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Jugée pour escroquerie: Une commerçante trainée en justice par son frère pour 22 millions

Publié le mercredi 3 mai 2017 | Enquête Plus

© Autre presse par DR
Palais de justice de Dakar

Le tribunal correctionnel de Dakar a jugé jeudi dernier la commerçante Awa Sarr pour escroquerie portant sur plus de 22 millions de FCFA au préjudice de son frère, Boubacar Sarr, un retraité. La dame et son présumé complice, Moustapha Touré risquent un an de prison. La partie civile réclame 30 millions de FCFA. Le délibéré est attendu le 11 mai prochain.

Un fait rarissime ! L’ex agent à Air Afrique, Boubacar Sarr a traduit devant la justice sa sœur consanguine Awa Sarr. Il lui reproche de lui avoir grugé à hauteur de plus de 22 millions de FCFA. Toutefois, la commerçante n’est pas seule dans cette procédure. Le sieur Moustapha Touré a comparu à ses côtés pour complicité du délit d’escroquerie, devant le tribunal correctionnel de Dakar.

Au cours des débats d’audience, le parquet est revenu sur les faits. Selon lui, le plaignant travaillait comme agent à Air Afrique. A sa retraite, il a reçu la rondelette somme de 22,5 millions de FCFA. Voulant subtiliser tout l’argent de son frère, Awa Sarr a décidé, d’utiliser des manœuvres frauduleuses pour aboutir à ses fins. Là, elle a concocté un plan avec son présumé complice Moustapha Touré en vue d’escroquer la partie civile. Un jour, accompagnée du sieur Touré, elle s’est rendue au domicile de Boubacar Sarr.

Lors des discussions, elle fait savoir à son frère que son ami envisageait d’aller en France pour récupérer un héritage qui s’élève à plusieurs millions que lui aurait laissé un homme d’affaires. Cependant, la prévenue déclare que son accompagnant était confronté à des difficultés financières pour effectuer le voyage. Pour cela, il fallait que le sieur Sarr lui prête la somme de 3,5 millions de FCFA pour le visa à rembourser dès son retour. Ayant une confiance aveugle en sa sœur, Boubacar Sarr a immédiatement accepté la demande. Alors qu’il ignorait même la véritable identité de Moustapha Touré qui est réputé être un ‘’grand escroc’’. Ainsi, il leur a remis ladite somme réclamée. Comme si cela ne suffisait pas, la dame a usé d’autres subterfuges pour lui subtiliser d’autres montants exorbitants. La partie civile a fini par vider tout son compte afin de faire plaisir à sa ‘’sœur aimée’’.

Conscient du tour que lui a joué sa frangine, le retraité a porté plainte. Lors d’une perquisition effectuée à la maison de la commerçante, les enquêteurs ont trouvé un passeport diplomatique, des billets de réservations pour Moustapha Touré. Convoquée à la police, la dame n’a pas daigné aller répondre. Mieux, elle n’a pas déféré à maintes reprises aux convocations. Il a fallu qu’on lui présente un mandant d’arrêt pour qu’elle obtempère. L’enquête a révélé que plus de 22 millions ont été volés par Awa Sarr. De cet argent, il en a offert 3 millions à son fils et le reste, elle l’a utilisé pour réfectionner sa demeure.

A la barre, la prévenue a réfuté les accusations de son frère. Elle prétend être victime elle-même des agissements de son présumé complice. ‘’J’ai été escroquée par Moustapha Touré. Je n’ai rien reçu des 22 millions de FCFA. Je n’ai rien vu’’, a-t-elle juré. Son co-prévenu lui a renvoyé la balle. Le sieur Touré a allégué avoir été marabouté par la dame. ‘’J’exécute tout ce qu’elle me disait. Elle m’avait envoûté’’, s’est-il plaint.

Les dénégations des prévenus n’ont pas convaincu l’avocat de la partie civile. Selon la robe noire, Awa Sarr a trahi son frère qui avait une confiance aveugle en elle en lui remettant cette importante somme d’argent. Ce faisant, il a réclamé 30 millions de FCFA en guise de dommages et intérêts.

Dans son réquisitoire, le substitut du procureur a laissé entendre d’emblée que ce procès est celui de la ‘’cupidité’’. A l’en croire, le plan ourdi par les prévenus ne souffre d’aucune contestation. Il a ajouté que les faits sont constants et les papiers trouvés chez la dame sont des éléments objectifs du dossier. Sur ce, il a requis la peine d’un an de prison contre Awa Sarr et Moustapha Touré.

Pour le conseil de la commerçante, la preuve sur la remise n’a pas été rapportée. Compte tenu de ce grief, il a sollicité la relaxe pure et simple de sa cliente. La même demande a été faite par l’avocat de Touré. La décision sur cette affaire sera rendue le 11 mai prochain.

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