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Entretien avec Sira Ndiaye, députée aperiste: ‘’Barthélemy Dias doit être exclu du groupe parlementaire BBY’’
Publié le mardi 28 mars 2017  |  Enquête Plus
Référendum
© aDakar.com par MC
Référendum - Le maire de Mermoz Sacré-Coeur a voté
Dakar, le 20 mars 2016 - Les opérations de vote suivent leur cours dans le centre de vote de l`école Mass Massaër Niane 1 des Baobabs. Le maire de Mermoz Sacré-Coeur, Barthélémy Dias y a accompli son devoir civique. Photo: Barthélémy Dias, maire de Mermoz Sacré-Coeur




Suite à l’incident survenu jeudi dernier à l’Assemblée nationale, lors du passage du Premier ministre, Sira Ndiaye demande au président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar d’expulser Barthélemy Dias de la majorité. Selon la responsable de l’Alliance pour la République dans le département de Mbour, le pays n’a pas besoin d’une personnalité politique comme Barthélemy Dias. Dans cet entretien avec EnQuête, elle revient sur le bilan des cinq ans de règne du Président Macky Sall.

Le Premier ministre a fait face à la représentation nationale pour la sixième fois, dans le cadre des questions d’actualité au gouvernement. Quels enseignements tirez-vous de sa prestation ?

Je voudrais d’abord féliciter le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne pour sa constance et sa maîtrise de ses dossiers. C’est toujours un plaisir pour nous, en tant que parlementaires, de recevoir le Premier ministre et le gouvernement à l’Assemblée nationale, afin qu’ils puissent expliquer aux Sénégalais ce qui est en train d’être fait, dans le cadre du Plan Sénégal émergent. Dans notre mission parlementaire, cela nous permet de contrôler l’action gouvernementale. Parce que le parlementaire, au-delà de voter des lois, a l’obligation de contrôler l’action du gouvernement. Nous sommes très satisfaits en tant que parlementaires, mais surtout en tant que députés de la majorité qui soutiennent la politique du Chef de l’Etat.

L’affaire Khalifa Sall est constamment revenue dans les discussions, lors du passage du PM. Qu’elle appréciation faites-vous de ce dossier ?

Je voudrais d’abord préciser que ce dossier n’est pas politique. Je m’en tiens aux éclairages que le PM a eu à faire devant la représentation parlementaire, devant le peuple sénégalais et devant les journalistes. Contrairement, à ce que pensent certains, Khalifa Sall ne peut pas être une menace pour le Président Macky Sall. Le chef de l’Etat n’a même pas le temps de combattre un adversaire politique. Sa seule préoccupation, c’est l’émergence du Sénégal. Je voudrais aussi rappeler que la loi reste générale et impersonnelle. Khalifa Sall doit répondre de sa gestion en tant que maire de la capitale. Dakar ne constitue pas une collectivité spéciale parmi celles que compte le Sénégal. Il a eu à gérer des milliards, il a été inspecté par l’IGE qui est, pour moi, une institution qui est là pour tous les Sénégalais et qui fait un excellent travail. De toute façon, comme on dit, les institutions demeurent et les hommes passent. La justice, elle est là pour tout le monde. Qu’on la laisse faire son travail. Encore une fois, Khalifa ne constitue et ne constituera jamais une menace pour le chef de l’Etat Macky Sall ni pour la coalition ‘’Benno bokk yaakaar’’.

Donc, selon vous, il n’y a aucun règlement de comptes dans ce dossier ?

Ce que je note dans cette situation, si on parle de politique, on veut se victimiser. On lui demande simplement de rendre compte. Je rappelle d’ailleurs que c’est sous le règne du Président Macky Sall que, nous parlementaires, avons voté le code de la transparence, l’Office national de lutte contre la corruption et la fraude. C’est sous le règne du chef de l’Etat Macky Sall qu’il y a eu la déclaration de patrimoine. Donc, la reddition des comptes, la transparence, la bonne gouvernance restent le cheval de bataille de son excellence le Président Macky Sall.

Pourquoi cibler seulement le dossier de Khalifa Sall et laisser ceux des autres qui sont épinglés par l’Ofnac ou la Cour des comptes ?

Ce n’est pas seulement Khalifa Sall, en tant que maire, qui a été interpellé dans le cadre de sa gestion. Le Premier ministre l’a dit et répété à l’Assemblée nationale. Il y a sept autres collectivités locales quoi sont concernées. Trois dossiers sont actuellement en cours comme celui de Khalifa Sall. Khalifa Sall bénéficie tout de même de la présomption d’innocence. Il n’y a pas une justice à deux vitesses au Sénégal, comme veulent le faire croire certains. Nous sommes dans un Etat de droit. Le président de la République, en tant que Président de l’Alliance pour la République, a dit qu’il ne protégera personne. Je pense que c’est tellement clair et net dans la tête des Sénégalais qu’aujourd’hui, vu ce qui se passe dans ce pays, personne ne peut être épargné par la justice, si cette dernière demande des poursuites ou des enquêtes. Le président de la République est en train de faire ce que l’on attend de lui, c’est-à-dire travailler pour une émergence du pays et pour une économie prospère.

