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Abdoul Mbaye et Aminata Diack devant le tribunal correctionnel: La confession intime
Publié le samedi 6 mai 2017  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
L`ancien Premier ministre Abdoul Mbaye a lancé son parti politique




L’ancien Premier ministre a comparu hier, devant le tribunal correctionnel de Dakar, pour complicité de faux commis dans un document administratif et tentative d’escroquerie au préjudice de son ex-conjointe, Aminata Diack. Cette dernière est également poursuivie pour complicité de faux et usage de faux en écritures publiques authentiques et tentative d’escroquerie par son ex-époux. Hier, les deux parties au procès ont exposé le fond de ce problème portant sur leur certificat de mariage.

‘’Feu Kéba Mbaye, son père, avait témoigné sur lui : ‘’Abdoul Mbaye est le fils qui m’a posé le moins de problèmes. C’est un modèle’’, s’est remémoré hier Me Sadel Ndiaye. Et tout jeune, à l’âge de 29 ans, il s’est marié avec Aminata Diack, âgée de 23 ans à l’époque, sous le régime matrimonial de la communauté des biens. C’était en 1981. Un mariage qui a été contracté dans ‘’des conditions difficiles’’. Mais le couple a réussi à surmonter les obstacles au prix de leur amour. De cette union sont nés trois bouts de bois de Dieu. Comme chaque chose a une fin, lorsque leur ménage a commencé à battre de l’aile, une procédure de divorce a été ouverte courant 2014-2015. C’est là que débute le litige portant sur leur certificat de mariage.

En effet, lorsque l’ancien Premier ministre s’est présenté devant la défunte présidente du tribunal de Dakar pour ladite procédure avec le livret de famille dans lequel est mentionnée la séparation des biens. Aussitôt, la magistrate a découvert que l’acte de mariage a été signé avec communauté des biens. Du coup, elle a adressé une correspondance au procureur de la République qui a ouvert une enquête. Laquelle a permis d’entendre l’officier d’état civil, Adama Thiam, au niveau de l’hôpital Principal de Dakar. Qui a reconnu avoir pris la responsabilité de raturer les mentions précédemment établies dans le registre des actes de mariage pour changer le régime, à la demande du président du tribunal départemental, à l’époque, Abdoulaye Ba, le 26 mai 1994. C’est ainsi qu’il a été poursuivi pour faux commis dans un document administratif.

Abdoul Mbaye a été attrait devant le tribunal correctionnel de Dakar pour complicité dudit délit, tentative d’escroquerie au préjudice de son ex-conjointe. En retour, il a servi une citation directe à cette dernière pour complicité de faux et usage de faux en écritures publiques authentiques et tentative d’escroquerie. Hier, le juge Ndary Diop a ordonné la jonction des deux affaires.

Abdoul Mbaye : ‘’Nous avons signé une requête conjointe pour le changement de régime matrimonial’’

Lors de ce procès, le président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) s’est défendu face aux accusations. ‘’Nous avons signé une requête conjointe qui a été adressée au président du tribunal départemental de Dakar. Cependant, je n’ai jamais reçu d’ordonnance. Par la suite, j’ai appris qu’elle a été déposée au niveau de l’état civil, avant qu’on ne me remette un livret de famille qui porte sur la séparation des biens. Puis, je me suis remarié, en 1998’’, a-t-il déclaré. Médecin-pédiatre de son état, Aminata Diack a contesté ces propos. ‘’Il m’a présenté une requête préparée à sa demande et j’ai signé. Mon rôle s’est juste limité à cette signature. J’ai trouvé inélégant de ne pas signer le courrier. C’est après que je me suis rendu compte que ce qui se cachait derrière, c’était sa deuxième épouse et les adoptions. En 2007, mon ex-époux Abdoul Mbaye m’a dit que ce qu’on avait fait n’était pas bon.’’

Le banquier a répliqué : ‘’C’est absolument inexact. Elle ne dit pas la vérité.’’ Moment choisi par le parquetier, Aly Ciré Ndiaye, d’entrer en action. ‘’C’est curieux. Elle a fait des déclarations avec force détails.’’ ‘’C’est votre appréciation’’, lui a lancé le prévenu. Le substitut du procureur revient à la charge. ‘’Vous n’avez pas de commentaires à faire ?’’ s’est-il interrogé. ‘’Non’’ ! lui a répondu Abdoul Mbaye, d’un ton sec.

Aminata Diack : ‘’Mon ex-mari a menti’’

Reprenant la parole, Aminata Diack devenue madame Ngom affirme : ‘’Mon ex-mari a menti. Je maintiens mes propos. Il peut dire tout ce qu’il veut, mais c’est comme ça que cela s’est passé. Son argumentaire était lié à l’adoption d’un enfant. Il m’a dit qu’il voulait être juste’’. Avocat de la dame, Me Boubacar Koïta a demandé au prévenu pourquoi il n’a pas procédé à la liquidation de leurs biens, après le divorce. Abdoul Mbaye a répondu : ‘’Je ne me suis pas préoccupé de cette liquidation, parce que mon épouse considérait qu’elle ne s’était pas mariée avec moi pour de l’argent.’’ Le conseil : ‘’La conséquence du divorce était la liquidation. Après, c’était à elle de vous rétrocéder ses biens ou non.’’ L’ancien PM lui a fait remarquer : ‘’Nous ne sommes pas dans une procédure contentieuse.’’

L’ex-Pm : ‘’Après ses 50 ans, je lui ai offert un chèque de 50 millions de F CFA’’

Toujours face au juge, le président d’ACT a soutenu qu’il ne sait pas jusqu’à présent quel est le faux qu’on lui reproche ou même le délit de tentative d’escroquerie. ‘’Pendant 30 ans, j’ai eu exclusivement en charge notre ménage. Je n’ai jamais demandé 1000 F CFA à mon ex-épouse pour assurer le fonctionnement de la maison. J’ai toujours subvenu à ses besoins, que ce soit sa santé, son habillement, ses voyages. Je l’ai emmené faire le pèlerinage à la Mecque. J’ai payé les frais de son opération en Europe alors qu’elle travaille dans la santé, y compris les voitures que je lui ai achetées. Après ses 50 ans, je lui ai offert un chèque de 50 millions de F CFA’’, a-t-il énuméré sous les applaudissements du public venu en masse le soutenir.

‘’Je ne vois pas les biens que j’aurais tenté de lui escroquer. J’avais choisi la communauté des biens. Mais en 1994, j’ai décidé de changer de régime, parce que j’ai pensé que cela devait être gênant sur la base d’endettement que je devais engager’’, a renseigné l’administrateur et directeur général de la CBAO, à l’époque. Avant de continuer : ‘’De plus, je vivais dans une situation difficile avec mon épouse. Ce faisant, j’ai quitté notre principale maison, en juillet 1998. Je ne suis jamais retourné là-bas. Nous avons deux maisons. Je lui avais fait une proposition à ce que cette villa de 2 000 m2 avec piscine, sise à Yoff, où elle vit seule, revienne à nos trois enfants. Mais cela m’a été refusé’’. Pour son dernier mot, Aminata Diack dira : ‘’Je ne l’ai pas épousé pour de l’argent et il semble dire que l’argent ne l’intéresse pas. Cependant, il nous a fait perdre notre bonne réputation. Ce que l’argent ne peut pas acheter.’’
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