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Association de malfaiteurs, tentative d’extorsion de fonds, meurtre ...: L’homosexuel français torturé, étranglé et dépouillé
Publié le jeudi 6 juillet 2017  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
À Yoff, un espagnol a tué sa femme avant de se donner la mort




Le parquet a requis, hier, les travaux forcés à perpétuité contre un réfugié libérien accusé d’avoir commandité le meurtre d’un homosexuel français.

Alors qu’ils étaient venus au Sénégal pour y retrouver la paix, le séjour de Himie Stemn alias Williams, Junior Denis et Salomon Davis s’est transformé en cauchemar, puisqu’ils sont en prison depuis huit ans. Pire, le premier nommé risque de finir sa vie en prison car hier, le parquet a requis contre lui les travaux forcés à la perpétuité pour les faits d’association de malfaiteurs, de meurtre avec actes de torture et de barbarie et tentative d’extorsion de fonds.

Le maître des poursuites a requis une peine de trois ans ferme assortie d’une amende de 1 million de francs CFA contre ses deux co-accusés inculpés pour non-dénonciation de crime, recel de malfaiteurs et séjour irrégulier. Le trio qui sera édifié sur son sort le 18 juillet prochain, comparaissait hier devant la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Dakar, sur la mort d’un homosexuel français du nom de Nappey Thierry Oscar Jean.

Le corps de la victime avait été découvert le soir du 23 avril 2011, dans son appartement à Yoff Apecsy, par son ami Jean François Ndiaye. Ami intime du défunt, celui-ci disposait du double des clés de l’appartement où il passait tous ses week-ends. Le cadavre couvert par un drap rouge était sur un brancard. La victime ne portait qu’un caleçon noir comme habit avec une couleur verdâtre au ventre. Toujours d’après le constat des gendarmes, la victime portait plusieurs contusions et des blessures multiples qui laissent croire qu’elles ont été occasionnées à l’aide d’une arme blanche. Des traces de strangulation apparentes étaient également visibles au cou.

Les enquêteurs ont mentionné dans le préambule du procès-verbal le penchant homosexuel de la victime qui souffrait d’une maladie sexuellement transmissible, suite à l’exploitation de ses effets personnels dont une clé USB avec un carnet d’adresses de gays. En poussant les investigations, les pandores ont découvert sous le drap de la victime du fil en nylon, sans doute utilisé pour étrangler la victime, ainsi qu’une seringue ayant servi à la consommation de doses de stupéfiants et un préservatif utilisé dans la poubelle. L’assistante sociale au service social du consulat de France confirmait le statut sérologique et d’homosexuel de la victime et les menaces dont il faisait l’objet de la part d’un jeune Sénégalais. Le Français aurait rencontré ce dernier qui répond au nom d’Ousmane par le biais d’un site gay.

Ces éléments et l’enquête de voisinage, ainsi que les recoupements, avaient déjà convaincu les gendarmes qu’il s’agissait d’une mort suspecte. En effet, les voisins de palier de la victime ont témoigné avoir entendu des bruits et gémissements inquiétants. L’enquête a révélé que les mis en cause étaient en train de torturer le Français pour le contraindre à leur remettre les codes de ses cartes. Ainsi, ils avaient mis la musique à fond pour dissimuler les cris de la victime et lorsque les voisins ont voulu s’enquérir de la situation, des individus s’exprimant en anglais les avaient engueulés sur un ton menaçant. Les témoins ont ajouté que les visiteurs n’ont daigné ouvrir la porte qu’à 3 heures du matin.

Les accusés perdus par le téléphone de la victime

N’eût été le téléphone portable de la victime, les accusés allaient fondre dans la nature, à l’image de leurs compatriotes cités dans cette affaire. Les enquêteurs de la section de recherches ayant hérité du dossier de leurs collègues de la brigade de la Foire ont découvert le numéro de Himie Stemn alias Williams dans le journal d’appel de Nappey Thierry Oscar Jean. Les réquisitoires téléphoniques ont permis d’arrêter les mis en cause qui auraient fait des aveux à l’enquête. Williams aurait reconnu avoir recommandé à Patrick (il a fui) d’utiliser de la drogue dite ‘’Diocéphane’’ pour pouvoir soutirer les biens et numéraires de son amant riche et avare qui n’était personne d’autre que la victime. Après le forfait, Patrick l’a contacté, ainsi que leurs acolytes Aaron, G-unit, Arthur et Scare (ils ont aussi tous fui).

L’idée était de se retrouver pour récupérer le matériel soustrait et procéder au retrait des fonds avec les cartes visa de la victime. Salomon, codétenu, avait déclaré avoir suggéré à Williams de quitter le pays, à l’image de ses acolytes. Junior Denis, également appréhendé, avait soutenu à l’enquête n’avoir pas dénoncé le meurtre, parce qu’il n’en avait pas la confirmation. Cependant, hier à la barre, ils ont changé de fusil d’épaule, en contestant ces aveux mentionnés dans le procès-verbal. Les accusés ont laissé entendre qu’ils ne se connaissent pas et ont été appréhendés à des endroits différents. Le parquet s’est indigné de la cruauté avec laquelle la victime a été tuée, avant de demander la condamnation des accusés. Mais les avocats des accusés ont plaidé l’acquittement pour absence de preuves.
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