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Jugé pour crimes contre l’humanité, Hissène Habré définitivement fixé sur son sort jeudi
Publié le jeudi 27 avril 2017  |  AFP
Hissène
© Autre presse par DR
Hissène Habré




Dakar, 27 avr 2017 (AFP) - L’ex-président tchadien Hissène Habré, condamné en 2016 à la prison à vie pour crimes contre l’humanité, sera définitivement fixé sur son sort jeudi avec l’annonce du verdict de son procès en appel tenu en janvier devant un tribunal spécial africain.

Le jugement en appel, comme celui de première instance, s’est déroulé devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées en vertu d’un accord entre l’Union africaine (UA) et le Sénégal, où M. Habré s’est réfugié après avoir été renversé en décembre 1990 par l’actuel président tchadien Idriss Deby Itno.

Ce procès est le premier au monde dans lequel un ancien chef d’Etat est traduit devant une juridiction d’un autre pays pour violations présumées des droits de l’Homme.

Le procès en appel s’était déroulé en janvier devant une cour présidée par le magistrat malien Wafi Ougadèye, qui avait dispensé l’accusé de sa présence dans la salle.

L’audience de jeudi doit commencer à 10h00 (locales et GMT). Jusqu’à quelques heures de son ouverture, rien ne permettait d’indiquer si Hissène Habré y assistera ou sera de nouveau autorisé à s’absenter, décision qui relève de la compétence de Wafi Ougadèye, selon les CAE.

En cas de condamnation, Hissène Habré, aujourd’hui âgé de 74 ans, purgera sa peine au Sénégal ou dans un autre pays de l’UA.

Le 30 mai 2016 il avait été condamné à la perpétuité pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, tortures et viols par le tribunal spécial puis, le 29 juillet 2016, à payer jusqu’à 20 millions de francs CFA (plus de 30.000 euros) par victime.
Une commission d’enquête tchadienne estime le bilan de la répression sous son régime (1982-1990) à quelque 40.000 morts.

- Tous confiants -

Tout au long du procès en première instance qui s’était ouvert le 20 juillet 2015, Hissène Habré avait refusé de s’exprimer ou d’être représenté devant une juridiction qu’il récuse. La Cour avait donc désigné trois avocats commis d’office pour assurer sa défense.

Ce sont ces trois avocats qui ont fait appel, et non les conseils désignés par lui et qui, selon ses instructions, avaient boycotté les débats.

La défense commise d’office a réclamé une annulation de sa condamnation, dénonçant notamment des erreurs affectant la validité du verdict rendu en première instance et contestant certaines accusations contre M. Habré.

Pour jeudi, "nous sommes confiants", a affirmé à l’AFP un de ces avocats n’ayant pas souhaité être identifié: "Nous estimons que nous avons donné des arguments sérieux et valables, de forme comme de fond".

Les avocats des parties civiles ont de leur côté réclamé la confirmation du verdict, à la fois "sur la culpabilité en toutes ses dispositions" et sur la peine, a affirmé à l’AFP Me Assane Dioma Ndiaye. Pour lui, "une peine qui ne serait pas à la dimension des faits serait une déception totale" pour les victimes.

Le juriste américain Reed Brody, qui travaille avec les victimes depuis 1999, n’imagine pas non plus une annulation de la condamnation de M. Habré: "Cela ne semble pas possible" car son acte d’accusation est "parmi les crimes les mieux documentés en Afrique", a-t-il estimé à l’AFP.

cs/jom/ol
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