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Exploitation des hydrocarbures: Vers une deuxième raffinerie de 7 millions de tonne/an
Publié le mardi 28 mars 2017  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Grande Interview du directeur général de Petrosen
Dakar, le 09 Février 2016 - Le Directeur général de Petrosen a été interrogé sur les questions d`actualités, notamment celles relatives à la découverte de pétrole au Sénégal.




Le Sénégal envisage de construire une deuxième raffinerie pour tirer meilleur profit de la rente pétrolière en perspective d’exploitation dans les années à venir. C’est ce qu’a indiqué samedi dernier à Saly (Mbour), Mamadou Faye, directeur général de Petrosen dans le cadre d’un séminaire de deux jours, portant la thématique suivante : «L’exploration et la production pétrolière et gazière», à l’attention du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes).

En phase avec les récentes découvertes pétrolières, dont l’exploitation est attendue à compter de 2021, à présent le Sénégal a pris l’option de la valorisation des produits pétroliers. Et pour ce faire, compte tenu de la faible capacité de production de la Société africaine de raffinerie chiffrée à 1,2 million de tonnes par an contre 2,2 millions de tonnes en besoin local et 4 millions de tonnes besoin sous-régional, la Sar semble être ‘’obsolète’’ au regard des nouvelles normes de l’Association des raffineries africaines (2020-2024) en matière de responsabilité sociétale.

Sous ce rapport, le Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos Pétro-Gaz) en collaboration avec les entités concernées se penche sur le cahier de charges, à savoir la construction d’une deuxième raffinerie, la construction d’un complexe pétrochimique, le développement du secteur de l’électricité, la formation dans métiers du pétrole et l’allègement fiscal des services pétroliers.

«Aujourd’hui, de nouvelles perspectives en matière de croissance et de développement pour le Sénégal se dessinent, notamment avec les retombées pétrolières. Et sur ce, nous pensons que la Sar, d’une manière ou d’une autre, aux capacités de production limitées, et moins adaptée aux nouvelles configurations en matière de raffinerie, nous amène à penser à la construire d’une nouvelle raffinerie de 6 à 7 millions de tonnes par an. Ceci, en vue de répondre aux besoins du marché local et sous régional d’une part et aux exigences de l’Association des raffineries africaines (Ara) en termes de respect des normes sanitaire, sécuritaire… d’autre part», a soutenu Mamadou Faye.

Le directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen) avait fait une telle sortie samedi dernier à Saly (Mbour) dans le cadre d’un séminaire de deux jours (24-25), de mise à niveau du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes), portant thématique: «L’exploration et la production pétrolière et gazière».

Etayant son argument, le Dg a laissé entendre que «la Sar est vieille de plus de 50 ans (1964) et quelle ne répond plus en termes de d’offres et de lubrifiants. Aujourd’hui, un rapport technique de la Sar est en cours pour l’amélioration des conditions de traitement des produits pétroliers. Nous attendons ledit rapport. Et c’est seulement après connaissance du rapport que nous verrons quel choix faire pour répondre aux besoins d’approvisionnement du marché local et sous régional. Et pour ce qui est de l’intérêt du Sénégal, le gouvernement pourra être amené à prendre des options et parmi celles-ci : la fermeture de la Sar», fera savoir le patron de Pétrosen.

AISSATOU SY, CONSEILLER JURIDIQUE A PETROSEN : «Le cadre légal globalement attractif»

Faisant le point sur le cadre juridique et réglementaire exploration-production des hydrocarbures, Aissatou Sy, conseiller juridique de préciser que «le Sénégal n’est pas encore un pays producteur». Toutefois, dira-t-elle : «Force est de souligner que le bassin sédimentaire fait l’objet d’une exploration intense. Ce, depuis la création de Petrosen en 1981. Ce qui a conduit à la découverte et à la production d’une petite quantité de gaz dans la zone de Diamniadio et Gadiaga en 1986 et en 2000, à la découverte de pétrole brut en novembre 2014 (bloc de Rufisque Offshore, Sangomazr Offshore profond) et de gaz (Saint Louis Offshore profond et Cayar offshore profond en décembre 2015).

