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Le Soleil N° 13048 du 22/11/2013

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Conservation de la biodiversité : L’aménagement de la forêt de Mbao va coûter plus de 5 milliards de FCfa
Publié le vendredi 22 novembre 2013   |  Le Soleil




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La forêt de Mbao continue de subir des agressions de toutes sortes. Mais grâce au plan d’aménagement initié par la direction des Eaux et forêt et soutenu par l’Apix, un combat est entrepris afin de conserver les fonctions écologiques et la diversité de cette forêt classée. Seulement, les moyens manquent pour relever le défi.

Les femmes de Kamb, un quartier de Keur Mbaye Fall, ont des raisons d’être satisfaites. Principalement celles qui exploitent le périmètre maraîcher de 3 ha situé à l’intérieur de la forêt de Mbao. Grâce au plan d’aménagement de ce bois mis en œuvre par la direction des Eaux et forêts et de la conservation des sols, appuyé par l’Apix, elles bénéficient d’un accompagnement en termes de formation et d’amélioration des techniques de production agricole.

Aujourd’hui, elles ont vu leurs recettes passer du simple au double. Par exemple, dans le troisième trimestre de 2013, leur chiffre d’affaires a connu une hausse de 1.165.950 FCfa. « Nos produits sont biologiques. On ne met jamais de pesticides. Et ce résultat est obtenu grâce à notre système de pointage et l’évaluation mensuelle que nous faisons de nos ventes », explique Binta Wane, la présidente de l’Union des femmes pour le développement de Kamb (Ufdek). Pourtant, cette réussite n’était pas garantie. Elle relève même du miracle, d’autant que le site où les femmes cultivent était un dépotoir d’ordures qui avait fini d’être une véritable agression pour cet espace. Grâce au projet de mise en œuvre du plan d’aménagement de cette forêt classée, beaucoup d’autres réalisations ont commencé à être aperçues à l’intérieur de cet unique poumon vert de Dakar. Un vaste programme de reboisement a été entamé sur un périmètre de 9 ha afin de « transformer les peuplements actuels par une substitution d’espèces de grandeur », avance le colonel Moussa Fall, conservateur de la forêt de Mbao. C’est ainsi que 1.600 plants y ont été introduits. Ce sont, entre autres, des eucalyptus, des flamboyants ou encore des caïcédrats qui vont peupler l’espace. D’une longueur de 7 km, la forêt continue de subir les agressions des populations riveraines, et les risques d’assèchement sont bien réels. C’est ainsi que des travaux ont été réalisés cette année, permettant un endiguement du marigot sur 300 mètres, de même que son reprofilage et la plantation de 5.400 propagules.

Sécuriser la forêt et attirer les investisseurs

Afin de désenclaver Kamb et d’autres localités de Keur Mbaye Fall, un ouvrage de franchissement a été réalisé. L’infrastructure permet également de recueillir les eaux de pluie de la cité Aïnoumady et de Keur Massar. Une mare artificielle a été créée dans ce sens. Cependant, le plan d’aménagement va comporter d’autres ouvrages, tels qu’un verger à graines, un herbier national, un parc animalier, un espace récréatif privé, une cavalerie forestière avec terrain d’entrainement et campement. Chacun de ces projets dispose d’un dimensionnement technique et financier, et une réunion de validation est prévue à l’Apix la semaine prochaine. « Le taux d’avancement de ce plan d’aménagement est très satisfaisant. La forêt fait partie intégrante de l’autoroute à péage et, dans ce cadre, nous participons aux mesures d’accompagnement sociales et environnementales », a souligné Alé Badara Sy, chargé de mission Environnement à l’Apix.

Même si l’Apix et Eiffage se sont engagés à injecter un peu plus de 950 millions de Fcfa pour la mise en place de ce plan d’aménagement, il reste que le projet est loin d’être bouclé. Selon le colonel Mamadou Fall, coordonnateur de ce plan d’aménagement de la forêt, le budget estimatif est évalué à un peu plus de 5 milliards de FCfa. Donc, ce qui importe aujourd’hui, estime-t-il, c’est de sécuriser la forêt afin d’attirer les partenaires privés à investir pour que cet espace soit un lieu où il fera bon vivre. Pour l’heure, même si un pas a été franchi avec les activités de maraîchage des femmes de Kamb, on est loin du compte. De plus, la forêt n’est toujours pas épargnée des agressions qui ont pour noms spéculation foncière, pollution, feux de brousses, trafic de bois, etc.

Maguette NDONG

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