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Macky le tailleur et le tissu électoral
Publié le lundi 7 aout 2017  |  Walf Fadjri L’Aurore
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© aDakar.com par DR
Le président Sall reçoit le titre de Docteur Honoris Causa de l’université nationale de Pukyong en Corée de Sud
Séoul, le 05 Juin 2015 - Le Président Macky Sall a reçu, ce 05 juin, le titre de Docteur Honoris Causa de l’université nationale de Pukyong en Corée de Sud.Une distinction pour sa contribution à la démocratie, au développement du Sénégal et aux échanges industriels et économiques entre la Corée du Sud et le Sénégal. Photo: Macky Sall écrit




Comme Sidi Lamine NIASS le rappelle dans son ouvrage, « L’étranger parmi les siens », certains de nos hommes politiques font du Droit ce que ferait un tailleur avec un tissu. C’est-à-dire, le modeler selon sa convenance. Le Président directeur général du groupe Walfdjri cite même, à la page 162 dudit livre, Me Ousmane NGOM qui disait : « Mes cadets de la faculté de Droit voudront bien m’excuser de le dire ainsi, mais le droit, c’est un morceau de tissu : le tailleur qui l’a entre les mains, en fait ce qu’il veut ». L’ancien ministre de l’Intérieur, rappelle toujours Sidi Lamine, tenait ce discours à l’Université de Dakar même et s’activait pour la libération de son mentor Me WADE, arrêté après les événements de 1988. Macky SALL, ayant tété le même sein politique que Me Ousmane NGOM, qui l’a d’ailleurs rejoint, est comme qui dirait en train de modeler l’Assemblée nationale selon sa volonté. La nouvelle configuration politique l’arrange si bien que l’on pourrait être tenté de se demander si ce schéma n’a pas été dessiné d’avance.
Beaucoup d’observateurs l’avaient relevé. Des leaders politiques l’avaient même mentionné. La distribution sélective des cartes d’électeur était un signe annonciateur. Les manquements qui ont été notés lors de cette première étape du processus électoral n’ont touché que les localités où le pouvoir montrait des signes évidents de faiblesse. Tout comme, le jour des élections, les localités où Benno Bokk Yakaar a dépassé la barre des 50% n’ont connu aucun manquement, ni en amont ni en aval.
Taux de participation
Quand la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS) a osé avancer 53,9% comme taux de participation, certains se sont demandé si notre télé publique avait toujours son signal. Elle, qui a consacré la journée du dimanche 30 juillet 2017 à enchainer les clips, balance cette information que de nombreux journaux et sites d’informations se sont dépêchés de relayer.
La RTS fait abstraction de tous les nombreux manquements qui ont émaillé le scrutin pour annoncer un chiffre tiré par les cheveux. Alors que, sur toute l’étendue du territoire national, aucun bureau de vote n’était opérationnel à huit heures le jour-j. Partout, le scrutin a accusé du retard. A Mbour, certains centres de vote ont même ouvert après 15 heures. A Touba, l’une des localités les plus peuplées du Sénégal, 147 bureaux de vote ont été saccagés, des milliers d’autres électeurs empêchés de voter. En outre, quatre régions, Fatick, Sédhiou, Ziguinchor et Diourbel (à Touba précisément) ont enregistré des pluies qui ont considérablement ralenti les opérations de vote. Sans parler de ces milliers de Sénégalais qui n’ont pu accomplir leur devoir de citoyen, leurs cartes ou leurs lieux de vote étant introuvables.
C’est parce que seul un taux de participation élevé peut légitimer la pagaille électorale qui s’est déroulée le 30 juillet 2017 que tous ces faits ont été factorisés et ledit taux placé au-dessus de ceux des législatives précédentes (2012, 36,4% -2007, 34,6%). Avec 54%, le tailleur a pris la bonne mesure.
Résultats énigmatiquement cohérents
Avec 125 députés, la coalition Benno Bokk Yakaar obtient une majorité absolue et qualifiée pour faire réviser l’essentiel des lois constitutionnelles. Cerise sur le gâteau, même s’il arrivait que les alliés de l’APR ne se sentent plus à l’aise dans la coalition Benno Bokk Yakaar, leur départ n’empêcherait pas au parti présidentiel d’avoir une majorité absolue avec plus de 83 députés. Contrairement aux législatives de 2012 qui avaient placé l’APR dans une position de dépendance vis-à-vis de ses alliés PS, AFP, LD et PIT, pour avoir une majorité absolue.
