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Sud Quotidien N° 6272 du 25/3/2014

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Wasis en concert: Paroles et musique, ou musique…
Publié le mardi 25 mars 2014   |  Sud Quotidien


Wasis
© Autre presse
Wasis Diop est un artiste compositeur sénégalais de renommée internationale


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Rarement le Théâtre de verdure de l’Institut Français Léopold Sédar Senghor de Dakar n’a été autant métissé. On a du étendre des nattes pour caser une partie du public, en plus des spectateurs restés debout tout la soirée. Wasis Diop et ses musiciens ont tout simplement fait salle comble.

Les compositeurs-paroliers laissent en général peu de place à la musique en la reléguant au rôle d’accompagnateur. Avec le guitariste-compositeur Wasis Diop, si le texte est important, la musique l’est tout autant. Joue t il ? Chante t il ? S’amuse t il en jouant? Wasis dans ses concerts flâne entre texte et musique ponctué de silence.

Le jeudi 20 mars 2014 à l’occasion de la journée mondiale de la francophonie, il s’est réapproprié la langue française reprenant en wolof l’une des chansons de Serges Gainsbourg. Voix grave, rocailleuse avec des inflexions tout en douceur déclinant jusqu’au murmure, la parole devient musique et la musique parole, transportant le public plus coté cabaret que concert. Il s’autorise à l’amener dans la cour de grand-mère pour une séance de conte avec les personnages de Golo le singe, Bouki Hyéne et Gaindé Ndiaye le Lion. Ce fut un véritable voyage. Naguère Wasis a fait cohabiter cornemuse et kora, guitare électrique et voix traditionnelles.

Cette fois-ci, c’est l’accordéon qui flirte avec la batterie et les percussions sur une dominante de trois guitares. Une musique de partage enrichie par l’apport culturel et l’expérience de chacun de ses musiciens. Wasis n’a précisément pas un groupe, il change de musiciens suivant la coloration qu’il veut donner à ses compositions. Il a cheminé avec le saxophoniste inclassable qu’est le japonais Yasuaki Shimizu, avec le jamaïcain Lee Scratch Perry, avec la tunisienne mina Annabi, comme il compose des musiques de films. Sa générosité le pousse à inviter sur scène El Hadj Ndiaye, un musicien dont il dit qu’il est « extraordinaire » : « … Parce qu’il chante les profondeurs du Sénégal. Quand j’étais petit, j’entendais ces chants. Des chants si profonds, si belles et je pense que le Sénégal passe encore à coté de ce musicien compositeur. »

Tous les deux ont entonné le fameux « Ngoumbé » sur les airs d’accordéon. Il fallait oser le faire et pourtant la greffe entre cet instrument, la voix rauque de Wasis et celle plus aigue de El Hadj Ndiaye a bien pris et sous l’applaudissement du public.Si l’accordéoniste Pablo Mustapha de son vrai nom Alejandro BARCELONA n’était pas la tête d’affiche, il a, à l’applaudimètre, remporté la sympathie du public.

Pablo Mustapha figurait parmi les musiciens de l’album Judu Bekk, comme le batteur-percussionniste François « Le baron » Causse. Pablo Mustapha, un nom qui lui vient d’un marchand ambulant dakarois, est un virtuose de l’accordéon qui a perfectionné sa technique avec Marcel Azzola qui fut son maitre au conservatoire national d’Orsay. Il a travaillé avec Nilda Fernandez, Murvini, Arthur H, mais aussi avec Grand Corps Malade, ou encore Sanseverino.

Sa complicité avec Wasis ne date pas d’aujourd’hui puisqu’en 2003, il a crée un spectacle pour accordéon et voix du monde avec la corse Lidia Poli, le sénégalais Wasis Diop et le portugais Lio. Pablo Mustapha ne se contente pas de jouer sur scène, ses contorsions montrent bien qu’il a travaillé pour des chorégraphes. La complicité avec Wasis se prolonge dans la musique des images. Pablo Mustapha compose aussi des bandes sonores pour des compagnies de théâtre. Il a été la grande attraction de cette soirée de retrouvailles entre Wasis et son public dakarois. Dans le groupe, outre les deux musiciens cités plus haut, il y avait la guitare basse Anthony la Rosa, le clavier Sébastien « Boum » Perronet et la guitare Jérémy « Dramè »Darme.

Le concert de Wasis était aussi placé sous le signe de musique et film. Un documentaire consacré au plasticien Issa Samb et à son exposition à la galerie nationale. Wasis, désormais, mène deux carrières de front, celle de documentariste et de musicien. C’est le deuxième film qu’il consacre à Issa Samb, plus connu sous le pseudonyme de Jo Ouakam.

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