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Verdict du procès en appel de l’ancien président tchadien: La perpétuité confirmée contre Habré
Publié le samedi 29 avril 2017  |  Sud Quotidien
Ouverture
© AFP par SEYLLOU
Ouverture du procès de Hissène Habré
Dakar, le 20 Juillet 2015 - Le procès de l`ancien président tchadien Hissène Habré s`est ouvert, ce matin, à Dakar. L`ancien chef d`État réfugié au Sénégal depuis 1990 est jugé pour "crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture".




Hissein Habré devra passer le reste de sa vie en prison. La Chambre africaine extraordinaire d’Assises d’Appel a confirmé la condamnation en première instance de l’ex-président tchadien à la prison à perpétuité hier, jeudi 27 avril 2017. Toutefois, le tribunal a acquitté M. Habré des actes de viol pour lesquels il était reconnu coupable, tout en maintenant les autres charges, notamment les crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture. L’ex-président tchadien doit verser à ses victimes 82 milliards de F Cfa en vue de leur indemnisation.

C’est la fin d’un long feuilleton judiciaire. L’ancien président tchadien Hissein Habré va passer le reste de sa vie en prison. Les Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées au sein des juridictions sénégalaises pour connaître des crimes commis au Tchad de 1982 à 1990, en ont décidé ainsi. En effet, la Chambre africaine extraordinaire d’Assises d’Appel (des CAE) a confirmé la condamnation en première instance (par la Chambre africaine extraordinaire d’Assises), le 30 mai 2016, de l’ex-président tchadien à la prison à perpétuité hier, jeudi 27 avril 2017.

L’ancien homme fort de Ndjamena va donc purger une peine de réclusion à vie pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et tortures perpétrés dans son pays sous son magistère, entre 1982 et 1990. Toutefois, la Chambre d’Assises d’Appel l’a acquitté des faits de viols pour lesquels il était reconnu coupable en première instance.

UNE DOUBLE FRUSTRATION DE LA DEFENSE

Alors que les conseils des victimes jubilent, la défense, qui a soulevé des impairs, ressent une double frustration. D’ailleurs, les avocats commis d’office pour défendre le président Habré vont se prononcer sur ce verdict en appel lors d’un point de presse prévu aujourd’hui, vendredi 28 avril, à Dakar. Le procès en Appel de Habré a été ouvert le lundi 9 janvier 2017, toujours à la salle 4 du Palais de justice Lat-Dior de Dakar. Le président de la Chambre africaine extraordinaire d'Assises d'Appel des CAE, Wafi Ougadèye du Mali, après les plaidoiries de la défense assurée par Mes Mounir Balal, Mbaye Sène et Mame Abdou Gningue et celle du Procureur général près les CAE, Mbacké Fall, et des avocats de la partie civile, a mis l’affaire en délibéré le 27 avril.

82,290 MILLIARDS A VERSER AU VICTIME, HABRE PERD SA MAISON AUX ALMADIES

Auparavant, le vendredi 29 juillet 2016, délibérant sur la demande de réparation introduite par les parties civiles la Chambre d’Assises avait condamné, au titre des dommages et intérêts de ces dernières, l’ex-président tchadien à payer 20 millions de F Cfa à chacune des victimes d’esclavage. La même somme doit être versée à chaque personne victime de détention arbitraire et des tortures. Les prisonniers de guerre et les rescapés de massacre recevront chacun 15 millions F Cfa alors que les victimes indirectes recevront chacun la somme de 10 millions de F Cfa.

La Chambre d’Assises avait, par ailleurs, rejeté les demandes de réparation collectives formulées par les parties civiles, non sans ordonner l’exécution de la décision. Aussi avait-elle fixé la provision à 10% de la somme allouée à chaque victime et déclaré irrecevable l’appel en garantie de l’Etat tchadien. Elle a, en outre, validé les mesures conservatoires qui avaient été prises.

Bref, en tout, l’ex-président tchadien doit verser à ses victimes 82 milliards 290 millions de F Cfa en vue de leur indemnisation. Et «le tribunal a ordonné la confiscation de ses biens, dont une maison située aux Almadies», a dit Marcel Mendy de la Cellule de communication des CAE à l’APS.

L’AFRIQUE A FINI DE JUGER L’AFRIQUE

Le procès du président Habré a démarré le 20 juillet 2015 aux CAE, avant d’être renvoyé au 07 septembre 2015, le temps de permettre aux avocats commis d’office pour défendre l’ancien homme fort de Ndjamena de s’imprégner du dossier, ses avocats ayant boycotté le procès conformément à la volonté de leur client. Il a été inculpé en juillet 2013 pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture et placé en détention provisoire, après une instruction de 19 mois.

Agé de 74 ans, Hissein Habré a toujours nié les accusations portées contre lui et a choisi d’observer le silence devant les CAE, une juridiction qu’il ne reconnait pas. Le verdict d’hier met ainsi fin à une procédure menée pendant 17 ans par des plaignants et des associations de défense des droits de l’homme. C’est le dénouement d’un procès historique, en ce sens que c’est la première fois qu’un ancien chef d’Etat africain est jugé en Afrique pour des crimes commis durant l’exercice de ses fonctions. C’est donc «l’Afrique qui juge l’Afrique», selon les autorités Sénégalaises et de l’Union Africaine à l’initiative de ce jugement.
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