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Khalifa Sall et cie face au doyen des juges: Les minutes de l’audition
Publié le lundi 20 mars 2017  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Le maire de Dakar Khalifa Sall accueilli par ses partisans après son audition par la DIC
Dakar, le 22 février 2017 - Le maire de Dakar Khalifa Sall a été accueilli par des dizaines de personnes à la fin de sa première audition par la Division des investigations criminelles. L`audition a duré plus de 10 heures de temps.




Le Doyen des juges d’instruction Samba Sall a pris une ordonnance qui autorise Khalifa Sall à gérer sa municipalité. Egalement, il a fait savoir que l’Agent judiciaire de l’Etat (Aje) va être entendu, ce lundi, pour sa constitution de partie civile. Les inculpés continuent de nier les accusations.

La confrontation entre le maire de Dakar Khalifa Sall et son directeur administratif et financier Mbaye Touré n’a pas finalement eu lieu. Le juge a préféré d’abord interrogé le coordonateur de l’Inspection générale des services municipaux, Amadou Moctar Diop, puis Mbaye Touré, ensuite le chef de la division financière et comptabilité, Ibrahima Yatma Diao. Leur audition s’est déroulée de 9 heures à 13 heures. Après la pause, Khalifa Sall a enfin été entendu par le magistrat instructeur Samba Sall. L’entrevue a duré 2 heures (15h à 17h). D’emblée, le Doyen des juges a pris une ordonnance l’autorisant à continuer la gestion de la mairie. En fait, depuis son incarcération, le fonctionnement de sa municipalité était un peu bloqué. Ses conseils souhaitaient que le maire délègue sa signature. ‘’On lui interdit de gérer sa mairie. Or, ce n’était pas le cas avec Barthélémy Dias et Bamba Fall. Mais Khalifa Sall, on veut l’assassiner au plan administratif’’, fulminaient-ils avant son audition d’hier. Ainsi, leur requête a été bien prise en compte.

Khalifa : ‘’Cette caisse est régie par des règles dérogatoires’’

Lors de leurs interrogatoires, Mbaye Touré et Khalifa Sall ont dit la même chose concernant l’origine et le fonctionnement de la caisse d’avance. Le maire de Dakar a déclaré : ‘’Il ne s’agit pas de caisse d’avance, mais plutôt de fonds politiques. C’est une vieille pratique qui date depuis 1924. Cette caisse est régie par des règles dérogatoires. On n’obéit pas aux règles classiques des finances publiques.’’ ‘’Ce qui m’étonne, c’est que l’Inspection générale d’Etat (Ige) attende jusqu’en 2014 pour fouiller au niveau de la mairie. Depuis la mise en place de cette caisse, il n’y a jamais eu d’audition. Si on a instauré cette pratique, c’est pour les activités sociales de la mairie. De plus, seule la Cour des comptes est habilitée à faire le contrôle, vu le statut de la commune’’, s’est défendu Khalifa Sall.

Les auditions concernant Amadou Moctar Diop et Ibrahima Yatma Diao ont porté plus sur leurs fonctions à la mairie. Le juge Samba Sall les a aussi interrogés sur la procédure de réception des fournitures au niveau de la Ville de Dakar. Car ils ont signé des Pv de réception de mil et de riz avec les factures du Gie Tabara. Par ailleurs, l’agent judiciaire de l’Etat (Aje) sera entendu lundi prochain pour sa constitution de partie civile. A ce propos, les avocats de la défense ont fait des observations. Selon eux, l’Etat ne peut se constituer partie civile, dans cette affaire. Que s’il y a préjudice, c’est plutôt la municipalité qui en a subi. En ce sens que, avec l’Acte III de la décentralisation, l’Etat n’est qu’une tutelle symbolique. Non sans signaler que la mairie est la personne morale. Malgré toutes ces observations, le juge a campé sur sa décision et soutenu que l’Aje va répondre à la convocation, à la date indiquée.

Khalifa Sall et ses coïnculpés sont poursuivis pour détournement de deniers publics portant sur la somme de 1,8 milliard de F CFA, d’escroquerie portant sur des deniers publics, faux et usage de faux en écriture administrative et de commerce, et d’association de malfaiteurs.
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