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Condamné à 7 ans de travaux forcés: La jeune mariée a tué son enfant né hors mariage
Publié le mercredi 29 mars 2017  |  Enquête Plus
Justice
© Autre presse
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Jugée pour infanticide devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Diourbel, Diouldé Faye, âgée de 35 ans, a écopé d’une condamnation de sept ans de travaux forcés.

Diouldé Faye, placée sous mandat de dépôt pour infanticide, le 2 avril 2015, purgera cinq autres années avant de humer l’air de la liberté. C’est ce qu’a décidé hier la chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Diourbel en la condamnant à sept ans de travaux forcés pour infanticide. Les faits se sont déroulés le 30 mars 2015.

Ce jour-là, les éléments de la brigade de la gendarmerie de Baba Garage, avisés par une personne anonyme, ont trouvé, grâce au concours des sapeurs-pompiers, dans le village de Toungor (commune de Dinguiray département de Bambey), le corps d’un nouveau-né en état de décomposition. Ils ont ensuite arrêté le même jour la personne soupçonnée, Diouldé Faye. Cette dernière, mariée avec Talla Faye, avait contracté une grossesse hors mariage et avait accouché deux jours plus tôt au village de Sine Lèye Kane chez Senghor Ba, un ami de son père. Pourtant lorsqu’elle quittait son domicile familial sis à Toungor, elle avait fait croire à son père qu’elle se rendait à Louga pour soigner une dent.

Devant les juges hier, l’accusée a, durant toute son interrogation, réitéré ses dénégations faites à l’enquête préliminaire et à l’instruction. Diouldé Faye a en effet nié l’infanticide soutenant que la mort de son enfant résulte de circonstances naturelles. ‘’J’ai quitté le village de Sine Lèye Kane deux jours après mon accouchement pour regagner Tounghor. En cours de route, j’ai constaté que le bébé ne respirait plus mais j’avais peur d’aviser Samba Sow qui me transportait sur la charrette.

A cause du vent et de la faim, mon nouveau-né a fini par mourir ; il n’avait pas tété le sein pendant trois jours. C’est pourquoi je l’ai enterré dans les toilettes à mon arrivée’’, s’est-elle défendu. Mais l’accusée sera enfoncée par les témoins. Binta Sow et Dickel Ka, épouse de Senghor Ba, ont renseigné que l’accusée a allaité le bébé pendant les deux jours ayant suivi son accouchement. Quant à Samba Sow, il a soutenu qu’à leur arrivée au village, la mère de l’accusée, Ngagnie Diouf, a récupéré le bébé qui était bien portant. Comme si ces témoignages à charge ne suffisaient pas déjà, Senghor Ba a révélé dans sa déposition que Diouldé Faye a accouché dix jours après son arrivée dans son domicile. Cependant, l’accusée a allégué avoir mis au monde son enfant après trois mois de séjour chez l’ami de son père.

Dans son réquisitoire, le représentant du parquet a souligné l’intention ‘’irrévocable’’ de l’accusée matérialisée par la dissimulation de sa grossesse, l’accouchement à l’insu de son entourage et l’inhumation clandestine du corps. Autant d’arguments qui font qu’il a demandé au tribunal de condamner Diouldé Faye à dix ans de travaux forcés. La défense, assurée par Me Serigne Diongue, a plaidé la thèse de la mort naturelle évoquant les difficiles conditions de voyage de sa cliente, deux jours après son accouchement. Puis, il a plaidé l’acquittement à titre principal ou une application bienveillante de la loi à titre subsidiaire. Après délibéré, la Chambre criminelle a déclaré Diouldé Faye coupable d’infanticide.
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