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Disponibilité du sang dans les hôpitaux : Le Sénégal est à 6,1 dons pour 1000 habitants
Publié le vendredi 16 juin 2017  |  Enquête Plus
Don
© aDakar.com par Mb. BA
Don de sang au ministère de la culture et de la communication
Dakar, le 15 mars 2016 - L`Amicale des femmes du ministère de la culture et de la communication a organisé un don sang. C`était sous la présidence du ministre.




Le Sénégal est en dessous des normes de l’organisation mondiale de la santé, en ce qui concerne le don de sang. Le pays est à 6,1 dons pour 1000 habitants contre les 10 fixés.

Les Sénégalais rechignent à donner leur sang. Le pays n’a toujours pas atteint le besoin de sang estimé, par année. En 2016, les dons de sang dans le pays sont de 86 161 pour des besoins estimés à 140 000, par année. Selon le directeur du centre national de transfusion sanguine (Cnts), qui présidait une conférence de presse en prélude à la journée mondiale du sang, le Sénégal est à 6,1 dons pour 1000 habitants, alors que les normes de l’Organisation mondiale de la Santé préconisent 10 pour 1000 habitants. ‘’Si nous continuons avec le même rythme, nous n’atteindrons les normes de l’Oms que d’ici 8 ans. Il nous faut donc accélérer le processus. Il faut avoir beaucoup plus de donneurs de sang et nous avons vu une augmentation régulière, ces 10 dernières années, soit 13% la moyenne par an’’, préconise Professeur Saliou Diop. Les spécialistes veulent dépasser ce nombre. ‘’En 2014, il y avait 69 295 dons ; en 2015, c’est 78 540 dons. Ce qui signifie qu’il y a une progression’’, rassure-t-il.

Cependant, il souligne qu’il ne s’agit pas uniquement de donner du sang. Car, chaque année, 12% des poches collectées sont détruites, parce qu’elles ont l’hépatite B. ‘’13% des poches ne seront pas utilisées, également, parce que contenant des résidus’’. C’est sur le thème : ‘’Don de sang dans les situations d’urgence’’ que la journée sera célébrée. Selon Prof Saliou Diop, 20 à 30% des dons sont réalisés en cas d’urgence. C’est ce qu’on appelle des dons familiaux. ‘’Ils sont à 40% dans les régions et de 1% à Dakar’’, explique-t-il.

A l’en croire, il y a beaucoup de situations d’urgence, principalement des femmes qui saignent après accouchement, avec des anémies graves. Il y a aussi les accidentés de la circulation. ‘’Il y a beaucoup de conséquences, car, dans ces situations, les familles se mettent à chercher des donneurs de sang pour régler les problèmes de leurs patientes. Et on n’est pas dans les conditions d’une bonne qualité de prise en charge. C’est pourquoi, la journée rappelle la responsabilité que nous avons tous de donner du sang de façon régulière pour assurer la disponibilité d’un stock suffisant, afin que, dans des situations d’urgence, on puisse traiter’’, dit-il.

Kolda, Sédhiou Matam, Louga, les zones les plus dépourvues

Ce qui fait dire au directeur adjoint du Centre des opérations des urgences sanitaires, Alioune Badara Ly, que dans les situations d’urgence, surtout en cas d’afflux de blessés, il y a une forte demande de sang. ‘’Si nous avons des donneurs de sang dans les hôpitaux, cela permettrait de réduire énormément tous les décès dans ces situations’’. Parce que dit-il, dans les situations d’urgence, s’il n’y a pas de stock, on perd beaucoup de temps dans la prise en charge. Les patients, également leurs parents sont stressés.

Par ailleurs, le directeur du Cnts soutient que Dakar, Diourbel et Thiès sont les zones les plus approvisionnées en sang. Par contre, Sédhiou, Kolda, Matam et Louga sont les plus dépourvues. ‘’Il y a 23 banques de sang au Sénégal. Mais, le plan stratégique prend en compte la construction de nouveaux centres régionaux de transfusion sanguine (Crts)’’, tient-il à rassurer. Dernièrement, trois banques qui ont été validées, renseigne le Professeur Tandakha Guèye du Cnts. Il s’agit de celles de Sokone, Linguère, Nioro et Tivaouane. ‘’Chaque fois qu’il y a une demande dans une localité qui remplit les conditions, nous leur permettons d’ouvrir une banque de sang qui peut être fonctionnel. Les services de sang sont disponibles dans toutes les régions et le sang circule’’, annonce-t-il.

Au chapitre des réalisations et perspectives, le directeur du Cnts souligne le Crts de Matam a déjà été construit ; tandis que le projet d’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant est en train de construire celui de Louga. La banque de sang qui était à Saint-Louis, dit-il, est en train d’être transformé en Crts. ‘’Pour le moment, il n’y a que ces trois centres régionaux et le plan stratégique que nous allons valider demain (aujourd’hui). On va prévoir la construction de 4 nouveaux, d’ici 2021’’, informe le médecin.

VIVIANE DIATTA
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