Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Programme d’urgence de développement communautaire : Ces réalisations qui changent la vie des ruraux
Publié le samedi 8 juillet 2017  |  Le Soleil
Mise
© aDakar.com par DF
Mise en service du forage de Yamoussa
Yamoussa, le 16 mars 2016 - L`eau commence à couler à Yamoussa. Le Forage de cette localité a été mis en service pour le plus grand bonheur des populations




Les villages sénégalais changent. Rapidement. Positivement. A travers le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), le président Macky Sall aide les ruraux à produire plus, à vendre plus et mieux grâce aux nouvelles pistes de production ; à étancher leur soif avec les forages multi-villages ; à sortir des ténèbres par l’électrification de centaines de localités ; à alléger les travaux des femmes avec le volet équipements post-récoltes. Bref, à vivre mieux par une allocation équitable des ressources publiques.

Un moulin à mil offert aux femmes ; un forage d’une capacité 5.000 litres par jour d’où s’échappe une eau cristalline dans un hameau perdu dans l’Est du pays ou dans le Ferlo, au centre du Sénégal ; une piste qui désenclave un village dans le sud pays, une mini centrale solaire entrainent une effusion collective de joie. Pourquoi de si petites choses qui devraient aller de soi provoquent autant de joie dans des villages du Sénégal ? Parce que les populations, 57 ans après l’indépendance, n’ont pas accès à un minimum de services sociaux de base. Ces villageois jubilent parce qu’ils ont, enfin, accès à l’eau potable, à l’électricité et les travaux domestiques seront moins pénibles pour les femmes. Ce n’est que justice. Le Sénégal étant un et indivisible, tous ses fils devraient où qu’ils se trouvent sur le territoire national, profiter pleinement des services de l’État. D’où la pertinence du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) dont le chef de l’État dit en avoir fait « son affaire personnelle ». Par une meilleure allocation des ressources nationales, ce programme vise à lutter contre l’exclusion sociale et économique, en améliorant les conditions de vie des populations et catégories sociales vulnérables.

Depuis son lancement, en juillet 2015 et au fur et à mesure des réalisations, l’idée s’est imposée de la justesse du Pudc surtout quand il s’agit d’aller toucher les moins nantis de nos concitoyens et leur famille. Mais, cela va plus loin quand les bénéficiaires, eux-mêmes, soulignent que le Sénégal ne se limite pas seulement à Dakar. En leur octroyant un moulin à mil, un forage, en construisant une piste rurale qui désenclave leur communauté, le président Sall leur prouve qu’ils font partie du Sénégal. Dans ce programme, ce ne sont pas seulement les réalisations qui comptent et le gain politique qu’on peut en tirer ; il y a aussi l’équité, c’est-à-dire le sentiment que les bénéficiaires font partie intégrante de la nation sénégalaise. A ce titre, ils ont, eux aussi, le droit de profiter des ressources nationales par l’accès aux services sociaux de base (eau, électricité, santé), la construction de pistes de désenclavement, l’allègement des travaux domestiques, la création d’activités génératrices de revenus par l’aménagement de périmètres maraîchers, etc.

Aujourd’hui, le Pudc inspire d’autres pays (Togo, Madagascar) par sa philosophie. Il séduit aussi par son mode de gouvernance basé sur l’implication des populations ciblées qui assure la garantie de la convergence des différents intervenants, la célérité dans l’exécution et le suivi. Un atout qui fait déjà son succès et devrait inspirer d’autres politiques publiques pour le développement du Sénégal. Les populations ne s’en porteraient que mieux.

26,5 kilomètres de piste font le bonheur des villages desservis
Piste NdoucoumaneLa nouvelle piste de 26,5 kilomètres réalisée par le Programme d’urgence de développement communautaire fait le bonheur des habitants de nombreux villages de la commune de Keur Saloum Diané. En hivernage, les localités situées en amont de Koular étaient coupées en deux par le cours d’eau le Min-miyang.
En ce samedi, 1er juillet, le ciel a ouvert ses vannes. Le temps est plutôt clément avec les trombes d’eau tombées la nuit et la matinée ; un épais nuage couvre le ciel. De Koutango à Keur Saloum Diané, les hommes sont aux champs. C’est le temps des premiers semis. Malgré les fortes précipitations enregistrées, il est facile de se déplacer sur cet axe.

