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«Mankoo Taxawu Senegaal» : Enseignements d’une alliance politique
Publié le lundi 8 mai 2017  |  Walf Fadjri L’Aurore
Le
© aDakar.com par SB
Le front "Wattu Sénégal" confirme sa marche du 14 octobre
Dakar, le 05 octobre 2016 - Le Front "Wattu Sénégal" a tenu une réunion pour s`exprimer sur les points saillants de l`actualité nationale. Les partis de l`opposition ont par ailleurs confirmé la tenue de leur marche du 14 octobre.




Après plusieurs mois de tergiversation, des leaders de l’opposition ont mis en place une nouvelle coalition en vue de participer ensemble aux prochaines élections législatives.
Ainsi, Me WADE, Idrissa SECK, Malick GAKOU, Pape DIOP, Mamadou DIOP Decroix, Cheikh Bamba DIEYE, Mansour SY Djamil, Modou DIAGNE Fada, Mamadou Lamine DIALLO et Khalifa SALL ont créé : «Mankoo Taxawu Senegaal». Une alliance qui a de la gueule, diraient certains. Des noms clinquants et des personnalités politiques de premier plan. Ancien président de la République, ancien Premier ministre, d’anciens ministres, un ancien président de l’Assemblée nationale et du Senat, l’actuel maire de Dakar, des députés … se réunissent «pour le redressement du Sénégal ».
Beaucoup d’observateurs n’ont pas attendu de connaitre qui serait la tête de liste de cette coalition pour relever son caractère plus qu’hétérogène.
Les libéraux encerclent la classe politique

