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Application des décisions Anfe et Cnaes: Une effectivité timide
Publié le jeudi 23 mars 2017  |  Sud Quotidien
Triennale
© aDakar.com par DF
Triennale 2017 de l`Association pour le développement de l`éducation en Afrique (ADEA)
Dakar, le 15 mars 2017 - Le Sénégal accueille la Triennale 2017 de l`Association pour le développement de l`éducation en Afrique (ADEA) à Dakar du 14 au 17 mars 2017. La rencontre est placée sous le haut patronage de Son Excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République du Sénégal, et Président du Comité des dix chefs d’État africains champions sur l`Education, les Sciences et la Technologie. Photo: Mary Teuw Niane, ministre de l`enseignement supérieur et de la recherche




5 ans au pouvoir : deux évènements majeurs pour le secteur éducatif. Il s’agit des Concertations nationales sur l’avenir de l’enseignement supérieur (Canes) d’avril 2013 et les Assises nationales de l’éducation et de la formation de septembre 2014. Le président de la République a réalisé une prouesse de tenir deux conseils présidentiels pour l’éducation, la formation et l’enseignement supérieur, à la satisfaction générale de la communauté éducative. Pour les deux «Ndeup» nationaux, Macky Sall a retenu 22 décisions présidentielles – 11 pour chacune. En 2017, c’est un début d’opérationnalisation très timide, à l’heure de la persistante question de la qualité des enseignements et apprentissages.

Les 22 décisions présidentielles sur les assises de l’éducation, de la formation et de l’enseignement supérieur pour changer de paradigmes. Le gouvernement de Macky Sall veut sortir des sentiers battus pour aller vers un enseignement des connaissances de la vie pratique orienté vers les Sciences, la Technologie et l’innovation.

A l’heure des enjeux actuels pour le pays, les départements ministériels se sont inscrits dans une dynamique d’application des décisions retenues. Objectif : bâtir un système éducatif très performant capable de fournir une offre éducative de qualité.

Dans l’enseignement supérieur, il aura fallu de longues négociations pour une augmentation des frais d’inscription dans les universités publiques jusqu’alors fixés à 4 800 FCfa. Une mesure salutaire retenue après les concertations nationales où les étudiants de licence, master et doctorant devront casquer respectivement 25 000 FCfa, 50 000 FCfa et 75 000 FCfa.

A l’aune du système LMD (Licence, Master et Doctorat), ces frais devront contribuer à favoriser une formation adéquate, car permettant aux étudiants de cotiser dans le volet pédagogique. Le cadre universitaire, notamment Ucad montre un autre visage. Bénéficiant de ressources additionnelles, les facultés embellissent leur environnement.
Et pourtant, ces visages accueillants cachent mal les difficultés des universités publiques qui rencontrent d’énormes problèmes dans le cadre de la mise en œuvre de leurs missions respectives.

A l’Ucad, le syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (Saes) avait sorti un document pour faire savoir que l’université de Dakar compte plus 80 000 étudiants pour une capacité d'accueil de 23.423 avec 217 d'infrastructures disponibles.
Dans un tableau sur l’effectif d’étudiants et capacité d’accueil par établissement publié en 2014, il est clairement indiqué que la Faculté des Lettres et Sciences humaines compte 26 993 étudiants a une capacité d’accueil de 6.780 seulement.

La faculté des Sciences juridiques et politiques avec un effectif de 14.446, a 3486 de places disponibles au même où la Faculté des sciences économiques et Gestion (Faseg) qui a une capacité d’accueil de 2820, enregistre 8 870 étudiants.
C’est le cas aussi des Facultés de Médecine, de Sciences techniques et l’Ecole supérieure polytechnique (Esp) qui ont vu leurs effectifs doublés voire triplés leur capacité d’accueil.

Revenant sur le nombre d’enseignants, le ministère de tutelle avait procédé à un recrutement de 100 enseignants pour les universités publiques. Le déficit d’enseignants persiste toujours. Le Saes décide de porter le combat pour un effectif suffisant pour les enseignements et charge le gouvernement sur la modification de la loi 61-33 du 17 juin 1961 et du régime du Fonds National de Retraite (FNR) en perspective de Conférence sociale prévue en avril 2017.

Le syndicat déplore le montant dérisoire de la pension de retraite des enseignants du supérieur et rappelle avoir convenu avec le gouvernement, sur l’automatisation du Fonds National de Retraite (FNR), de la mise en place d’un second pilier avec la retraite complémentaire et le nouveau processus de suivi et de pilotage du système de retraite.
La section Saes de Dakar souligne la persistance des problèmes qui gangrènent l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), notamment la précarisation des conditions pédagogiques, les écarts par rapport aux normes en vigueur constatés dans la construction de nouveaux amphithéâtres.

A la fin des préavis de grève, des débrayages et grèves ont été observés par le bureau national pour la matérialisation de deux points : la retraite et l’utilisation efficiente des budgets des universités publiques pour éviter tout retard des salaires.

DES DIRECTIVES APPLIQUEES A MOITIE

En ce qui concerne les décisions présidentielles sur les assises de l’éducation et de la formation, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) monte au créneau pour affirmer que 20% d’acteurs ont fait savoir que les directives sont appliquées à moitié. Dans son rapport alternatif, les conclusions du Groupe de travail de huit experts (GT8) font ressortir que les décisions/directives présidentielles sont très peu appliquées jusqu’au moment de l’enquête selon les acteurs.

Ce qui a soulevé l’ire du ministère de l’Education qui, à travers la porte-parole Marie Siby, a indiqué que les autorités étatiques sont en train de travailler pour opérationnaliser les 11 décisions présidentielles pour un horizon temporel de 2035.
«Des initiatives sont prises par le ministère pour atteindre les objectifs fixés dans les directives. Il s’agit de la promotion et l’accès aux filières scientifiques, la généralisation de l’enseignement des Sciences Physiques en classe de 4ème et l’ouverture d’un lycée scientifique», a relevé Marie Siby. En attendant un horizon proche pour faire état de l’application des décisions sur les Assises, les mauvais résultats des examens nationaux, notamment Cfee, Bfem et Bac renseignent sur la décadence des enseignements-apprentissages. En plus du quantum horaire plombé par des grèves interminables, il y a la question des intrants pédagogiques avec une absence des outils pédagogiques dans l’élémentaire, notamment les albums de lecture et de calcul favorisant la baisse de niveau des élèves.

Avec 1327 écoles urbaines pour un effectif de 681.210 élèves, le public enregistre 23.522 redoublants en 2015. Le privé qui a un effectif de 238.000 élèves (1105 écoles), enregistre 6703 redoublants la même année. En attendant, le gouvernement procède à une réduction du recrutement des enseignants. Dans l’Elémentaire, en 2015, le nombre de maîtres à recruter s’élève à 2300 contre 2.568 en 2014, soit une baisse de 10,43 %.

Au niveau du Moyen-Secondaire général, le nombre de professeurs recrutés est passé de 1930 en 2014 à 1446 en 2015, soit une baisse de 25,07 %. Un recul très net est noté au niveau des vacataires (57 en 2015) contre 525 (dont 368 de la Formation payante de la FASTEF) en 2014, soit 89,14 %. Cette tendance baissière se poursuit au niveau des professeurs contractuels. En effet, ils sont passés de 1389 en 2015 contre 1405 en 2014, soit une baisse de 1,13 %.

Pour le Concours de recrutement des élèves maîtres (Crem), seuls 1000 candidats, notamment 852 en français et 148 en arabe, ont été déclarés admis pour la session 2015/2016.
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