Pensez-vous que Khalifa Sall qui, en 2009, a été la première personnalité politique à faire sa déclaration de patrimoine, soit capable de détourer 1,8 milliard ?

Je ne dirais pas qu’il est coupable ou pas des faits qui lui sont reprochés. Il appartient à la justice de dire sa culpabilité ou pas. Ce que je peux dire, c’est qu’il y a aujourd’hui un rapport qui est sorti et à la suite duquel il y a une information judiciaire qui a été ouverte. L’affaire Khalifa Sall est entre la main de la justice sénégalaise. Je crois en l’indépendance de celle-ci et je sais qu’elle fera son travail comme il se doit.

Quelle appréciation faites-vous de l’incident survenu, lors du passage du PM à l’Assemblée nationale ?

Vous savez, les questions d’actualité, la motion de censure, la déclaration de politique générale, font partie de ce que l’on appelle à l’hémicycle les débats organisés. Nous ne sommes pas en session plénière ou budgétaire où chaque député peut prendre la parole à tout moment. Cela, Barthelemy Dias le sait mieux que moi, parce qu’il dispose du règlement intérieur, comme tous les autres parlementaires. Ce qu’il a fait, il l’a prémédité. Il a voulu se faire voir, comme d’habitude, hurler, insulter, manquer de respect aux Sénégalais et surtout à la première personne morale de cette institution qui est le président de l’Assemblée nationale. Monsieur le Premier ministre était invité à répondre aux questions de députés. Il devait attendre jusqu’à la fin de la séance plénière pour perturber.

Je pense que son comportement est indigne d’un parlementaire. Il a prémédité son coup, parce qu’il savait bel et bien qu’en venant à l’hémicycle, il n’avait pas droit à la parole. C’est un habitué des faits. C’est quelqu’un qui ne respecte personne. On pouvait hurler comme lui, mais on n’est pas éduqué de la même manière que lui. Il doit revoir sa copie. Je demande solennellement au président du groupe parlementaire BBY de prendre ses dispositions pour expulser Barthelemy Dias. Jusqu’à présent, il n’a pas démissionné du groupe. Puisqu’il se réclame de la majorité qui n’a pas besoin d’un député comme lui, il faut l’expulser.

Dans ses propos, Barthélémy Dias reprochait au PM de juger Khalifa Sall à l’hémicycle.

Le Premier ministre est mieux placé que Barthélemy Dias pour savoir que l’Assemblée nationale n’est pas le tribunal. Le PM n’est pas un juge ni un procureur. Il était venu répondre aux questions des honorables députés et il l’a bien fait. Barthelemy Dias, comme je vous l’ai dit, était venu pour perturber le PM et le gouvernement. Ce qu’il a fait encore une fois, c’est du sabotage, c’est un manque de respect vis-à-vis du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale.

Ce que nous déplorons avec la dernière énergie. Ce n’est pas en insultant, en injuriant ou en manquant de respect aux gens qu’il devient un guerrier. On n’a pas besoin de personnalité politique comme Barthélemy Dias. Il est qui ? Qu’est-ce qu’il a fait pour le Sénégal, que d’autres n’ont pas fait, si ce n’est de passer tout son temps à insulter les gens ? Heureusement pour nous qu’il n’a pas dégainé cette fois-ci son arme, comme il a l’habitude de le faire. Quand ça chauffe, il a souvent l’habitude de sortir son arme. On a eu peur. Je demande à la sécurité de l’Assemblée nationale de veiller sur ça, parce qu’on est en danger.

Le président de la République a fait cinq ans à la tête du pays, ce 25 mars 2017. Pour une frange de l’opposition, cette date marque la fin de son mandat. Qu’en pensez-vous ?

Je voudrais d’abord préciser que le président de la République a été élu pour un mandat de 7 ans. C’est pendant la campagne électorale de 2012 qu’il avait promis de réduire le mandat présidentiel de 7 à 5 ans. Mais dans le texte constitutionnel, le président de la République, en prenant le pouvoir le 25 mars 2012, était élu pour un mandat de 7 ans.

Mais pour beaucoup, il n’a pas respecté sa parole.