Pourtant, dans un passé récent, se déplacer dans cette zone était difficile après une pluie même petite. Les mares et autres points d’eau se remplissaient vite. Entre août et septembre, certains villages étaient coupés avec la montée des eaux du Min-miyang. « En hivernage, il était difficile de se rendre à Keur Saloum Diané avec la montée des eaux. L’ouvrage qui servait de pont de franchissement a cédé », souligne Oumar Diadamé. Le pont qui facilite les déplacements est au centre des commentaires. « Cet ouvrage ne va pas tenir. Il cédera avec la remontée des eaux », soutient Momath Touré avec un ton catégorique. « Non. Cette fois, je pense que… », tempère Oumar Diadamé, heureux de pouvoir se rendre dans ses champs situés de l’autre côté du bras de mer sans patauger dans les eaux.

La nouvelle piste et le pont de franchissement font le bonheur des usagers. Désormais, ils peuvent se déplacer à tout moment de l’année. « Nous avons attendu longtemps la réalisation de cette piste. La piste qui desservait notre village datait d’avant indépendance et elle était complétement dégradée », confie Samba Sow, originaire du village de Sinthiou Bodian, situé en amont du Min-miyang et qui se rend régulièrement à Koular.

Longue de 26,5 kilomètres, la piste désenclave, entre autres, les villages de Ali Mbat, Hamady Guénar, Nidji, Koular, Sinthiou Bodian, Keur-Lahir Sokhna, Keur Macoumba. Son impact est triple. Elle réduit le temps de parcours pour rallier les différentes localités ; facilite l’accès aux services sociaux de base et l’écoulement des productions agricoles. La commune de Keur Saloum Diané est située dans l’arrondissement de Toubacouta, dans le département de Foundiougne. Zone agricole par excellence, on y cultive aussi bien en hivernage qu’en saison sèche grâce au cours d’eau, Min-miyang qui arrose de nombreux villages gambiens et sénégalais. « Nous faisons du maraîchage en saison sèche. Nous venons de récolter de la patate douce », déclare Fatou Diop. D’un coût de 1.053.939.400 FCfa, cette piste est d’une importance capitale.

Villages de Nioudoune et Ndiosmone : Moulins à mil, décortiqueuses, broyeuses…Ces équipements qui facilitent la vie des femmes
MoulinsD’une localité à une autre, la scène est la même. Une joie intense, expressive et contagieuse. Les femmes des villages de Nioudoune et Ndiosmone jubilent parce que leurs travaux domestiques sont désormais moins pénibles grâce aux équipements offerts par le Programme d’urgence de développement communautaire.

Les femmes joyeuses du village de Nioudoune, dans la commune Niakhar, région de Fatick (centre du pays), sont sorties pour accueillir une délégation. Vêtues de leurs beaux atours, elles ont gratifié leurs hôtes de belles chorégraphies. Ce village a bénéficié de deux moulins ; l’un pour la mouture, l’autre pour broyer. Autre localité, même accueil populaire et coloré : Ndiosmone, un village distant d’une cinquantaine de kilomètres de Nioudoune. Là encore, les femmes ont sonné la mobilisation avec même une sono à la clé. Elles n’ont rien négligé pour exprimer leur gratitude.

Dans ces deux villages comme dans d’autres, la scène est la même : une joie intensive et expressive. Une effusion collective de joie qui peut surprendre surtout lorsqu’on vient de la ville. Alors, on se demande pourquoi des choses qui devraient aller de soi provoquent une telle allégresse dans les villages du Sénégal ? Les populations jubilent parce qu’elles ont, enfin, accès à l’eau potable, à l’électricité et à des équipements post-récoltes qui rendent moins pénibles les travaux domestiques.

