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Confirmation de la condamnation à perpétuité de l’ancien président tchadien: Une "mascarade" et un "procès préfabriqué", selon les avocats de Habré
Publié le mardi 2 mai 2017  |  Sud Quotidien
Ouverture
© AFP par SEYLLOU
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




Suite à la confirmation de la condamnation avant-hier, jeudi 27 avril, de l’ancien président tchadien Hissein Habré à la prison à perpétuité par la chambre africaine extraordinaire pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et torture, hier vendredi 28 les avocats de ce dernier, en l’occurrence François Serres et Ibrahima Diawara ont tenu une conférence de presse pour fustiger ce qu’ils qualifient de «mascarade» ou encore «procès préfabriqué».

Les avocats d’Hissein Habré, en l’occurrence Me François Serres et Me Ibrahima Diawara ont profité de leur face à face avec la presse pour dénoncer la mainmise à la fois du ministre de la justice sénégalaise, de l’actuel président tchadien, Idriss Deby et l’Unité Africaine par rapport à cette décision prise par les chambres extraordinaires africaines de condamner l’ancien président tchadien à vie.

Selon Me Serres, «ce procès est un échec des autorités politiques qui ont laissé Idriss Deby être le maitre du jeu judiciaire, en assurant une grande partie du financement. Ce procès est également un procès pour les magistrats en mission auprès des Chambres Africaines Extraordinaires qui ont mis de côté l’essence même de leur mission à savoir l’indépendance, l’impartialité mais aussi et surtout l’équité».

Dans la même lancée, François Serres dénonce la mainmise de l’actuel président tchadien, Idriss Deby et quelques ONG et institutions judiciaires. «Le nouveau président tchadien avait instamment demandé lors des conférences de mise en état, à l’ensemble des parties de préparer une liste de témoins (notamment Khadija Zidane entre autres) qui devaient être entendues lors de ces audiences».

Et d’ajouter « la chambre administrative de la cour suprême, le conseil constitutionnel, les tribunaux correctionnels, tous s’inscrivent dans la poursuite qui visait à l’élimination du président Habré», avait-il déploré.

Quant à Me Ibrahima Diawara faisant également partie de la défense du président Habré, il a dénoncé l’attitude des Chambres Africaines Extraordinaires qui selon lui «ne sont pas compétentes». «Rendre la justice n’a pas besoin d’être extraordinaire ; ce qu’on veut, c’est la justice de tous les jours, la justice qui est fondée sur les principes généraux, qui est identique dans tous les pays du monde», a-t-il indiqué.

Par rapport, au verdict rendu par la justice condamnant Habré à la prison à perpétuité sans qu’il ne puisse bénéficier d’un «procès équitable», Me Ibrahima Diawara a ajouté : «ce qui me fait mal c’est que dans ce Sénégal où on se targue depuis presque 1880 d’être un état de droit, malheureusement c’est dans ce pays que nos hommes politiques ont accepté que l’histoire retienne que c’est ici, sur notre terre, et nulle part ailleurs en Afrique, que s’est tenue une justice africaine extraordinaire».

En guise de conclusion, Me Ibrahima Diawara et François Serres ont lancé un appel au Président Macky Sall pour que Hissène Habré puisse bénéficier d’un procès équitable. «Vous avez Monsieur le Président, la vie d’un homme entre vos mains alors que votre mandat, votre engagement vis-à-vis des Sénégalais, c’était de rendre une justice propre, équitable ».
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