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Entre inauguration et tournées nationales: Macky Sall prend une longueur d’avance sur ses adversaires
Publié le lundi 13 mars 2017  |  Enquête Plus
Tournée
© Présidence par DR
Tournée économique: Macky Sall à Podor
Podor, le 7 mars 2017 - Le président Macky Sall a été reçu à Podor par la maire de la ville. Le chef de l`État effectue une tournée économique dans les régions nord du Sénégal. Après Louga et Saint-Louis, Makcy Sall est attendu à Matam.




Au moment où l’opposition peine à se structurer, le Président Macky Sall mène une offensive dans les différentes localités du pays à travers des inaugurations, poses de première pierre et tournées nationales.

Les législatives de 2017 et la présidentielle de 2019 sont parties pour être âprement disputées, au vu de la configuration actuelle de la scène politique sénégalaise. Mais d’ores et déjà, force est de constater qu’en perspective de ces joutes électorales, le président de la République semble prendre une longueur d’avance face à une opposition qui peine à se structurer. Macky Sall a en effet déjà engagé sa campagne électorale avec au menu de ses activités, des tournées nationales, poses de première pierre, inaugurations d’édifices sociaux, culturels et même religieux.

C’est le cas cette semaine où il vient de boucler un périple qui l’a mené à Saint-Louis, Podor et Matam. Cette visite économique a eu pour point d’orgue un grand rassemblement au stade de Ourossogui dans la région de Matam, pour le lancement des travaux de réhabilitation de la RN2 Ndioum-Bakel. D’ailleurs, en cette occasion, le président de l’Apr a répondu aux opposants qui qualifient ses tournées économiques de campagne politique. ‘’Si je vais à l’étranger, ils disent que je voyage trop. Si je vais à l’intérieur du pays, ils disent qu’il est en train de faire une campagne déguisée. Donc, qu’est-ce qu’ils veulent que je fasse ? Ni rester assis, ni debout ! Qu’est-ce qu’ils veulent ? Rester au Palais assis ? Je ne suis pas un Président qui reste assis. Je vais faire le tour du monde rural pour m’enquérir des difficultés des populations, inaugurer et lancer des projets’’, a fulminé le Président Sall. Qui promet de faire des tournées économiques dans tout le pays jusqu’à la fin de son mandat.

Cette tournée dans le nord a été précédée, quelques semaines plus tôt, par une véritable opération de charme dans la banlieue dakaroise, notamment dans la ville de Pikine. Venu procéder à l’inauguration du stade Alassane Djigo qui a été rénové, le Président Macky Sall a promis à la population pikinoise un vaste programme d’infrastructures visant à moderniser le département et à améliorer le cadre de vie des populations. Il a ainsi décidé de doter la ville de Pikine d’un marché aux fruits moderne à la place de l’actuel centre commercial de produits fruitiers communément appelé "Syndicat".

‘’Tout à l’heure, lorsque j’ai jeté un coup d’œil à gauche, j’ai vu les tentes du marché Syndicat. Je considère que Pikine mérite mieux. Je m’engage, avec le maire de la ville de Pikine, à demander au gouvernement de prendre les meilleures dispositions en vue de la construction d’un marché moderne’’, avait déclaré le chef de l’Etat devant un public acquis à sa cause. Harangué par la foule, Macky Sall a continué son opération de charme en annonçant la construction de plusieurs infrastructures dans le département, notamment une grande mosquée d’un coût global de 1 milliard de nos francs dont la première pierre a été d’ailleurs posée le même jour, l’élargissement et le prolongement de la route des Niayes et la construction de 5,7 km de voirie dans la cadre du Programme de modernisation des villes (Promoville) dont la phase pilote a déjà démarré dans les communes de Yeumbeul Nord, Yeumbeul Sud, Keur Massar et Pikine.

