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Étude du GEEP sur les grossesses en milieu scolaire: Une baisse entre 2015 et 2016
Publié le samedi 15 avril 2017  |  Sud Quotidien




Rien que pour l’année 2016, le rapport du Groupe pour l'Étude et l'Enseignement de la Population (Geep) fait état de 1162 cas de grossesses chez les adolescentes âgées de 13 à 19 ans en milieu scolaire. Un chiffre qui a connu une baisse, puisse qu’il était de 1971 cas de grossesses en 2014.

Pour le présent rapport du Geep, cette étude a été effectuée dans les établissements du public au cours de l’année scolaire 2015/2016 sur l’étendue du territoire sénégalais et s’inscrit dans le prolongement de leur étude exploratoire réalisée en 2014. Selon le rapport : «la collecte des données a été effectuée dans 872 établissements sur les 1309 Cem et lycées existants (Source : DEMSG), soit un pourcentage de complétude de 66,62%. Le nombre d’écoles où des cas de grossesse ont été recensés s’élève à 460 soit un taux de 35,14%».

A Dakar, l’étude renseigne que la collecte des données a couvert 52 établissements publics sur 152, soit un taux de 38%. Par contre, la première étude exploratoire réalisée en 2014 sur les grossesses chez les adolescentes avait touché 549 établissements sur 1278, soit un taux de complétude de 42,4 %.

LA PLUPART DES ZONES EN BAISSE

La présente étude a permis d’enrôler quelques zones laissées en rade comme Oussouye, Nioro et Guinguinéo, aux Ief de Goudiry et Bakel à Tambacounda où les données n’étaient pas disponibles lors de la première étude. La répartition par région des 1162 cas de grossesses recensés se présente comme suit, selon l’étude : Ziguinchor (164 cas), Tambacounda (126 cas), Saint Louis (113 cas), Kaolack (109 cas), Fatick (108), Kolda (102 cas), Sédhiou (101 cas), Matam (84 cas), Kaffrine (59 cas), Louga (53 cas), Diourbel (48 cas), Thiès (46 cas), Kédougou (21 cas) et Dakar (28 cas).

En comparant ces chiffres avec les données de l’enquête réalisée en 2014 dans certaines localités où les statistiques étaient disponibles, le Geep renseigne qu’ «on constate une baisse des cas de grossesses». Par exemple, à l’IEF de Bignona 1, le nombre de cas de grossesse a été divisé par deux, passant de 89 en 2014 à 46 cas en 2016. A Sédhiou, le nombre de cas de grossesses est passé de 171 à 101 cas en 2016.

A Kédougou, sur les 35 établissements d’enseignement moyen et secondaire que compte l’académie, seuls 3 établissements ont enregistré des cas de grossesses pour 21 écoles alors qu’ils étaient une quinzaine d’établissements en 2014. A Dakar, le nombre de cas est passé de 39 à 28.

IEF DE BIGNONA 2 EN HAUSSE

Par contre, à l’inspection de l’éducation et de la formation (Ief) de Bignona 2, le rapport révèle que les cas de grossesses ont connu une hausse. Selon le rapport du genre, 88 cas de grossesses ont, en effet, été recensés en 2016 alors qu’en 2013/2014, le nombre de cas de grossesse recensés est 49. A Tambacounda et à Matam, la hausse des cas de grossesses est liée à la forte prévalence des mariages précoces en rapport avec la migration internationale. Par exemple, à Matam, 54, 41% des cas de grossesses concernent des filles mariées à des émigrés. De plus, c’est dans la région de Matam que l’on a constaté le plus fort pourcentage d’adolescentes mariées mères, 81%, suivi de Kaffrine 69,5%, de Saint Louis 68,8%, Diourbel 64,6%, Louga 64,4%.

REPARTITION DES GROSSESSES SELON L’AGE

La répartition selon l’âge révèle que 48,4% des filles mères sont âgées de 13 ans et 15 ans et 29,8% ont entre 16 ans et 17 ans. Si l’on analyse les statistiques de manière globale, on constate que le nombre de cas de grossesses diminue avec l’âge. Il est de 21,9% entre 18 et 19 ans. Toutefois, on constate des disparités selon le statut matrimonial. En effet, chez les filles célibataires la survenue d’une grossesse diminue fortement avec l’âge, surtout au-delà de 16 ans. Par contre chez les filles mariées, les cas de grossesse augmentent avec l’âge, particulièrement dans la tranche d’âge située entre 16 ans et 19 ans.

Les grossesses sont plus précoces dans les régions de Kolda, Kédougou, Tambacounda Saint Louis. Dans ces localités, le pourcentage des filles mères âgées entre 13 et 15 ans se situe respectivement à 62,7%, 61,9% et 61,1% (du total des cas de grossesses). De plus, la fécondité est plus précoce chez les filles célibataires que celles qui sont dans les liens des mariages.

A Kolda, le rapport de l’Inspection médicale des écoles (IME) fait état de 5 cas de grossesse concernant des élèves qui sont en classe de CM2 âgées entre 13 ans et 15 ans, toutes célibataires. Si l’on prend en compte le niveau d’étude, les grossesses chez les adolescentes sont plus constatées dans le premier cycle que dans le second. 76, 9% des cas de grossesses concernent des filles qui sont dans les classes entre la 6ème et la 3ème contre 23,1% dans le secondaire.

A Kédougou, les 21 cas de grossesses recensés touchent des filles du premier cycle. En ce qui concerne, la situation scolaire, des filles mères, 44, 3% ont fait l’objet d’une suspension d’étude ou d’abandon, 37,3% ont redoublé et 5% sont passées en classe supérieure. Dans de nombreux établissements, l’implication des autorités scolaires, des parents d’élèves et des clubs appuyés par des partenaires, a permis de réduire les cas de grossesses et de lutter contre les mariages précoces. Toutefois, des efforts restent encore à mener pour parvenir à « zéro grossesse chez les adolescentes en milieu scolaire».
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