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Art et Culture

Musiques religieuses : Le Festival Salam célèbre le dialogue des cultures soufies
Publié le jeudi 8 juin 2017  |  Seneweb




Le Festival international de musiques religieuses, Salam, ouvert avant-hier à Dakar, célèbre la cohabitation entre les familles soufies. La troisième édition enregistre la participation de plusieurs nationalités et se tient du 5 au 17 juin, à Dakar et à Thiès. Son initiateur, le chanteur Youssou Ndour, entend l’inscrire en bonne place dans l’agenda culturel national.
Quand le griot du Prophète (Psl) Moustapha Mbaye martyrise sa voix, les paroles qui en sortent font crier ses fans, car suaves. Il y a de la mystique ! En ce lundi 5 juin 2017, l’occasion était toute trouvée par ce chanteur religieux, qui, à l’ouverture officielle du Festival Salam, a fait trémousser plus d’uns en louant le Dernier des Messagers.
Au Grand Théâtre de Dakar, les travées étaient remplies du fait des fidèles venus un peu partout de Dakar. Peu avant minuit, l’initiateur du festival, Youssou Ndour, arrive, d’un pas alerte, dans le hall. « Il faut que je rentre dans la salle pour que le festival puisse démarrer », lance-t-il aux journalistes, en compagnie de l’ambassadeur du Royaume du Maroc, juste après un entretien.
Sur scène, Imam Malick Sow des Hlm renoue avec ses talents de Zikr ; il revisite le répertoire du sage de Tivaouane, Seydi Hadji Malick Sy, les écrits d’autres érudits qui lui confortent que seul Le Maître de l’univers reste Eternel (Il n’y a de Dieu que Lui). S’en suit Kader de Serigne Modou Kara. Sa voix fait bouger les spectateurs et son orchestre rappelle celui des industries musicales orientales. Sa percussion vibre jusqu’à rendre la salle invivable avec la mimique du public.
Erudits sénégalais
Venu de Thiès, le « kourel » du marabout Serigne Khadim Gaydel Lô Bagdad interprète le poème de Cheikhoul Khadim « Fuzti bi zarfil hassanat », un panégyrique qui rend hommage à la Sainte Marie, la mère du Prophète Insa (Le Christ), avant d’enchaîner avec « Midadi wa aqlami », une Khassida très connue.
Disciple d’El hadji Ibrahima Niasse, la diva Aïda Faye est retournée à la source de Médina Baye, poussant tous les spectateurs à se tenir debout et à crier de toutes leurs forces ! Ndiogou Afia, Cheikh Bouh Diop de Ndiassane sont revenus sur le legs de nos vaillants érudits.
Coordonnateur du festival, El hadji Abdoul Aziz Mbaye a indiqué que cette manifestation a un caractère international avec des invités venus même de la Turquie. « Il vise à faire la promotion de nos artistes religieux. La deuxième chose, c’est un moment fort de communion. Nous voulons qu’il soit un grand festival à l’image de celui du Fez (Maroc). Les invités viendront découvrir le Sénégal. C’est cela le cachet touristique de ce festival qui, cette année, va drainer 88 groupes qui vont défiler sur le plateau pour un budget prévisionnel compris entre 55 et 60 millions FCfa », a-t-il précisé.
A l’en croire, l’impact socio-religieux de cette rencontre réside dans le moment choisi : le mois béni de Ramadan où il y a une forte effervescence de la foi. « Nous travaillons pour que ce festival soit inscrit dans l’agenda culturel national », a souligné Abdoul Aziz Mbaye. D’ailleurs, la partie académique du Festival Salam a nécessité la tenue d’un colloque international à l’Ucad dans la matinée du 5 juin, avec la participation de l’Université de la Caroline du Nord ; il y a eu des sous-thèmes sur le soufisme traités. En ce sens, le Pr Ibrahima Thioub a évoqué l’écrit de Serigne Touba dénommé « Djazaou chakour », sans omettre l’intervention de Mme Penda Mbow. « Cela va faire pousser les professeurs à faire des recherches dans ces domaines-là », a poursuivi le coordonnateur.
De son côté, l’initiateur Youssou Ndour dit constater une maturité du festival, qui s’est internationalisé. Remerciant les président Macky Sall et Mouhamed VI du Maroc, l’artiste chanteur note que ce mois est connu pour ses bienfaits. « C’est notre grande contribution, parce que l’Islam est décrié par des ignorants, qui ne comprennent pas que la salutation en Islam signifie Paix pour tout le monde. Ce festival ne m’appartient pas, mais il est à tout le monde », a souligné Youssou Ndour.
La troisième édition du Festival Salam se tient jusqu’au 17 juin, sur des plateaux itinérants tels que Guédiawaye, le Théâtre Sorano, Yoff, Thiès, la Grande mosquée de Dakar et le Boulevard Général De Gaulle à Dakar.
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