‘’Campagne électorale déguisée’’

Auparavant, le Président Macky Sall a annoncé la reprise des Conseils ministériels délocalisés. Après un premier cycle qui a d’ailleurs été bouclé à Dakar plus précisément à Pikine, Guédiawaye et Rufisque, le chef de l’Etat a décidé de descendre à nouveau dans les régions. Selon Macky Sall, ‘’les conseils des ministres délocalisés ont permis de recentrer l’action stratégique de l’Etat dans chacune des quatorze régions du pays, en les dotant d'un véritable projet de territoire, fruit de la consolidation des aspirations légitimes des populations, et ont abouti à l’élaboration d’un vrai programme territorial de l’Etat qu’il convient d'évaluer’’. Cependant, ce qu’il a omis de dire, c’est qu’à travers cette démarche qu’il qualifie d’ailleurs d’‘’innovante et civique’’, il fait d’une pierre deux coups. Puisqu’en plus de voir l’état d’exécution des programmes d’investissements prioritaires de l’Etat par les Gouverneurs de région et de recenser les besoins urgents des populations des différentes régions, ces Conseils des ministres délocalisés lui permettent aussi de réchauffer sa base, de remobiliser ses troupes et de rallier le maximum de citoyens sénégalais dans son escarcelle en perspective des prochaines joutes électorales.

L’opposition se cherche

Au moment où le chef de l’Etat tisse tranquillement sa toile et prépare activement les prochaines échéances, l’opposition, elle, peine à se structurer. Elle se cherche encore même si ce ne sont pas les initiatives qui manquent. Car, de l’accession de Macky Sall au pouvoir à nos jours, le Parti démocratique Sénégalais et ses alliés ont initié une multitude de coalitions sans jamais atteindre le résultat escompté : celui de fédérer toutes les forces de l’opposition dans un même cadre pour faire face à la machine électorale que représente Benno bokk yaakaar.

En effet, la coalition présidentielle, il faut le rappeler, a participé à tous les types d’élections, qu’elles soient présidentielle, législatives, locales et régionales et même référendaire. Sous ce rapport, elle a une très grande longueur d’avance. D’autant plus qu’au fil de ces joutes, des consensus forts se sont dégagés. Aujourd’hui, elle est beaucoup moins sujette à voler en éclats, au moment des investitures. Dès lors que chaque chapelle connaît les fiefs qu’elle contrôle et qu’elle est susceptible de gagner.

C’est tout à fait le contraire de l’opposition où chaque partie privilégie ses propres intérêts. En témoignent les démarches solitaires notées lors du dialogue national initié par le président de la République. Appelés à des concertations au moment où elle se structurait autour de la coalition Gor ca wax ja, les leaders de l’opposition ont répondu en rang dispersé. Contrairement à certains partis, comme le PDS et AJ/PADS de Mamadou Diop Decroix, qui avaient décidé de répondre présent, le Rewmi d’Idrissa Seck avait tout simplement opté pour le boycott, dénonçant ainsi un ‘’deal politique’’ entre les Libéraux et les tenants du pouvoir pour la libération de Karim Meïssa Wade. La suite des évènements semble avoir donné raison à Idrissa Seck et à ses camarades, car Macky Sall a néanmoins réussi son coup, celui de faire voler en éclat le camp de l’opposition qui commençait à reprendre du poil de la bête.

Coalitions disparates

Pour rebondir, les différentes sensibilités de l’opposition mettent en place une nouvelle coalition : le Front pour la défense du Sénégal/Manko Wattu Senegaal avec cette fois-ci un code de conduite imposé par le leader de Rewmi qui ne fait plus confiance à ses alliés, surtout libéraux. Malgré cette nouvelle trouvaille et les différentes actions menées, l’opposition peine toujours à atteindre ses objectifs et à faire face au régime. Pire encore, cette nouvelle coalition risque d’être parasitée par d’autres sous-coalitions déjà portées sur les fonts baptismaux, comme par exemple Samm li niou bokk/Alternative solidaire. Celle-ci regroupe des forces politiques telles que Patriotes du Sénégal pour la transparence, l’éthique et la fraternité (Pastef) d’Ousmane Sonko, Taxaw Temm d’Ibrahima Fall, entre autres, pour faire bloc, lors des prochaines élections législatives.

Aujourd’hui, à quelques mois des prochaines échéances électorales, force est de reconnaître que du Front patriotique pour la défense de la République (FPDR) au Front pour la défense du Senegaal, l’opposition n’a pas encore réussi à fédérer toutes ses forces pour mieux faire face à la coalition BBY. L’affaire Khalifa Sall va-t-elle réussir là où toutes les autres tentatives ont échoué, à savoir réunir toute l’opposition autour d’une seule coalition ? L’avenir le dira.
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