En interrogeant les bénéficiaires, on se rend compte de l’importance de ces équipements et de la justesse de l’investissement –même s’il est dérisoire à l’échelle d’un village-. « Regardez mes mains, elles sont lisses parce que je ne pile plus le mil », sourit Khémesse Loum, en exhibant ses mains. Elle a du mal à cacher son émotion. «Depuis l’arrivée des deux moulins, je peux me consacrer à mes études parce que je suis soulagée de certaines corvées comme la mouture du mil », renchérit sa fille, Jacqueline Faye. Elle a arrêté de piler le mil avec le démarrage des activités de deux machines.

A Diosmone, comme si elles s’étaient passé le mot, les femmes répètent les mêmes phrases. « On n’envoie plus nos enfants à Thiadiaye pour la mouture. Nous gagnons en temps et économisons de l’argent », a dit Daba Senghor.

Economie
Elle est la trésorière du Groupement d’intérêt économique de Ndiosmone qui regroupe 11 associations et compte 815 membres. On comprend la joie des bénéficiaires. En effet, dans de nombreux villages du Sénégal, la corvée de l’eau, la mouture des céréales sont des tâches dévolues aux femmes. Malheureusement, ces tâches, pour la plupart, s’exécutent encore en milieu rural à l’aide de la force musculaire et d’instruments rudimentaires. Grâce au volet « matériels post-récoltes » du Programme d’urgence de développement communautaire, 3.093 équipements sont produits et certifiés ; 2.170 ont été mis à la disposition des bénéficiaires répartis dans 10 régions du Sénégal : Tambacounda, Diourbel, Kaffrine, Saint-Louis, Thiès, Matam, Kaolack, Kédougou, Fatick, Louga. A la fin de la première phase, ce volet bénéficiera directement à 2 187.967 personnes de 2.525 villages. Dans les localités où le déploiement est effectif, 1.921 comités de gestion sont installés et fonctionnels. Les membres des comités de gestion, les conducteurs et meuniers ont reçu des formations sur la gestion administrative et financière, l’utilisation des équipements et les premières opérations de maintenance. Désormais, les femmes bénéficiaires peuvent se consacrer à d’autres activités. Leurs filles élèves ont plus de temps pour étudier. L’appétit vient en mangeant dit l’adage. Coumba Seck, la présidente du groupement des femmes demande maintenant une batteuse à mil, une broyeuse de pâte d’arachide et l’électrification du village.

Aujourd’hui, la disponibilité de ces équipements et l’accès à l’électricité commencent à changer la vie des populations qui vivent en zone rurale. Les femmes très dynamiques s’activent dans des activités génératrices de revenus comme le petit commerce, le maraîchage. Et grâce aux recettes générées par les moulins à mil ou les broyeuses à pâte d’arachide, elles ont mis en place un fonds revolving. Les femmes peuvent bénéficier de ce fonds à des conditions nettement plus avantageuses.

GAYEENNE DAOUR : Le moulin à mil soulage les mènagères de la mouture de céréales
Moulins PudcLa corvée de l’eau, la mouture de céréales sont des tâches dévolues aux femmes qui, malheureusement, pour la plupart s’exécutent encore en milieu rural, dans bien des cas, à l’aide de la force musculaire avec des instruments rudimentaires. Grâce au volet équipements post-récoltes du Programme d’urgence de développement communautaire, certaines femmes sont soulagées de ce travail pénible.

