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Seydou Diouf : "Arbitrer a été difficile, douloureux et compliqué pour Macky Sall"
Publié le mercredi 21 juin 2017  |  Seneweb
Seydou
© Autre presse par DR
Seydou Diouf, président de la Fédération sénégalaise de handball




Le ministre-conseiller Seydou Diouf, président du Parti pour le progrès et la citoyenneté (Ppc) et de la coalition "Defar sa reew", membre de Benno bokk yaakaar, invite la majorité à résister aux démons de la division qui ont surgi des investitures. Et pour cause. De l'unité du camp présidentiel dépendra, selon lui, le succès de Macky Sall à la présidentielle de 2019, "la mère des batailles".
Comment analysez-vous les remous au sein de Benno bokk yaakaar suite aux investitures pour les législatives du 30 juillet prochain ?
Dans un schéma de choix des hommes ou d'arbitrage, il peut y avoir des frustrations. L'être humain est comme ça. Il s'agissait d'investir des députés, et il y avait beaucoup de candidats. Et en un moment il fallait faire des arbitrages. Au sein de la coalition Benno bokk yaakaar, nous avions demandé en conférence des leaders au président de notre coalition, le Président Macky Sall, de procéder lui-même aux différents arbitrages.
Pourquoi lui avoir délégué cette charge ?
Dès lors que les remontées de toutes les listes étaient arrivées à l'échelle des départements, dès lors que les tentatives d'investitures au niveau des départements s'étaient révélées très compliquées, et allaient vers la déliquescence de notre coalition, il nous a semblé beaucoup plus cohérent au sein de la conférence des leaders de demander au président de la coalition de procéder aux investitures. Et procéder à ces investitures revenait à arbitrer sur différents candidats.
En refilant la patate chaude à Macky Sall, les choses ne se sont pas arrangées. Vous avez provoqué un torrent de protestations avec des menaces de vote-sanction.
Il faut savoir qu'arbitrer était un exercice à la fois difficile, douloureux et compliqué pour le Président Macky Sall. Les frustrations sont légitimes. Cela dit, entre l'expression d'une frustration et la menace de vote-sanction, il y a un fossé. Autant il faut comprendre l'expression des frustrations, autant il ne faudra pas cautionner une quelconque menace de vote-sanction.
Certaines de ces menaces proviennent de partis alliés dont les leaders semblent laisser faire…
Le Président Macky Sall n'a pas investi en s'enfermant. C'est après concertation avec les leaders de l'ensemble de la coalition que Macky Sall a arrêté la liste définitive. Il m'a fait l'amitié de me consulter en ma qualité de président de la coalition "Defar sa reew" dans laquelle le Ppc est membre. Tout le monde fera preuve de responsabilité parce que c'est la situation actuelle du Sénégal qui appelle cela.

"Lorsque l'opposition ne peut même pas faire bloc pour des élections aussi importantes, interrogeons-nous sur le motif de l'engagement de ses acteurs."

Que répondez-vous à ceux qui prédisent l'éclatement de Benno bokk yaakaar à cause des investitures ?
Je pense que l'essentiel des forces de Benno bokk yaakaar resteront à Benno bokk yaakaar et continueront leur compagnonnage avec le président de la République, parce qu'il faut être cohérent : vous ne pouvez pas être une identité remarquable dans une coalition politique, qu'un problème d'investiture à la députation puisse engendrer des éléments de rupture.
Ce qui fait le ciment de notre compagnonnage au sein de Benno bokk yaakaar c'est d'abord le Sénégal. C'est la volonté d'accompagner un homme qui a été bien élu par les Sénégalais, et qui depuis son élection, non seulement gouverne ce pays avec une grande clairvoyance mais aussi avec beaucoup de générosité et un sens du partage des responsabilités avec ses alliés. C'est justement que Macky Sall a été généreux que la coalition Benno bokk yaakaar a duré un temps record. On ne peut pas circonscrire la vie de la coalition à une simple étape d'investitures.
47 listes sont en compétition pour les 165 sièges de l'Assemblée nationale. Cette pléthore de listes ne trahit-elle pas une certaine fragilité de la démocratie sénégalaise ?
J'estime que nous devons nous interroger. La pléthore de listes n'est que l'émanation de ceux qui se réclamaient de l'opposition. C'est particulièrement l'opposition qui a engendré cette situation parce qu'elle n'a pas su faire preuve de responsabilité.
Il est vrai que Benno bokk yaakaar est une fédération de coalitions, mais elle a conservé sa structure d'origine. Elle ne s'est pas effritée. C'est l'opposition qui s'est effritée en donnant naissance à une pluralité de listes. Lorsque nous avons une opposition qui ne peut même pas faire bloc pour aller ensemble vers des élections aussi importantes, interrogeons-nous sur le motif de l'engagement politique de ces acteurs.
Il faut aussi interroger le fonctionnement des partis politiques par rapport à cette pléthore de listes. Il y a aussi une pluralité de listes émanant de la société civile parce qu'il y a un désir d'être acteur.

"Quand la société civile devient partie prenante aux élections, elle n'est plus société civile."

Justement, comment jugez-vous cet engagement de la société civile ?
Je ne suis pas convaincu que ce soit positif. Pour moi dans un système démocratique, il ne faut pas qu'on aille vers l'inversion des rôles. Les acteurs de la société civile sont extrêmement importants en tant que régulateurs du jeu politique, en tant que régulateurs sociaux. Lorsqu'on déserte le champ de la société civile pour celui des élections, on devient un acteur politique.
Est-ce forcément une mauvaise chose ?
Dans tout système démocratique, y compris aujourd'hui avec l'élévation du niveau culturel de la société, il faut forcément des contre-pouvoirs aux pouvoirs politiques. La presse fait partie de ces contre-pouvoirs, mais elle est un métier avec une déontologie. La presse ne va jamais orienter les populations pour aller vers des choix. Mais quand la société civile devient partie prenante aux élections, elle n'est plus société civile.
À vote avis, ces législatives peuvent-elles servir de baromètre à l'élection présidentielle de 2019 ?
Forcément ! Ces élections législatives du 30 juillet prochain vont enjamber la présidentielle de 2019. C'est pourquoi nous n'avons pas le droit de nous diviser. Nous devons nous souder et tout faire pour qu'il n'y ait pas la moindre fissure dans nos rangs. Et même si fissure il y a, je fais suffisamment confiance à l'esprit de responsabilité qui a toujours animé le Président Macky Sall. Il va surement recevoir toutes les personnalités qui disent n'avoir pas compris pour discuter et arrondir les angles avec elles, échanger et dégager des perspectives nouvelles. Nous allons vers la mère des batailles qui est 2019. Nous avons toutes les chances de la remporter, si nous restons unis et soudés.
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