Oui beaucoup le pensent. Mais le référendum du 20 mars 2016 a déjà réglé cette question. Le Président a voulu le faire. Mais on lui a demandé de respecter la constitution. Ce qu’il a fait. L’opposition, en adoptant cette posture, est dans son rôle. Elle sera toujours là pour s’opposer. Mais ils doivent savoir que s’opposer ne veut pas dire malhonnêteté ou s’acharner sur une personne qu’on veut coûte que coûte remplacer.

Quel bilan faites-vous de ses cinq ans de gestion du pouvoir ?

C’est un bilan satisfaisant et positif, dans la mesure où toutes les promesses électorales sont réalisées ou sont en train d’être réalisées. C’est sous l’ère Macky Sall qu’on a connu la Couverture maladie universelle, la Bourse de sécurité familiale avec 30 milliards de F CFA alloués à des familles démunies. Cette bourse permet à une famille d’inscrire ses enfants à l’école, de les soigner en cas de besoin, d’avoir des extraits de naissance etc. C’est sous le Président Macky Sall que nous avons une politique de reddition des comptes qui est une demande sociale. C’est sous son régime qu’on a un taux de croissance économique de 6,6%.

Le Sénégal est une démocratie confortable, grâce au Président Macky Sall. Il a réalisé beaucoup d’infrastructures universitaires, scolaires et sanitaires. Mais aussi l’autoroute Ila Touba, l’autoroute AIBD-Sindia-Somone et bientôt ce sera Somone-Mbour. C’est sous son magistère que le Sénégal a eu 100 laboratoires dans les universités du Sénégal, des quais de pêche, l’immatriculation des pirogues. Durant ces cinq ans, on a toujours eu des saisons agricoles sans ‘’Mbàpàt’’ et sans bons impayés. Toutes ces réalisations montrent que le Sénégal est aujourd’hui sur les rampes de l’émergence. Aujourd’hui, tout ce que Macky Sall avait élaboré dans son programme Yoonu yokkute et repris dans le Plan Sénégal émergent est en train d’être réalisé.

Sur le plan de la démocratie et du respect des libertés individuelles, beaucoup de reproches sont faits au chef de l’Etat. Aïda Mbodj évoque des relations très difficiles entre le pouvoir et son opposition. Que répondez-vous à cela ?

Tout le monde sait que le président de la République est celui qui a prôné le dialogue entre lui et l’opposition. Parmi les 15 points du référendum qu’on a voté l’année dernière, il y a le statut du chef de l’opposition pour renforcer celle-ci.

Il faut reconnaître que jusqu’ici cette question n’est pas encore réglée.

Oui, on n’a pas encore trouvé le schéma tant voulu par le chef de l’Etat. Mais il n’empêche que Macky Sall reste un homme de dialogue et de consensus. C’est un homme très ouvert qui veut faire du Sénégal un Etat de droit où la démocratie règne. Le Sénégal fait aujourd’hui partie des pays où la démocratie règne fortement. L’opposition sera toujours là pour dénoncer. Mais ce que nous voulons, en tant que membre de la majorité, c’est une opposition forte et responsable, qui élève le niveau du débat pour conscientiser davantage les populations et non les manipuler.

Bientôt les prochaines législatives. Comment vous vous préparez à la base ?

L’Alliance pour la République dans le département de Mbour se porte très bien.

Malgré la mésentente de ses différents responsables ?

En fait, il n’y a pas de mésentente ou de désunion au niveau de l’APR du département de Mbour. Ce qui existe aujourd’hui, c’est qu’il y a une dynamique autour du ministre-directeur de cabinet du Président, El Hadji Oumar Youm, par ailleurs coordonnateur de l’APR dans le département de Mbour. C’est lui qui avait conduit la liste BBY aux dernières élections locales à l’issue desquelles l’APR a gagné 11 collectivités dans le département.

Donc, nous n’avons aucun problème à Mbour. Nous avons un coordonnateur et tous les responsables se sont rangés derrière lui et sont en train de travailler sur le terrain pour une majorité renouvelée au Président Macky Sall à l’Assemblée nationale et pour sa réélection en 2019. Maintenant, le seul problème qui existe aujourd’hui, c’est des problèmes de positionnement qui sont naturels d’ailleurs, surtout dans un parti au pouvoir. Peut-être, bien avant 2015, nous avions des problèmes. Mais ceux-ci sont aujourd’hui réglés et dépassés. Aujourd’hui tous les responsables, qu’ils soient maire, député, directeur ou autre, tout le monde est derrière Me El Hadj Oumar Youm pour travailler au triomphe de notre parti pour les échéances futures. Notre défi reste aujourd’hui le taux de participation pour ces élections et être le premier département à assurer au Président Macky Sall une victoire éclatante aux prochaines législatives.
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