A partir de Keur Waly Ndiaye, sur une route toute neuve, le chauffeur déroule ! Cet axe routier tant redouté, dans un passé récent, à cause de l’état de la route est devenu un régal. Après Passy, apparaît l’embranchement qui mène à Diossong. Sous un acacia, des jeunes devisent ; certains lustrent les jantes des roues de leur moto en attendant l’arrivée d’un éventuel client. Dans la campagne, cet engin venu de la lointaine Asie est devenu le moyen de locomotion par excellence. C’est le nouveau cheval de brousse. « C’est où la route de Gayèenne Daour ? », interroge-t-on. « Prenez à gauche et foncez tout droit après le premier village, c’est le suivant », répond un jeune. C’est reparti. Cette fois-ci, le goudron a laissé la place à une piste cahoteuse d’où partent des chemins de campagne qui mènent à des endroits les plus divers. Ici, au cœur de la commune rurale de Diossong, les paysans se lancent dans les premiers semis, en ce début d’hivernage. Le premier village est atteint. A l’ombre d’un grand arbre, des notables discutent. Ils nous disent « en bons ruraux », que l’on ne « peut pas se tromper de chemin. C’est la piste qui mène vers la droite ! ». Au sortir du village, il y en a plusieurs ! Que faire ? Demander à nouveau le chemin. Au bout de quelques minutes de trajet, des maisons apparaissent au loin. Les cases ont laissé la place aux maisons en briques de ciment aux toits couverts de tôles en zinc. On devine que les rendements agricoles y sont pour quelque chose.

Il était un peu plus de dix heures, quand notre véhicule s’immobilise au milieu du village de Gayèenne Daour. Notre présence attire une nuée d’enfants. Les hommes sont sous l’arbre à palabre, les femmes dans les maisons. Quelques adultes viennent à notre rencontre et nous souhaitent la bienvenue en demandant l’objet de notre visite. Informées, les femmes sont venues nombreuses prendre part à la rencontre avec la petite délégation de journalistes. Elles ne tarissent pas d’éloges du volet équipement post-récoltes du Programme d’urgence de développement communautaire. « Grâce au moulin à mil, les tâches liées à la mouture de céréales sont allégées. Nous avons des mains lisses», témoigne Maïmouna Seck. « Je fais le thé à mon mari parce que j’ai du temps », ajoute-t-elle, en souriant et ravie de cet équipement.

Equipements rentables
Forage TéssékéréAvant, les femmes étaient obligées de piler le mil ou d’envoyer leurs enfants à Diossong, le chef-lieu de la commune rurale, distant de 7 kilomètres pour moudre le mil. Comme la plupart des localités en zone rurale du Sénégal, la corvée de l’eau, la mouture de céréales, la cuisson sont autant de tâches dévolues aux femmes qui, malheureusement, s’exécutent encore, dans bien des cas, à l’aide de la force musculaire avec des instruments rudimentaires.

En plus de les soulager, le moulin a permis aux femmes de gagner de l’argent et de se constituer en groupement. Mais les femmes de Gayenne Douar mettent l’accent sur l’allègement de leurs travaux. « Même si l’on ne gagne pas de l’argent, le moulin à mil nous dispense de la pénible mouture », affirme Dialé Cissé, la trésorière sous le regard approbateur des autres femmes.

Cet équipement est rentable. Initiées à la gestion, elles ont ouvert un compte dans une institution de micro finance. Ces femmes ont salué la décision du président de la République de leur donner du matériel post-récoltes pour alléger leurs travaux. Elles ont demandé d’autres équipements : décortiqueuses à mil, des presses à huile, d’égreneuses de maïs. « Gayenne Daour est une terre d’agriculture par excellence, ces équipements nous soulageront davantage et nous pourrons nous occuper de nos familles et se livrer à d’autres activités génératrices de revenus », confient les femmes des villages du département de Foundiougne. Plus de deux année après son lancement officiel par le chef de l’État, le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) souffle un vent d’espoir de meilleures conditions de vie dans le monde rural grâce à la réalisation de forages, de pistes de production ou la distribution de matériel post production. Les femmes qui sentent déjà les retombées du volet équipement post-récolte apprécient, à sa juste valeur, ce programme.

Le Programme d’urgence de développement communautaire est une initiative du gouvernement sénégalais, exécuté par le Programme des Nations Unies pour le Développement. Il vise à améliorer l’accès des populations vivant en zones rurales aux infrastructures et services sociaux de base. Le président Macky Sall, à travers ce programme, vise à réduire les inégalités entre les zones urbaines et rurales par une meilleure allocation des ressources nationales.
... suite de l'article sur Le Soleil

Commentaires