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Alerte de Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des affaires étrangères du Sénégal: ‘’Les terroristes ont un projet de califat islamique dans le Sahel à l’horizon 2025’’
Publié le mardi 22 aout 2017  |  Enquête Plus
Cheikh
© aDakar.com par MC
Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des affaires étrangères du Sénégal, président de l`Institut Panafricain de Stratégie
Cheikh Tidiane Gadio a introduit une communication sur: "L`intégration africaine: décalage entre les textes et la réalité". C`était à l`occasion de la journée culturelle du Réseau des boursiers et anciens boursiers de la Fondation Konrad Adenauer.




L’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal a fait une grosse révélation sur l’ambition des terroristes en Afrique. Selon Cheikh Tidiane Gadio, qui semble lever un coin du voile, ces derniers veulent s’installer durablement dans le Sahel, à l’instar de l’Etat islamique en Orient.

L’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal sous le régime du Président Abdoulaye Wade semble être au parfum des intentions qui animent les terroristes. Hier, invité de l’émission Grand Jury de la Rfm, Cheikh Tidiane Gadio a tiré la sonnette d’alarme en ces termes : ‘’Les terroristes ont un projet de califat islamique dans le Sahel à l’horizon 2025.’’ Une grosse révélation qui s’inscrit dans un contexte d’insécurité profonde en Afrique. Selon lui, les terroristes continuent le harcèlement systématique au Mali. Pourtant, des forces existent pour les dissuader ou engager la croisade contre eux.

‘’La meilleure façon de lutter contre ces fauteurs de troubles, pense-t-il, c’est d’élargir le G5 au Sénégal.’’ Cheikh Tidiane Gadio de poursuivre : ‘’Un projet sur le Sahel qui exclut le Sénégal, l'Algérie, le Maroc, le Nigeria et le Cameroun est parti pour être un projet handicapé. Le Sénégal a été, à la limite, expulsé du G5 Sahel, dès le départ. Je n'ai pas compris pourquoi notre pays a été isolé à ce point’’, s’interroge M. Gadio. En plus, ajoute-t-il, il est ‘’aberrant’’ de ne pas inclure le Maroc qui, constate-t-il, est ‘’très performant’’ en termes de renseignement, de même que le Nigeria qui a, en son sein, Boko Haram ou encore l'Algérie. ‘’Cette dernière a une grande expérience en matière de terrorisme’’, glisse le diplomate. Avant de préconiser l’évolution du G5 en G5+5.

Il faut dire que l’insécurité est une question prégnante sur toute l’étendue du Sahel. Récemment, les terroristes ont fait 18 morts au Burkina Faso, dans un attentat. Une tragédie qui ne laisse pas indifférent Cheikh Tidiane Gadio. Troublé par ces pertes humaines, il avertit : ‘’L’Afrique est en train de devenir l'épicentre du terrorisme mondial’’. Il récuse l’appellation ‘’terrorisme islamiste’’. A ses yeux, il existe désormais une ‘’Internationale terroriste avec une économie criminelle.’’

Les pays membres du G5 Sahel sont le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Tchad. A l’occasion de l’ouverture de leur dernier sommet tenu récemment dans la capitale malienne, Bamako, le Président français Emmanuel Macron avait appelé les pays membres de cette structure à prouver leur efficacité sur le terrain. Pour lui, il appartient à ces derniers et à leurs armées de convaincre que le G5 peut être ‘’efficace’’ dans le respect des conventions internationales. Cette déclaration avait été faite devant les Présidents malien Ibrahim Boubacar Keïta, Idriss Déby Itno (Tchad), Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso) et Mahamadou Issoufou (Niger).

Promesse de 50 millions d’euros aux pays du G5

Dans sa croisade contre les terroristes, le successeur de François Hollande a promis d'aider les pays du G5 Sahel à obtenir des financements pour leurs forces conjointes. L’Union Européenne (UE), rapporte-t-on, a déjà promis 50 millions d’euros. Cette annonce avait été bien accueillie par M. Macron en ces termes : ‘’C’est l’amorce d’un engagement dans la durée’’ que compte favoriser la France. Déployée dans un premier temps aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la force du G5 s’ajoute à l’opération française Barkhane qui traque les djihadistes dans le Sahel et à la Mission de l’ONU au Mali (Minusma). L’idée d’une force régionale, soutenue par Paris, avait été relancée le 6 février dernier, lors d’un sommet à Bamako. Elle doit démarrer avec environ 5 000 hommes fournis par les cinq pays qui ambitionnent de doubler cet effectif à terme.

Paris compte notamment sur l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique. Elle espère également, selon la présidence française, un ‘’soutien concret’’ des Etats-Unis, présents militairement dans la région avec notamment des drones basés au Niger. Les chefs d'État des pays du G5 Sahel se sont rencontrés à Bamako pour peaufiner les modalités de mise en place d'une force conjointe de 10 000 hommes. L’objectif : combattre les groupes terroristes qui sévissent dans la région. La force Barkhane couvre les cinq pays ; et le G5 Sahel vient en complément à tout ce dispositif existant, étant entendu que cette force conjointe va ‘’particulièrement’’ opérer le long des bandes frontalières entre les pays.
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