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Élections législatives de 2017: Le jeu des alliances
Publié le mardi 11 avril 2017  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par SB
Le front "Wattu Sénégal" confirme sa marche du 14 octobre
Dakar, le 05 octobre 2016 - Le Front "Wattu Sénégal" a tenu une réunion pour s`exprimer sur les points saillants de l`actualité nationale. Les partis de l`opposition ont par ailleurs confirmé la tenue de leur marche du 14 octobre.




A presque trois mois des futures échéances législatives, les tractations vont bon train dans le landerneau politique sénégalais. Si les choses semblent moins complexes au sein de la mouvance présidentielle, ce n’est pas le cas du côté de l’opposition qui s’attelle à un jeu d’alliances qui, si elles aboutissent, peuvent mettre en difficulté le Président Macky Sall.

Les élections législatives de 2017 sont pleines d’enjeux. Si elles apparaissent comme un moment de confirmation pour le camp présidentiel, elles se présentent à l’opposition comme une occasion de résurrection et de repositionnement dans l’échiquier politique national, surtout après cinq ans de règne de maître de l’actuel locataire du palais de la République. Les enjeux de ces joutes électorales sont d’autant plus importants qu’à quelques trois mois de la date de leur tenue, ça manœuvre dans tous les sens.

Que ce soit du côté de la mouvance présidentielle ou celui de l’opposition. Celle-ci, plus ou moins déstructurée durant les cinq premières années de règne du Président Macky Sall par une stratégie de musellement et de déboulonnement des bases du Parti démocratique sénégalais, le principal parti d’opposition, à travers un mouvement de transhumance politique et une traque dite des biens supposés mal acquis, tente de recoller les morceaux après moult vaines tentatives.

Accord de principe entre les différents leaders de l’opposition

Entre l’emprisonnement du candidat du PDS Karim Wade, à six ans de prison, d’Aïda Ndiongue, d’Oumar Sarr, d’Abdoulaye Aziz Diop etc., dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis, la radiation d’Ousmane Sonko qui s’est signalé à l’opinion publique sénégalaise par la pertinence de ses idées, et le procès intenté contre l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, devenu l’un des plus farouches opposants du président de la République, l’isolement politique du patron de Rewmi, Idrissa Seck, le régime a fort bien manœuvré durant ces cinq dernières années pour étouffer une opposition qui a eu du mal à avoir un agenda commun. Cette stratégie qui, jusqu’ici a été payante, s’alanguit au fur et à mesure que l’on s’approche des prochaines joutes.

Jusqu’ici dispersées, les différentes forces de l’opposition tentent de se retrouver à travers le Front pour la défense du Sénégal/Manko wàttu Senegaal. Selon le chargé de la communication du PDS, Mayoro Faye, un accord de principe est déjà trouvé entre les différents leaders de l’opposition. A ce jour, il ne reste, selon lui, que les modalités d’alliance à définir. ‘’La coalition va se construire et l’ensemble des partis de l’opposition iront ensemble dans une liste commune. Au grand maximum, il y aura deux grandes coalitions avec d’une part, le PDS, Bokk gis gis de Pape Diop, Rewmi d’Idrissa Seck qui revient et autres partis d’opposition, et d’autre part Fada qui va aller avec Souleymane Ndéné Ndiaye. C’est une coalition qui va aussi recueillir les dissidents du PS et de l’AFP’’, déclare Mayoro Faye. Qui soutient qu’il ne peut pas pour le moment déterminer la position d’Abdoulaye Baldé qui ne prend pas jusqu’ici part aux tractations de l’opposition.

Tractations au sein de Manko

D’ailleurs, c’est à travers ce cadre que l’opposition compte participer aux prochaines élections législatives. Si on en croit l’ancien responsable de l’Alliance des forces de progrès (AFP), Mamadou Goumbala qui milite aujourd’hui au Grand Parti de Malick Gakou, des discussions sont en train d’être menées au sein de cette coalition pour trouver un consensus. ‘’Nous, au niveau du GP, ce que nous souhaitons et que nous voulons demander aux autres partis membres de MWS, c’est d’aller ensemble aux élections législatives, dans le cadre d’une liste unique. Nous souhaitons aller avec toutes les composantes de Manko.

