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Reconnus coupables de la mort de Cherif Adouane Ndaw: Les sapeurs-pompiers Lat Ndoye et Baye Thiaw condamnés à 2 ans et 6 mois
Publié le lundi 3 avril 2017  |  Enquête Plus
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© Autre presse
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Le délibéré sur l’affaire de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort de l’élève sapeur-pompier Chérif Adouané Ndaw est tombé, hier. Le tribunal militaire a infligé une peine de 5 ans dont 2 ans et 6 mois ferme contre Lat Ndoye et Baye Thiaw. Les autres prévenus ont obtenu la relaxe. Avec cette condamnation, les coupables filent tout droit vers la radiation. Toutefois, la défense s’est pourvue en cassation contre cette décision.

‘’Ils ont tué notre Chérif Adouané Ndaw. Ils vont payer pour ce crime’’, pleure une jeune femme, emmitouflée dans un ensemble wax. Mine triste, les yeux larmoyants, une autre lance, à sa sortie de la salle 2 du palais de justice de Dakar abritant le tribunal militaire de Dakar, hier : ‘’Ils sont tous coupables.’’ Mais ce n’est pas la conviction du juge du tribunal militaire de Dakar, Ndary Diop. Pour ce dernier, seuls le sergent-chef Lat Ndoye et le caporal Baye Thiaw ont provoqué la mort de l’élève sapeur-pompier. En guise de sanction, les coupables ont été condamnés à 5 ans dont 2 ans et 6 mois ferme. Une peine qui couvre largement leur détention préventive à la Maison d’arrêt de Reubeuss (Mar), car ils ont été placés sous mandat de dépôt depuis décembre 2013.

Mais, même avec cette liberté retrouvée, Lat Ndoye et Baye Thiaw ont reçu une autre condamnation. Celle de la radiation dans l’armée, puisqu’ils ont écopé de plus de 3 mois de prison. En sus, le tribunal militaire a dégagé l’entière responsabilité de l’Etat dans cette affaire et a condamné les deux coupables à payer solidairement la somme de 20 millions de F CFA à la famille du défunt. Alors que l’avocat de la partie civile, Me Assane Dioma Ndiaye, avait réclamé 50 millions de F CFA, en guise de dommages et intérêts, avant de demander au tribunal de déclarer l’Etat du Sénégal civilement responsable. Ce que l’agent judiciaire de l’Etat avait contesté. Il avait demandé au juge de débouter la partie civile de sa demande. A l’en croire, l’Etat n’a rien à voir dans cette affaire.

Poursuivant la lecture du délibéré de ce dossier de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort de Chérif Adouané Ndaw, le président Ndary Diop a prononcé la relaxe au bénéfice du doute pour Onassis Backouch Ndji Bassang et Jean Baptiste Médar Sagna. Les adjudants Cheikh Sadibou Weundeulou Ndir et Samba Adji ont, eux, été relaxés purement et simplement.

La défense se pourvoit en cassation contre la radiation

Ayant rappelé la devise des sapeurs-pompiers qui est : ‘’Sauver ou périr’’ et non de tuer, lors de ce procès tenu le 10 mars dernier, le parquet avait demandé la disqualification des délits retenus contre Sagna et Bassang en complicité et avait requis 2 ans dont 6 mois ferme. Cette même peine a été sollicitée à l’encontre de Samba Athie et de Cheikh Ndir et 5 ans contre Lat Ndoye et Baye Thiaw.

En fait, l’élève Chérif Adouané Ndaw est décédé, alors qu’il se trouvait en formation au camp Michel Le Grand de Thiès. Le certificat médical délivré par le Commandant Mamadou Mansour Fall de l’hôpital Principal de Dakar, devenu Colonel, atteste que l’élève sapeur-pompier est mort des suites de ‘’contusions musculaires diffuses par coups et blessures compliquées, d’insuffisance rénale associée à un paludisme grave avec défaillance neurologique rénale et hématologique’’. L’enquête a révélé que, dans la nuit du 31 au 1er décembre 2013, lors du stage pour le Certificat d’aptitude technique (Cat) numéro 1, des sévices corporels avaient été infligés à Chérif Ndaw par les encadreurs Lat Ndoye, Baye Thiaw, Onassis Bakouch Ndji Bassang et Jean Baptiste Médard Sagna sur instructions des adjudants Cheikh Sadbou Abib Weundeulou Ndir et Samba Adji.

43 témoins ont été entendus à l’enquête. Toutefois, les six prévenus n’ont jamais reconnu les faits. Au cours de leurs plaidoiries, les conseils de la défense ont déploré le fait qu’il n’y ait pas un autre rapport d’expertise sur l’autopsie. Ainsi, ils avaient demandé la requalification des faits en coups et blessures simples et de leur faire une application extrêmement bienveillante de la loi. ‘’Il y a deux certificats médicaux contradictoires. Nous sollicitons la relaxe au bénéfice du doute, à défaut d’une relaxe pure et simple’’, avaient plaidé les avocats. Qui, suite à cette décision de condamnation, annoncent qu’ils vont porter l’affaire devant la Cour suprême. ‘’La défense s’est pourvue en cassation contre la radiation de nos deux clients’’, a dit le commandant Mamadou Birane Wane.

Gisèle Wato Guèye et son assistant jugés devant le tribunal correctionnel pour faux

Par ailleurs, le chef de service d’anatomie à l’hôpital Le Dantec, Gisèle Wato Guèye et son assistant Ibou Thiam, poursuivis pour faux dans cette affaire, seront jugés devant le tribunal correctionnel pour faux dans cette affaire. On leur reproche d’avoir établi un faux certificat de genre de mort, en déclarant que la mort de Chérif Adouané Ndaw était naturelle. Une autre bataille judiciaire à laquelle la famille de l’élève sapeur-pompier va prendre part, dans les jours à venir.
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