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An 1 de la campagne de retrait des enfants des rues à Dakar: Seuls 5,4% sont partis
Publié le mercredi 14 juin 2017  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Un talibé meurt sous les coups de son maître coranique




Le retrait des enfants de la rue avance à pas de caméléon. Pour preuve, une année après son démarrage, sur les 30 000 que compte la région de Dakar, seuls 1 620 ont été retirés, soit un taux de 5,20%.

Le président de la République avait donné l’ordre, depuis un an, pour que les enfants errants soient retirés des rues du Sénégal. A l’époque, 30 000 enfants mendiants avaient été recensés à Dakar alors qu’au niveau national, le chiffre tourne autour de 100 000. Ainsi, les opérations de retrait avaient démarré en juin dernier. Un an après, force est de constater que les enfants errants continuent de peupler les rues de la capitale.

Entre juin 2016 et mai 2017, seuls 1 620 talibés ont été retirés, d’après les chiffres fournis hier par le directeur adjoint de la direction des droits, de la protection de l’enfant et des groupes vulnérables du ministère de la Femme, lors d’un atelier de partage avec les élus locaux des départements de Pikine et de Guédiawaye sur les mesures gouvernementales de retrait des enfants de la rue. Revenant en détail sur ce chiffre, Abdoulaye Dieng a expliqué que sur les 1 145 enfants qui n’avaient pas d’accompagnants, les 676 sont des Sénégalais, les 407 des Bissau-guinéens, les 23 des Maliens, les 13 des Guinéens de Conakry et les 36 des Gambiens. Quid du sort des mômes retirés de la rue ? M. Dieng a renseigné que 1 500 enfants ont été retournés à leurs familles d’origine et le reste logé au centre Guindi, en attendant leur retour imminent.

S’agissant du faible taux de retrait, le directeur adjoint de la direction des droits, de la protection de l’enfant évoque des contraintes. ‘’Au début, il y avait une mobilisation sociale mais ce n’est plus le cas. On sent un certain essoufflement’’, regrette-t-il. Toutefois, il estime que les chiffres avancés ne concernent que la commune de Dakar. ‘’On a l’impression que le phénomène se multiplie mais c’est le contraire. Si vous allez dans certaines zones, il n’y a plus d’enfants. En plus, c’est juste la phase pilote‘’, justifie M. Dieng. Il prône une implication des autorités locales et de la population pour un retrait définitif des enfants de la rue. Néanmoins, il souligne que d’autres stratégies sont déployées pour y arriver.

En outre, le fonctionnaire du ministère de la Famille renseigne que le programme se poursuit pour une réinsertion des enfants au sein de leurs foyers. ‘’D’habitude, on retournait les enfants auprès des maîtres coraniques mais désormais, cela ne se fait plus. On identifie leurs familles pour ensuite les retourner avec l’accompagnement social qu’il faut pour que les familles aient les capacités de les retenir’’, précise M. Dieng.

Une subvention de 100 millions remise à des communes

Dans cette perspective, le responsable des projets au niveau de l’ONUDC a confié qu’un financement de 100 millions de francs CFA a été octroyé aux communes de Médina et Gueule Tapée Fass-Colobane, pour l’éradication totale de la mendicité. Selon Issa Saka, ce financement avait pour objectif d’accompagner les deux communes dans leur lutte contre la mendicité des enfants. ‘Nous avons eu un taux de réussite de 50%. Et les deux communes pilotes ont pris des arrêtés municipaux qui interdisent la mendicité. Des brigades de surveillance seront mises sur place pour une réussite totale’’, se réjouit M. Saka.

Pour la deuxième phase, c’est le département de Pikine à travers les communes de Pikine-Nord et Diameuguène-Sicap-Mbao qui ont été sélectionnées.
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