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Affaire Khalifa Sall et compagnie: Jean-Paul Dias cloue l’État au pilori
Publié le mardi 14 mars 2017  |  Sud Quotidien
Jean
© Autre presse
Jean Paul Dias




Le Premier secrétaire du Bloc Centriste Gaïndé (Bcg) n’est pas allé par le dos de la cuillère pour accuser le régime du président Macky Sall d’acharnement contre le maire socialiste de Dakar, Khalifa Sall. Invité à l’émission politique Objection de la radio privée Sud Fm hier, dimanche 12 mars, Jean Paul Dias a soutenu mordicus que «les charges retenues contre lui (Khalifa Sall), c’est de la fumisterie».

Pour l’ancien ministre libéral et patron du Bloc Centriste Gaïndé, Khalifa Sall est bloqué de partout, depuis le régime de Wade. D’ailleurs, Jean Paul Dias a estimé que ce n’est pas au maire de Dakar de fournir des justificatifs dans cette affaire de caisse d’avance, non sans affirmer que s’il doit y avoir un coupable, «c’est le comptable qui est le responsable». Et cela, a-t-il expliqué, dans la mesure où le maire socialiste de Dakar n’est qu’un ordonnancier et que le comptable peut refuser d’exécuter s’il trouve qu’il y a des dysfonctionnements. Qui plus est, dira Dias, «nous avons tous volé, y compris moi-même». D’autant plus que, dès qu’un fonctionnaire utilise les moyens mis à sa disposition pour régler des problèmes personnels, «il a volé».

La justice, plus précisément le Parquet et le Juge d’instruction en ont aussi pris pour leur grade. En effet, Jean Paul Dias a fait savoir que «c’est un manque de respect de la part de la justice parquetière» dans cette affaire Khalifa Sall. Il a ainsi demandé au Parquet de «mieux respecter les gens», ou tout au plus, devant certaines situations, «d’accepter d’être enlevé des postes».

Prenant en exemple son cas, il a rappelé qu’il a été demandé à un juge d’ouvrir une enquête pour vérifier sa nationalité, alors qu’il a été député. A son avis, le parquetier pouvait dire au ministre de la Justice que «cela ne tient pas», pour refuser d’exécuter. S’attaquant au juge d’instruction, M. Dias a soutenu que «celui-là est pire encore». D’autant plus que, pour lui, le juge d’instruction est supposé être indépendant. Toutefois, déplore-t-il, «ce que lui dit le parquet, c’est ce qu’il exécute». De son point de vue, le système judiciaire sénégalais est ce qui est resté de la justice coloniale «avec des expressions idiotes tel que mandat de dépôt, etc». Suffisant pour lui de demander aux gens du Parquet de ne pas s’interférer dans cette affaire «politicienne».

A ceux qui soutiennent que la mairie de Dakar risque d’être mise sous délégation spéciale, le Premier Secrétaire général rétorque qu’il n’y a pas matière pour cela. Pour lui, «il n’y a pas de blocage», dans la mesure où la mairie peut être gérée à distance. Il a, par ailleurs, demandé solennellement au chef de l’Etat de faire libérer Khalifa Sall. Mieux, il a invité les chefs religieux, y compris l’Eglise Catholique, à intercéder dans cette affaire.

INVESTITURE AU NIVEAU DE LA COALITION PRESIDENTIELLE : Jean Paul Dias pour un rééquilibrage

En dépit de ses positions qui rament à contrecourant de celles des partisans du chef de l’Etat, le Premier secrétaire général du Bloc centriste Gaïndé (Bcg) se réclame toujours de la mouvance présidentielle. Lors de son face-à-face avec le journaliste Baye Oumar Guèye, animateur de l’émission politique Objection de la radio privée Sud Fm, Jean Paul Dias a déclaré que «jusqu’au moment où je vous parle, je considère que je suis membre de la coalition présidentielle».

S’exprimant, ainsi, sur les élections législatives du 30 juillet prochain, Jean Paul Dias refuse que, dans la coalition Bennoo Bokk Yaakaar, «qu’il y ait des gens qui ont tout et d’autres qui n’ont rien». Pour lui, il y a des personnes qui ne se sont même pas battus pour faire accéder Macky Sall à ce stade, faisant ainsi allusion aux ralliements du second tour. «Mais pour des raisons que nous n’avons pas à développer ici, ils se retrouvent bien servis au gouvernement», fustige-t-il. Pour lui, cette situation n’est plus acceptable. Donc, «nous espérons que le président Macky Sall a là une occasion de rééquilibrage», a-t-il estimé dans la mesure où, selon lui, «le Bcg doit s’y retrouver».

Admettant, en outre, qu’il y a «de grands enjeux», notamment celui de la démocratie et de la représentation, tout comme celui de l’approche de la présidentielle, Jean Paul Dias pense «ce n’est pas une raison de martyriser qui que ce soit». Il est d’avis que le fait de perdre Dakar ne changera absolument rien. C’est pourquoi, il trouve que «le président Macky Sall ne doit pas rêver de tout gagner».
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