Fort de tout cela, Madame Sy sur les contrats type de préciser que conformément au Code pétrolier deux possibilités de signer se dégagent : soit un contrat de recherche et de partage de production d’hydrocarbures (Crpp) en plus de l’accord d’association ; soit une convention recherche et d’exploitation des hydrocarbures en plus de l’accord d’association et de l’accord d’association.
Et dans le cadre du Crpp le taux de recouvrement est de 65% onshore au grand maxi et 75% maxi en offshore, explique t-elle.

Dans les contrats type, l’accord d’association entre Petrosen et la société internationale définit et fixe l’organisation, le fonctionnement des comités techniques et financiers, les exigences en matière d’élaboration des budgets, les règles d’approbation (quorum, majorité).
Toutefois, poursuit-elle: «La convention permet à l’Etat de percevoir des redevances sur la production conformément aux termes convenus à l’avance notamment les termes contractuels à savoir la période initiale (maximum 4 ans), le premier renouvellement (maximum 3 ans), le second renouvellement (maximum 3 ans), les rendus de surface (%)…

S’agissant de l’impôt sur la société (Is), il se chiffre à 30%, le taux de recouvrement entre 50 et 75% selon onshore ou offshore. Pour la revenue tranches de production, elle reste négociable et pour la Petrosen en terme de participation, elle est de 10% (portés) avec un Up to 20% (working après commercialité prouvée).

Au chapitre de la gestion contrôle des opérations pétrolières, elle liste entre autres structures concernées, les autorités administratives pour la gestion et le contrôle, les inspecteurs assermentés (douanes, impôts, agents techniques et opérationnels), le contrôle a priori, plan d’abandon et exigence de la provision… audit des coûts. Mieux, s’agissant du développement durable, elle fera noter que dans cadre du développement durable la croissance économique est intimement liée à la protection de l’environnement immédiat…, la réhabilitation et la restauration des sites ainsi que la problématique de l’expropriation pour cause d’utilité publique…

En définitive, elle mentionne que cadre légal est globalement attractif et se matérialise par l’attraction de l’investissement direct étranger dans l’exploration production des hydrocarbures, l’incitation en exploration et contribution en production, la promotion régulière du bassin sédimentaire pour faire du Sénégal un «hub pétrolier», les découvertes et enfin usage des meilleures pratiques pour sécuriser les opérations etc.

JOSEPH MEDOU, DIRECTEUR DE LA PRODUCTION ET DE L’EXPLORATION A PETROSEN : «Seules les compagnies s’aventurent dans l’exploration...»

Les fonds à injecter dans l’exploration pétrolière ou gazière en onshore et surtout en offshore sont conséquents et les résultats peu probants. Et sous ce rapport «aucun Etat puissant soit-il ne saurait s’aventurer dans une telle prospection peu prometteuse. D’où l’utilité à tout Etat détenteur de rente pétrolière et gazière de disposer d’un code pétrolier définissant le cadre juridique et réglementaire exploration-production des hydrocarbures», a expliqué Joseph Médou, directeur de la production et de l’exploration à Petrosen dont la communication a porté sur la promotion et l’évolution de la recherche pétrolière au Sénégal.

Toutefois, rassure-t-il, «Aujourd’hui, en offshore ou se sont positionnés les engins pour forer, nous disposons d’éléments qui suivent tout ce qui s’y passe. Nous recueillons les données que nous analysons et traitons pour conformité avec celles livrées par les compagnies. Des visites de terrain sont faites régulièrement. Nous sommes outillés pour suivre et comprendre les études réalisées ou à réaliser. Tout ceci, dans une étroite collaboration avec les compagnies», rassure t-il.

Il fera noter que des campagnes d’évaluation de ces découvertes de pétroles à Sangomar offshore profond et de gaz à Saint-Louis offshore profond ont été lancées et poursuivent.

Il ajoute que Petrosen dispose de matériel qui permet de relever les donner en temps réel, suivant les différents processus allant du prélèvement à l’analyse en passant par l’évaluation des données. «C’est un énorme travail que nous abattons», a-t-il dit. Ce qui, aux yeux de Mame Anta Guèye, technicien en hydrocarbures au ministère de l’Energie et des énergies renouvelables, apparait comme une véritable ‘’prouesse’’.
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