaine, du fait de la rareté de l’oignon, son prix avait pris l’ascenseur, passant de 250 à 700 le kilogramme. Une spirale d’inflation dans laquelle les ménages ne savaient plus où donner de la tête.

Pris en grippe par les acheteurs, les vendeurs avaient tôt fait d’indexer l’Etat coupable d’avoir bloqué depuis six mois les importations d’oignons dans l’optique de permettre l’écoulement de la production locale.

Quoique pas nouvelle, cette décision paraît peu opportune dans la mesure où la production locale atteint à peine 100 tonnes d’oignons par jour là où les Sénégalais en consomment journellement 800 tonnes. Et pour la seule période de la Tabaski les besoins des ménages en oignons s’élèvent à 30000 tonnes.

Durant les six mois de blocage des importations d’oignons, on était arrivé à un stade où la denrée était presque invisible sur les étals des marchés. Le peu qu’on en voyait était hors de prix.

Le concert de lamentations a été tel que le gouvernement est revenu depuis le 15 août sur sa mesure. Ainsi, le ministre du Commerce, Alioune Sarr, a déclaré avec emphase le 22 août dernier : ‘’ nous avons levé le gel sur les importations depuis une semaine plus de 7000 tonnes sont arrivées sur le marché et au jour d’aujourd’hui nous sommes à plus 12 000 tonnes’’.


Au fur et à mesure qu’on va s’approcher de la Tabaski qui sera fêtée au Sénégal le 1er septembre pour les uns et le 2 septembre pour les autres, l’oignon sera davantage visible sur les étals et son prix reviendra à la normale.

C’est le constat fait à la devanture du grand magasin d’Aliou Cissé, situé au marché Castor, l’un des plus grands lieux de négoce de la capitale sénégalaise. Légèrement vêtu à cause de la chaleur d’étuve en ces temps d’hivernage, Aliou n’a presque pas le temps de dire combien il est soulagé de pouvoir enfin satisfaire ses clients.

Entre deux sollicitations de clients pressés de retrouver leur chère denrée, il rappelle la maladresse de la mesure gouvernementale avant de se féliciter du retour de l’oignon importé vendu bien cher que celui local dont le kilogramme toise les 600 FCFA.

Désormais, Aliou vend le kilogramme d’oignon à 500 FCFA, un prix que Moussa, son voisin de marché, trouve acceptable du fait que tout dépend du magasin et du vendeur.

Ainsi, selon Moussa, « De 700 francs, le kilogramme (d’oignons) est passé à 400 et/ou 500 francs, selon les magasins ». Dans tous les cas, ajoute-t-il, nous vendons le sac de 25 kilogrammes à 9000 pour les détaillants et 8750 francs aux demi-grossistes. Le kilo est vendu à 400 francs. Et au fur et à mesure que les marchés seront approvisionnés, le coût va baisser ».

Si Aliou et son voisin critiquent à demi-mots l’oignon local en soulignant que sa ‘’qualité laisse à désirer’’, les employés d’Aliou au nombre de six sont plus catégoriques dans leur appréciations.

« L’oignon local n’est pas de bonne qualité. Il est difficile de le conserver plus de deux semaines et il est plus cher. Tandis que l’oignon importé peut être conservé plus longtemps et est moins coûteux », assènent les adolescents, postés à l’entrée du magasin d’où ils surveillent les sacs de riz, de pommes de terre, d’oignons et autres denrées exposés à la convoitise des clients.

Pour le moment, la galère née du diktat de l’oignon local semble un mauvais souvenir et tout le monde, vendeurs et acheteurs, a retrouvé le sourire. De même que les ‘’intermittents’’ de l’oignon comme Mamadou Bâ.

Son travail consiste à éplucher et découper sur commande des femmes les oignons afin de les rendre prêts à accompagner la cuisson des mets ou à relever les sauces.

‘’Nous, si l’oignon est cher, ça nous pénalise à plus d’un titre. Nos revenus baissent considérablement’’, dit-il parlant au nom de sa corporation.

Donnant son propre exemple, il déclare : ‘’En temps normal, je pouvais découper jusqu’à deux sacs et plus par jour’’. Durant le diktat de l’oignon local, Mamadou épluchait moins d’un sac d’oignons par jour.
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