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Art et Culture

Cinéma/Hommage: 3 jours de projections de films pour Ousmane Sembène
Publié le dimanche 11 juin 2017  |  Frat-Mat
Ousmane
© Autre presse par DR
Ousmane Sembène, le père du cinéma africain, décédé le 9 juin 2007




L’histoire se déroule parallèlement à Dakar, Thiès et Bamako sur fond de colonialisme et de lutte des cheminots pour accéder aux mêmes droits que les cheminots français.
Cinéma/Hommage: 3 jours de projections de films pour Ousmane Sembène

Écrivain, acteur, réalisateur et scénariste majeur de l’Afrique contemporaine, l’homme a été célébré dans plusieurs pays du continent noir. C’était à l’occasion du 10e anniversaire de la disparition de cet acteur pluridimensionnel né le 1er janvier 1923 à Zinguinchor, une ville de la Casamance et décédé le 9 juin 2007, à Dakar.

Ce sont trois jours de projections de films, qui ont démarré le 9 juin, suivis de débats menés par des universitaires, des écrivains et des cinéastes, pour ne pas oublier l’œuvre du réalisateur considéré comme l’un des pères du cinéma africain.

Né de parents issus de la tribu des Lébous ayant quitté la presqu’île du Cap-Vert pour la Casamance au Sénégal, Ousmane Sembène fréquente l’école coranique et l’école française, dès l’âge de 7 ans. Il apprend ainsi à la fois le français et l’arabe, alors que sa langue maternelle est le wolof.

En 1942, il est mobilisé par l’armée française et intègre les tirailleurs sénégalais. En 1946, il embarque clandestinement pour la France et s’installe à Marseille, où il vit de différents petits travaux. Il est notamment docker au port de Marseille pendant dix ans, adhère à la Centrale générale des travailleurs (Cgt) et au Parti communiste français, milite contre la guerre en Indochine et pour l’indépendance de l’Algérie.

En 1956, il publie son premier roman, Le Docker noir qui relate son expérience de docker. Puis en 1957, Ô pays, mon beau peuple. En 1960, ses idées lui inspirent la rédaction d’un nouveau roman, « les Bouts de bois de Dieu » qui raconte l’histoire de la grève des cheminots en 1947-1948 du Dakar-Niger, la ligne de chemin de fer qui relie Dakar à Bamako.

L’histoire se déroule parallèlement à Dakar, Thiès et Bamako sur fond de colonialisme et de lutte des cheminots pour accéder aux mêmes droits que les cheminots français. En 1960, l’année de l’indépendance du Soudan français qui devient le Mali et du Sénégal, Ousmane Sembène rentre en Afrique. Il voyage à travers différents pays: le Mali, la Guinée, le Congo. Il commence à penser au cinéma, pour donner une autre image de l’Afrique et cherche à montrer la réalité à travers les masques, les danses, les représentations.

En 1961, il entre dans une école de cinéma à Moscou et réalise dès 1962 son premier court-métrage Borom Saret (le charretier), suivi en 1964 par Niaye. En 1966 Ousmane Sembène sort son premier long-métrage, qui est aussi le premier long métrage « négro-africain » du continent, qui glane le prix Jean-Vigo de la même année).

D'emblée, Ousmane Sembène se place sur le terrain de la critique sociale et politique avec l'histoire d’une jeune Sénégalaise qui quitte son pays et sa famille pour venir en France travailler chez un couple qui l’humiliera et la traitera en esclave, la poussant jusqu'au suicide.

Considéré comme l'un de ses chefs-d'œuvre et couronné par le Prix de la critique internationale au Festival de Venise, Le Mandat (1968) est une comédie acerbe contre la nouvelle bourgeoisie sénégalaise, apparue avec l'indépendance. En 1969, il est invité au premier Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) par les fondateurs dudit événementiel, dont il ne fait pas partie.

En revanche, à partir de 1970, il joue un rôle très important dans le festival et participe à son envol. Jusqu'à sa mort, il prend part au Fespaco, tout en refusant de participer à la compétition, pour laisser émerger d'autres cinéastes.

B. GUIRATHE
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