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Sud Quotidien N° 6268 du 20/3/2014

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Lutte contre la mendicité forcée des enfants au Sénégal: Un résultat peu satisfaisant
Publié le jeudi 20 mars 2014   |  Sud Quotidien


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© Autre presse par DR
Des enfants talibés (les disciples) mendiant dans les rues, au Sénégal


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L’ONG Human Rights Watch a rendu public hier, mercredi à Dakar, un rapport sur la mendicité des enfants au Sénégal. Dans ce document, intitulé «exploitation sous prétexte d’éducation : Progrès mitigés dans la lutte contre la mendicité des enfants au Sénégal», Hrw juge insuffisant les progrès importants accomplis par les autorités sénégalaises.

Réalisé par Matt Wells, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch (Hrw) à la suite de l’incendie du Daara de la médina qui avait couté la vie à huit enfants dont 6 talibés, ce rapport, fort de 53 pages dresse un bilan plutôt mitigé des efforts accomplis par les autorités sénégalaises pour éradiquer la mendicité forcée des enfants. Il juge «insuffisant» les progrès réalisés par le Sénégal dans la protection de milliers de jeunes garçons dans des écoles coraniques contre l’exploitation et les sévices souvent extrêmes qu’ils subissent des mains de leur maîtres.

Si d’importantes mesures sur le plan législatif ont été prises par des autorités sénégalaises pour mettre fin aux abus d’enfants après ce drame, la mendicité forcée des enfants au Sénégal est plus que jamais d’actualité. Des milliers d’enfants qui fréquentent certaines écoles coraniques passent toujours la majeure partie de leurs journées à mendier dans les rues des villes sénégalaises malgré la promesse de «mettre fin à cette pratique dans toutes les écoles coraniques ou elle est menée» faite par le chef de l’Etat, Macky Sall au lendemain de ce drame.

Face à cette situation, l’auteur de ce document, pointe du doigt un « manque de volonté politique des autorités ». Car selon lui, «la raison de l’incapacité du Sénégal à mettre fin à l’exploitation généralisée des enfants par la mendicité forcée n’a jamais été l’absence de lois». Insistant sur l’urgence d’agir pour éliminer ce fléau, il précise : «Sans le courage et la détermination nécessaires pour assurer le suivi et faire appliquer la future loi destinée à règlementer les écoles coraniques, le projet de loi finira comme la loi 2005 contre la mendicité forcée».

Ainsi comme recommandations, le document invite l’Assemblée nationale à adopter, en toute priorité, le projet de loi et tous les projets de décrets d’application relatifs à la réglementation des écoles coraniques. Le rapport plaide également pour la révision de l’article 245 du code pénal afin que l’acte de mendier ne soit plus considéré comme un crime surtout lorsqu’il s’agit d’enfants. Au gouvernement, le rapport demande une déclaration publique et sans réserve en faveur de l’application de la loi n°2005-06, qui criminalise l’organisation de la mendicité d’autrui en vue de tirer profit. Il invite également l’exécutif à appliquer immédiatement la loi contre la mendicité forcée des personnes. Il demande aussi l’implication de la police à travers des instructions d’enquêter de manière proactive sur les conditions de vie des enfants surpris à mendier. Le rapport invite aussi l’Etat à promouvoir de manière publique la loi réglementant les écoles coraniques mais aussi à prendre des mesures immédiates pour retirer les enfants des écoles coraniques où leurs droits à la santé, à l’éducation et à une vie libre sont violés. Le document invite également les bailleurs de fonds internationaux à doter une aide budgétaire accrue à la cellule de lutte contre la traite des personnes, mais aussi à toutes les autorités compétentes.

«Un acte immoral»

Réagissant en marge de cette cérémonie de présentation de ce document, le directeur de la protection des enfants et des groupes vulnérables, Niokhobaye Diouf, estime que l’exploitation des enfants par la mendicité, est un acte « immoral » dont l’éradication nécessite une responsabilité collective de tous les acteurs de la société civile.

Indiquant que ce rapport a, à peu près repris les grandes lignes du plan d’action de la stratégie nationale de protection de l’enfant, feuille de route mise en place par le Gouvernement dans la protection des enfants, Niokhobaye Diouf précise «Nous sommes en phase avec ce que dit ce rapport. Nous dénonçons avec véhémence cette situation que vivent les enfants car aucun Etat ni aucune religion ne l’admet». Il a ainsi lancé un appel à la société civile pour qu’elle se mobilise auprès de l’Etat. «Il faut arrêter la dénonciation pour accompagner les décideurs à trouver des solutions», préconise-t-il, non sans rappeler «La question de la protection des enfants est une composante qui regroupe plusieurs volets religieux, social et traditionnel».

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