Les pourparlers sont engagés entre les leaders qui sont conscients des enjeux du moment, mais aussi de leurs atouts et de leurs faiblesses’’, révèle l’ancien compagnon de Moustapha Niasse, contacté par EnQuête. Selon Mamadou Goumbala, ‘’depuis l’alternance de 2000, aucun parti au pouvoir ne peut à lui seul gagner un département à plus forte raison un seul parti d’opposition’’. C’est pourquoi il demande aux différents leaders de MWS de s’entendre autour de l’essentiel et d’aller ensemble à ces joutes. ‘’Le peuple nous demande d’aller ensemble à ces élections. C’est une demande sociale’’, soutient-il avant de prévenir ses camarades en ces termes : ‘’Soit on est ensemble, on gagne ; soit on est dispersé, on perd.’’ ‘’On voit dans BBY des agitations et des querelles. Mais malgré tout, elle reste une coalition solide et Macky Sall, qui a les moyens de l’Etat en sa disposition, ne lésinera pas sur les moyens. Pour faire face au bloc BBY, il faut un bloc solide et soudé en face de lui’’, déclare-t-il.

Fada : ‘’toute l’opposition ne peut pas aller ensemble’’

Si l’ensemble des leaders de l’opposition sont conscients de la nécessité d’aller ensemble aux élections législatives, ils ne s’entendent pas sur les modalités de cette participation. Alors que beaucoup d’entre eux théorisent la liste unique, certains de leurs camarades pensent que cela relève tout simplement de l’utopie. ‘’Ce n’est pas possible que tous les partis de Manko partent ensemble sur une seule liste. Ce serait ingérable. Il faut au moins trois à quatre listes’’, estime Modou Diagne Fada. ‘’Même Macky Sall ne peut pas avoir une liste unique’’, renchérit Mayoro Faye. Revenant à la charge, l’ancien président du groupe parlementaire ‘’Libéraux et démocrates’’ appelle par la même occasion les leaders de Manko à la cohérence dans la démarche. ‘’Il s’agit d’élections législatives, soit on est ensemble au niveau national, on l’est sur la départementale ; soit nous ne sommes pas ensemble sur la nationale, on ne peut pas aller ensemble au niveau départemental’’, souligne-t-il. Modou Diagne Fada qui envisage d’aller à ces joutes électorales sous la bannière d’une coalition, soutient ainsi être en contact avec d’autres partis d’opposition. Cependant, il précise que si les discussions n’aboutissent pas, son parti Les démocrates réformateurs fera cavalier seul.

L’axe Abdoul Mbaye-Sonko-Hélène Tine se dessine

Parallèlement aux tractations qui se mènent entre le PDS et ses alliés traditionnels de la coalition Manko wàttu Senegaal, d’autres négociations s’opèrent en sourdine entre l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, par ailleurs président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT), l’ex-porte-parole de l’AFP, Hélène Tine et l’ancien inspecteur principal des Impôts et des domaines, Ousmane Sonko, président des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, (PASTEF). Même si jusqu’ici rien n’est encore retenu entre ces différents leaders, ils sont très avancés dans les négociations, d’après certains interlocuteurs qui se sont confiés à EnQuête. Mais jusqu’ici, aucun d’entre les leaders en question ne veut s’épancher sur le sujet. ‘’Pour l’instant, je ne peux pas discuter avec des gens et mettre cela sur la place publique. Retenez simplement qu’il y a des discussions partout, que ce soit dans la mouvance présidentielle ou dans l’opposition. Moi, je suis une femme politique indépendante et je respecte tous les partis politiques’’, confie au bout du fil, Hélène Tine.

Avenir Sénégal bi nu bëgg tisse sa toile

Même si des tractations sont menées presque dans toutes les chapelles politiques, les jeux d’alliance demeurent jusqu’ici un mystère. A la plate-forme Avenir Sénégal bi nu bëgg, également, les tractations sont menées dans le plus grand secret. Selon l’un des initiateurs de ladite plate-forme, Cheikh Tidiane Dièye, ils sont ouverts à tous les partis politiques, mouvements citoyens, associations de jeunes et de femmes et personnalités indépendantes qui partagent leurs idéaux et qui ont comme repère les conclusions des Assises nationales et de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI). ‘’Pour aller aux élections législatives, on a rassemblé le maximum d’associations et cherché des porteurs d’enjeux comme les artisans, les ouvriers et autres catégories socioprofessionnelles, les associations de femmes et de jeunes qui sont dans les quartiers et qu’on a investis au niveau local. Nous continuons ce travail et nous poursuivons les discussions pour nous entendre sur les principes et les modalités d’aller ensemble à ces élections’’, confie Cheikh Tidiane Dièye.
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