Autres enseignements, les résultats des élections législatives font persister la bipolarisation, WADE/ Macky SALL, post présidentielle 2012. Avec 19 députés, Me WADE n’a pas seulement replacé le PDS dans le jeu politique. Il ne s’est pas non plus uniquement accaparé du statut de chef l’Opposition. En plus d’avoir gagné un groupe parlementaire, il a deux députés de plus dont certains opposants pourraient bien avoir besoin pour pouvoir former un groupe. La volonté du régime étant présentement de fixer le nombre de députés pour constituer un groupe parlementaire à 17. Ce qui n’est d’ailleurs pas conforme au dernier règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui veut qu’un groupe parlementaire soit constitué de 10% du nombre total des députés. Dans tous les cas, si les 7 députés Mankoo Taxawu Senegaal, les trois députés du PUR, Aïssata Tall SALL, Modou DIAGNE Fada, Ousmane SONKO, Cheikh Tidiane GADIO, Ibrahima Abou Nguette, veulent mettre en place un groupe, pour exister à l’Assemblée nationale, ils auront nécessairement besoin des deux députés de plus de la Coalition dirigée par Me WADE. S’ils ne parviennent pas à convaincre Aïda MBODJI, Théodore Monteuil, Demba DIOP dit « Diop Sy et Sokhna Dieng MBACKE qui sont plus proches du camp de Macky que de celui de l’opposition. Abdoulaye BALDE, qui affectionne le milieu, avec ses deux députés, resterait au Centre. Ainsi, après avoir obtenu son groupe parlementaire, Me WADE aura les yeux rivés sur l’autre s’il bénit sa mise en place.
Les figures de proue de l’opposition délégitimées
De tous les présidents qui ont été élus jusque-là, Macky SALL est celui qui aura la gouvernance la plus tranquille. Paradoxalement, lui dont l‘arrivée au pouvoir a coïncidé avec la grande expansion des réseaux sociaux et autres sites internet, tient plus solidement le navire que ses prédécesseurs. Pourtant, ce que Macky SALL a fait et fait, aucun de ses devanciers ne l’aurait entrepris sans coup férir. Avec ces élections législatives, les quelques opposants qui lui tiennent réellement tête s’en sont sortis presque délégitimés. Khalifa SALL, qui tenait la barque de Dakar depuis 2009 et que ses partisans considèrent comme un crédible challenger de Macky SALL, est terrassé, sa suprématie dans la capitale remise en cause. Abdoul MBAYE, Moussa TOURE, Malick GAKOU, Me El Hadji DIOUF etc. ne parviennent pas à se faire élire. Aïssata Tall SALL, Modou DIAGNE Fada, Ousmane SONKO, Cheikh Tidiane GADIO devront leur siège au plus fort reste. Une considération qu’Abdou MBOW ne manquera pas de leur rappeler en répondant à leurs diatribes.
La force de Macky SALL est à chercher dans la démarche de Me Abdoulaye WADE. Rien dans la posture de l’ancien président de la République n’est défavorable au fond au leader de l’APR. Sa marche à la place de l’indépendance avortée, n’est pas le fruit du hasard. Tout comme son point de presse annoncé pour jeudi dernier et finalement calé à aujourd’hui dimanche, après que les Sénégalais ont fini d’assimiler les résultats et peu enclins à les contester ; rien n’est fortuit. A plus forte raison, la Coalition gagnante qui ne s’est pas plainte des conditions de vote à Touba, bastion politique du PDS.
Si Bamba FALL, Barthélémy DIAS et autres ne sont pas satisfaits des résultats proclamés par les commissions de recensement des votes, c’est tardivement qu’ils sauront que c’est loin d’être le cas de Me Abdoulaye WADE.
Ainsi, Macky tenant les rênes du pouvoir, Me WADE incarnant et symbolisant l’opposition, les libéraux ne peuvent que s’en porter mieux.
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