Me Abdoulaye WADE : l’absent le plus présent au Sénégal. Me WADE de retour après avoir mis le pays sens dessus dessous durant toute la durée du procès de Karim WADE. L’ancien président peut d’ores et déjà se frotter les mains au regard des composantes de cette nouvelle coalition. Lui qui envisageait de regrouper toutes les forces de l’opposition est presque parvenu à ses fins.
Idrissa SECK : le premier à avoir crié au complot après la libération en catimini de Karim WADE. Le président du Conseil départemental de Thiès retrouve le PDS qu’il a tant convoité et d‘où il a été exclu. Son implication personnelle et ses nombreuses concessions ont facilité la mise en place de «Mankoo Taxawu Senegaal».
Modou DIAGNE Fada, exclu du PDS il y a peu de temps, se retrouve dans une coalition avec la formation libérale. Depuis qu’il créé son parti, Les Démocrates Réformateurs (Ldr /Yeesal), il s’est engagé aux côté de Souleymane Ndéné NDIAYE et d’autres leaders dans ce qu’ils appellent : EFOP.
Pape DIOP retrouve Me WADE qui avait fait de lui président de l’Assemblée nationale et du Senat avant, après la perte du pouvoir, de déclarer ne plus savoir s’il s’appelait Pape ou Moustapha. « Il paraît que Pape Diop s’appelle Moustapha Diop et a été emprisonné. Il a changé d’identité. C’est un délit d’usurpation d’identité. Je n’étais pas au courant. Nous allons demander au procureur de faire une enquête », avait indiqué Me WADE au mois de mai 2012.
Mamadou DIOP Decroix, le plus libéral des communistes sénégalais s’était engagé aux côtés de Me WADE qui l’a aidé à évincer Landing SAVANE, pour la libération de Karim WADE. L’ancien président avait mis en place le FPDR dont Mamadou DIOP Decroix était l’un des principaux animateurs. Depuis la condamnation de Karim WADE, le FPDR n’est audible qu’à travers des communiqués.
Ces libéraux, Mamadou DIOP De croix pouvant être considéré comme tel, s’engagent avec d’autres leaders qui leur ont mené la vie tellement dure.
Mansour SY Djamil s’est presque engagé en politique pour faire face à Me WADE. Dans une tribune restée célèbre il s’en prenait vigoureusement à lui. «Abdoulaye Wade, par ignorance et perfidie, a touché à l’une des questions les plus sensibles de notre société. Il est en passe d’abîmer ce que le Sénégal avait de plus cher : l’harmonie entre les confessions », avait écrit le député.
Cheikh Bamba DIEYE s’était enchaîné sur les grilles de l’Assemblée nationale en 2011 pour protester contre le fameux projet de loi de fin de mandat de Me WADE
Khalifa SALL, dont l’emprisonnement a sans doute facilité son adhésion à cette coalition dont aucun des ténors ne s’est réellement préoccupé de son sort, s’est contenté de son « Taxawu » qui est mis en exergue. Grâce à lui, les libéraux vont se sentir tout à leur aise à Dakar qui les fuit depuis 2009. Et le «Taxawu Sénégal », que beaucoup de Sénégalais percevaient en 2014, au lendemain des élections locales, comme une continuité irréversible de «Taxawu Dakar », ne se fera pas sans les libéraux. A force d’être martyrisé, il a fini par s’allier aux libéraux.
Malick GAKOU et Khalifa SALL, de symboles de la relève au PS et à l’AFP avant l’arrivée de Macky SALL au pouvoir, ils sont passés par parias. Pendant que Macky SALL tient ces appareils, ceux-ci cheminent avec les libéraux.
Pour dire qu’il suffit d’une petite étincelle pour que tout explose.
Ousmane SONKO, Abdoul MBAYE, Moussa TOURE… tracent leur sillon, Abdoulaye BALDE en
embuscade
D’autres opposants au régime de Macky SALL ont préféré ne pas s’allier aux libéraux. « L’appel à tous les partis politiques, toutes les organisations de la société civile, à tous les mouvements citoyens, à toutes les personnalités indépendantes », lancé, dans le communiqué de «Mankoo Taxawu Senegaal», a peu de chance de leur faire changer d’avis. L’ancien Premier ministre Abdoul MBAYE, interpellé à ce sujet, s’est contenté d’un discours diplomatique pour rejeter l’idée d’une liste le réunissant avec les Libéraux. « Je ne crois pas à cette liste unique de l’opposition pour deux raisons. La première : opérationnellement, c’est impossible. Manko n’était pas une coalition, mais un Front de défense qui a été mis en œuvre… Deuxièmement : il faut qu’au Sénégal, on prenne l’habitude de ne pas tous se mettre ensemble parce qu’il faut chasser quelqu’un ou chasser une autre coalition pour ensuite constater l’échec de cette coalition. Il ne faut pas se leurrer », a-t-il observé, refusant, pour le moment, de se jeter, comme Khalifa SALL, dans les bras des libéraux à cause de ses déboires judiciaires. Pour d’autres leaders, tels que Moussa TOURE, Ousmane SONKO, Me Mame Adama GUEYE, Ibrahima FALL et autres, les faits d’armes du PDS au pouvoir ne sont assez lointains pour leur inspirer confiance. La réticence de ces opposants, très acerbes avec Macky SALL et son régime, peut aussi s’expliquer par la quatrième mesure préconisée par la nouvelle coalition dans son communiqué (l’instauration de la transparence dans les affaires publiques). Certains ne comprennent pas que la reddition des comptes annoncée par Macky SALL se soit limitée au seul Karim WADE qui s’apprête à se lancer dans la campagne sans s’acquitter de l’amande que la CREI lui a infligée. Aux dernières nouvelles, deux camps se dessinent. Moussa TOURE, Dr Dialo Diop, Me Mame Adama GUEYE, Malick Noel SECK qui a fusionné son parti avec Yoonu Askan Wi, d’un côté et Ousmane SONKO, Abdoul MBAYE, Eléne TINE… d’un autre. Abdoulaye BALDE, en embuscade, pourrait rejoindre l’un de ces deux camps, à défaut de s’activer pour les regrouper.

Les enjeux des prochaines législatives ne sont pas à chercher dans la seule volonté affichée des opposants d’imposer une cohabitation au président Macky SALL. A cette prochaine législature, il reviendra aussi d’amnistier ou non deux potentiels présidents de la République. Karim WADE et très probablement Khalifa SALL qui est poursuivi pour détournement de deniers publics. Leur participation à la présidentielle de 2019 pourrait inévitablement passer par cette nouvelle législature.
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