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Africaine et cuisinière 2.0, Karelle Vignon partage ses "Gourmandises"
Publié le vendredi 23 juin 2017  |  AFP




Dakar, 23 juin 2017 (AFP) - Béninoise née en France et gourmande assumée, Karelle Vignon-Vullierme a "appris à faire à manger sur Internet" pour son mari. Etablie à Dakar depuis 2012, elle partage désormais sa cuisine sur un blog très consulté et via les réseaux sociaux, avec des milliers d’abonnés.

De l’"amiwô" (plat béninois à la pâte rouge) à la soupe marocaine harira en passant par les lasagnes, les avocats farcis ou le cheesecake, le choix des recettes proposées sur son blog "Les Gourmandises de Karelle" (http://lesgourmandisesdekarelle.com) est large et varié.

Pendant le ramadan, cette journaliste de formation multiplie les conseils de plats ou d’adresses pour le repas de rupture du jeûne.

L’objectif "n’est pas d’apprendre aux gens comment faire à manger. J’ai juste envie de leur montrer comment manger autrement, préparer autrement avec des ingrédients pas chers, disponibles au marché, des produits locaux", explique à l’AFP cette trentenaire enjouée, de bonne corpulence.

Il s’agit pour elle de donner des idées à une jeunesse urbanisée, ne sachant pas forcément préparer des mets et n’ayant "plus le temps de rester trois, quatre heures dans la cuisine".

Créé "en décembre 2013-janvier 2014", son site atteint aujourd’hui 120.000 vues par mois en moyenne, avec des comptes sur différents réseaux sociaux, dont Instagram (15.000 abonnés), explique-t-elle.

Dans sa jeunesse, en France, elle a longtemps fui les fourneaux. "Mais en fait, je suis une grande gourmande" qui a de la chance, avoue-t-elle, "ma mère sait très bien préparer. Quand elle me disait: +Karelle, viens à la cuisine, on apprend ça!+, je lui disais: +Non, appelle-moi quand c’est prêt!+".

- Sucré-salé -

Partie étudier au Canada, elle y rencontre Olivier Vullierme, un Franco-Sénégalais qu’elle suit "par amour" au Sénégal en août 2012, confie la blogueuse dans leur appartement au calme feutré.
M. Vullierme, qui travaille dans l’ingénierie des télécommunications, raconte que son épouse savait à peine cuisiner quand il l’a connue. Ce qu’elle-même confirme en riant: "J’ai appris à faire à manger sur Internet!

Les sites Marmiton, Cuisine AZ et 750g, c’était mon trio. Ensuite, j’ai découvert +Hervé cuisine+ qui fait des vidéos sur YouTube".

Elle s’est donc lancée. Cuisinant salé "parce que mon mari aime ça", mais aussi sucré car "moi, je suis très pâtisserie" -- pour l’équipe de l’AFP, elle concoctera un délicieux moelleux au chocolat et à la banane...

Au début, elle postait des photos de ses plats sur Facebook et envoyait les recettes par e-mail aux amis qui les réclamaient.

Quand la demande a pris de l’ampleur, elle a pensé à "une plateforme sur le net, gratuite, accessible partout et par tous". Ainsi est né le blog: "D’abord pour qu’on arrête de m’envoyer des messages me demandant: +Comment t’as fait
ça?+".

Depuis, elle y publie une recette chaque lundi. Pédagogique et esthétique, le site propose aussi des avis sur des restaurants, des "bons plans" et des "conseils concernant le rééquilibrage alimentaire".

Début 2014, indique-t-elle, "j’étais à environ 9.000-10.000 visites par mois et je trouvais ça déjà énorme!"

- A plein temps -

Les 120.000 visites mensuelles du site comprennent "deux publics différents selon les plateformes", précise Olivier Vullierme, qui appuie son épouse dans son travail: "Sur tout ce qui est réseaux sociaux, ce sont majoritairement des Africains, basés en Afrique, mais sur le blog, c’est un public beaucoup plus
français".

Mme Vullierme a arrêté de travailler en 2016 pour se consacrer "à temps plein au blogging" et ne le regrette pas: son expérience lui vaut d’être invitée à différents évènements et le blog lui a rapporté plusieurs distinctions.

"Ca marche côté passion. Côté finances, je ne peux pas dire encore que j’en vis", affirme-t-elle, même si la publicité sur le site génère de petits revenus et que des marques commencent à la solliciter pour créer des recettes.

Elle a aussi lancé son application et souhaite voyager dans plusieurs villes africaines pour y "découvrir ce qu’on mange, les bons plans".

Sur les réseaux sociaux, les échos sont positifs. "Enfin je m’exerce, je n’ai pas eu la chance d’apprendre avec maman", témoigne ainsi, sur Twitter, @FOLACHADE05, étudiante.

Olivier Vullierme se dit "très fier" de Karelle, soulignant combien elle s’astreint à respecter ses engagements et son public, qui ne voit que le côté glamour: "Elle bosse tous les jours" à réaliser les recettes, écrire les articles, faire les photos, monter les vidéos et répondre aux messages. "Il n’y a pas de vacances. C’est la face cachée de l’iceberg".

cs/sst/mrb/ak
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