Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Senegal    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article



 Titrologie



Le Soleil N° 13149 du 24/3/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Économie

Le vol de bétail, un fléau qui tue l’élevage à petit feu
Publié le lundi 24 mars 2014   |  Le Soleil


Les
© Autre presse
Les éleveurs font face à une recrudescence du vol de bétail dans le monde rural


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le vol du bétail est un phénomène récurrent observé quotidiennement dans les quatorze régions du pays. Il est une des préoccupations des citoyens. Ceux-ci ont mal au cœur de voir leurs biens subtilisés par des gens connus, souvent des voisins, des parents, sans qu’il n’y ait une juste réparation à la hauteur du préjudice subi. Le vol du bétail accentue la pauvreté dans les campagnes et installe des milliers de propriétaires dans le désarroi.

RAZZIAS
L’élevage constitue, dans notre pays, un secteur très important et nourrit une filière où s’activent des dizaines de milliers de Sénégalais. Il connaît un développement qualitatif continu avec les techniques modernes comme l’insémination artificielle, la vaccination et la stabulation… de plus en plus adoptées par les éleveurs. Toutefois, ce sous-secteur qui contribue pour 4,8 du Pib national (et 35% de celui du secteur primaire) est confronté à un phénomène grandissant qui menace son existence : il s’agit du vol de bétail. Aujourd’hui, les éleveurs ne dorment plus que d’un œil à cause des bandes de voleurs qui ratissent les campagnes et effectuent de véritables razzias. Très organisés, armés, ils bénéficient de complicités et agissent au sein de réseaux où les rôles sont partagés.

En 2009, au cours d’un reportage que nous effectuions au Saloum, la complainte des éleveurs de Mabo c’était le vol de bétail. « Il n’est plus possible d’élever un animal dans notre localité à cause des voleurs », disaient-ils. Beaucoup d’éleveurs ont ainsi étaient ruinés et de plus en plus de personnes ont peur d’investir dans l’élevage. Les pertes causées par le vol de bétail sont estimées à 2 milliards de Fcfa par an. Les risques de désorganisation de ce sous-secteur sont donc réels. Aussi, compte tenu de l’importance du secteur, l’Etat, grâce aux forces de sécurité, doit davantage prendre ce problème à bras le corps pour mettre hors d’état de nuire ces malfaiteurs.

Traditionnellement, c’est par le marquage que les éleveurs essayaient de lutter contre les vols qui, à l’époque, avaient surtout un soubassement culturel chez certaines ethnies. De nos jours, cela ne permet plus d’arrêter la nouvelle race de voleurs qui utilisent des camions et des armes à feu pour commettre leurs forfaits. En mars 2013, l’ex- Premier ministre Abdoul Mbaye procédait, à Ndiaganiao, dans la région de Thiès, à l’installation officielle du comité de pilotage chargé de l’élaboration du code pastoral et du comité de réflexion sur la prévention et la lutte contre le vol de bétail. Pour lutter contre le fléau, il avait préconisé l’identification du bétail, le principe de l’assurance du cheptel ; la mise en place de comités de vigilance contre le vol de bétail, à l’image des comités de sécurité de proximité prônés par le chef de l’Etat ; une lutte énergique contre les abattoirs clandestins qui accueillent les bêtes volées et mettent en danger les consommateurs de viande.

Tout cela devrait aboutir à l’établissement d’une véritable carte d’identité pour chaque animal d’élevage. En dehors de ces mesures dont la concrétisation immédiate est souhaitée, le délit de vol de bétail devrait être aggravé sur le plan pénal. Penser également à implanter des puces électroniques dans quelques animaux du troupeau pour faciliter leur géo-localisation serait une décision très dissuasive pour les voleurs d’autant plus qu’ils ne pourront pas savoir (du moins dans un premier temps) quelles bêtes en sont équipées.

L’Etat doit frapper vite et fort au risque de voir tout le sous-secteur de l’élevage de s’étioler malgré les efforts appréciables du ministre Aminata Mbengue Ndiaye. Sinon, le moment arrivera où contempler des vaches paissant paisiblement dans un pré serait un spectacle de plus en plus rare.

 Commentaires